Plaignant
L’Association
des juristes catholiques du Québec; M. Raynald Blanchette (professeur)
Représentant du plaignant
M. Alexandre Khouzam
(président, Association des juristes catholiques du Québec)
Mis en cause
Le Devoir
[Montréal] et Mme Lise Bissonnette (directrice); Le Soleil [Québec] et M.
Raymond Giroux (éditorialiste)
Résumé de la plainte
Les
éditorialistes Lise Bissonnette du Devoir et Raymond Giroux du Soleil insultent
régulièrement les parents qui défendent les commissions scolaires
confessionnelles, allant jusqu’à les décrire comme des intégristes et des
extrémistes de la catholicité.
Faits
Les plaintes
concernent des propos de la directrice du journal Le Devoir dans un éditorial
paru le 21 février 1997 et ceux de l’éditorialiste Raymond Giroux publiés le 2
avril 1997 dans Le Soleil. Les éditoriaux traitent du projet du Gouvernement du
Québec de substituer une division linguistique à une division confessionnelle
des commissions scolaires.
Griefs du plaignant
Les plaignants
reprochent aux journalistes d’insulter régulièrement les parents catholiques qui
défendent les structures confessionnelles des commissions scolaires
catholiques, et notamment de les avoir décrits comme «intégristes et
extrémistes de la catholicité». Ils demandent de les condamner pour «outrage à
la démocratie scolaire» et pour le mépris qu’ils manifestent à ses défenseurs.
Commentaires du mis en cause
Les mis-en-cause
refusent de commenter. Cependant, l’une des mis-en-cause a écrit une lettre au
Conseil, qualifiant la plainte de «futile».
Réplique du plaignant
Aucune réplique.
Analyse
Après étude des griefs des plaignants, le Conseil de presse en arrive à conclure qu’en regard de la liberté rédactionnelle, les éditorialistes Lise Bissonnette du Devoir et Raymond Giroux du Soleil n’ont pas outrepassé leurs droits et ont agi à l’intérieur des limites professionnelles reconnues aux éditorialistes.
Le Conseil est également d’avis que si les éditoriaux comportent dans le présent cas des propos sévères de la part de leurs auteurs, ces propos n’apparaissent aucunement abusifs de la liberté éditoriale, ni discriminatoires, même si cela a eu pour effet de choquer les groupes visés.
Le rôle du Conseil, à cet égard, ne pourrait être de s’élever en censeur à l’endroit des médias d’information, ce qui aurait pour effet de nier un droit d’expression fondamental en démocratie, celui de la presse.
Le Conseil ne voit pas non plus dans les textes en cause d’atteinte à la réputation sous forme d’injure ou de discrédit.
Le Conseil de presse considère donc que les textes signés par les éditorialistes du Devoir et du Soleil n’ont pas dérogé aux principes reconnus dans la déontologie et dans la pratique professionnelle, et rejette conséquemment les plaintes déposées par l’Association des juristes catholiques du Québec et par M. Raynald Blanchette, professeur.
Analyse de la décision
- C17C Injure