Plaignant
M. Luc Bouvier
Mis en cause
La Presse
[Montréal] et Mme Chantal Hébert (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Claude Masson
(vice-président et éditeur adjoint, La Presse [Montréal])
Résumé de la plainte
La journaliste
Chantal Hébert induit le public en erreur en affirmant, dans La Presse du 7
février 1997, qu’aucun des sujets qu’elle cite n’a été abordé au cours de la
première semaine de la rentrée parlementaire à Ottawa, alors qu’au moins un de
ces sujets a été débattu en Chambre.
Faits
La plainte est
portée contre la journaliste Chantal Hébert pour son article «Les vraies
questions», paru dans La Presse le 7 février 1997, rapportant la rentrée
parlementaire du Bloc québécois lors des débats à la Chambre des Communes.
Griefs du plaignant
M. Luc Bouvier
porte plainte contre Chantal Hébert, journaliste à La Presse, pour avoir induit
le public en erreur dans son article «Les vraies questions», le 7 février 1997.
Il explique que la
journaliste, en affirmant «qu’aucune de ces questions, qui sont toutes
d’actualité, n’a été explorée au cours de la semaine», a manqué de rigueur, car
au moins l’une d’entre elles concernant la décision de l’Organisation Mondiale
du Commerce (OMC) a été débattue lors de la session parlementaire.
Il considère que
l’article ressemble à de la propagande politique plus qu’à du journalisme.
Commentaires du mis en cause
M. Claude
Masson, vice-président et éditeur adjoint à La Presse, indique que le journal
appuie la position de sa journaliste.
Mme Chantal
Hébert explique que sa chronique «Les vraies questions» cherchait à démontrer
que le Bloc québécois n’aurait pas été assez offensif lors de la rentrée
parlementaire, malgré l’abondance de l’actualité dont il aurait dû tirer
avantage.
Elle mentionne
que la phrase mise en cause, se voulant un résumé de la chronique, fait
référence aux questions énoncées dans l’article et non aux sujets génériques.
Quant à la
question concernant les décisions de l’OMC, elle précise que le débat est resté
cantonné à des questions superficielles, alors que «sa chronique évoque plutôt
la question de fond» sur la valeur réelle de l’exemption culturelle de l’ALÉNA
suite à la décision de l’OMC.
Elle conclut en
affirmant que sa chronique visait à démontrer que le Bloc québécois a laissé
passer ses chances de faire avancer en profondeur les débats, face à la
richesse de l’actualité d’alors.
Réplique du plaignant
Selon M. Luc
Bouvier, la journaliste soutient «qu’elle n’a pas dit ce qu’elle a dit dans son
article» mis en cause.
Pour lui, les
lecteurs ont compris ce qui était écrit, c’est-à-dire que le Bloc ne s’est pas
intéressé à la question.
Analyse
Tout en jouissant d’une grande latitude dans l’expression de ses points de vue, le chroniqueur doit veiller à ne pas déformer les faits ou laisser planer des malentendus qui risquent de discréditer les personnes ou les groupes. Il doit faire en sorte d’informer adéquatement ses lecteurs de la nature des événements commentés.
A la lecture des documents fournis au Conseil de presse, celui-ci juge que la journaliste Chantal Hébert a manqué de rigueur dans sa chronique «Les vraies questions».
Le Conseil de presse estime que Mme Hébert aurait dû mentionner que certains sujets, dont celui concernant une décision de l’Organisation Mondiale du Commerce, avaient été débattus par le Bloc québécois en Chambre, à plusieurs reprises.
Le Conseil de presse adresse donc un reproche à la journaliste Chantal Hébert pour avoir induit le public en erreur sur une partie des questions soumises au gouvernement par le Bloc québécois.
Analyse de la décision
- C11B Information inexacte