Plaignant
M. André
Beaudoin
Mis en cause
M. Pierre Vigneault
(directeur de l’information et éditeur, Le Nouveau défi [Saint-Calixte])
Résumé de la plainte
L’éditeur du
Nouveau défi, M. Pierre Vigneault, refuse de publier la lettre ouverte du plaignant
qui dénonce le conseil municipal de Saint-Calixte, se contentant de faire
paraître un bref résumé qui n’en rend pas adéquatement compte. M. Vigneault
tenterait ainsi de protéger le maire de Saint-Calixte, avec lequel il serait de
connivence.
Faits
M. André
Beaudoin dépose un plainte contre M. Pierre Vigneault concernant de présumés
manquements à l’éthique journalistique de la part de ce dernier.
Le plaignant est
un ardent opposant au maire de Saint-Calixte. Pour dénoncer certains
agissements et décisions du conseil municipal, il a écrit une lettre ouverte au
journal Le nouveau défi qui ne l’a pas publiée.
Griefs du plaignant
M. Beaudoin
accuse M. Vigneault d’être de connivence avec le maire de Saint-Calixte:
l’éditeur du Nouveau défi aurait fait prendre connaissance à ce dernier d’une
lettre ouverte que le plaignant avait fait parvenir au journal.
Ce texte, qui
dénonçait les présumées fraudes de l’administration municipale, n’a pas été publié.
Le 24 octobre 1997, M. Vigneault en faisait cependant paraître un bref résumé,
que le plaignant conteste comme ne rendant pas compte du contenu exact de sa
missive.
M. Beaudoin est
convaincu que le mis-en-cause a sciemment censuré sa lettre ouverte afin de
soutenir le maire dans ses tentatives de dissimulation de la vérité. Le 31
octobre, Le nouveau défi publiait d’ailleurs un article qui exposait
l’argumentation du maire de Saint-Calixte au sujet d’un projet contesté par le
plaignant dans sa lettre ouverte. Ce dernier estime que cela indique, sans
l’ombre d’un doute, que M. Vigneault et le maire ont pris connaissance de sa
lettre et l’ont «filtrée» de manière conjointe.
Commentaires du mis en cause
M. Pierre
Vigneault se défend vigoureusement des accusations portées par le plaignant et
affirme n’avoir jamais fait lire la lettre ouverte de ce dernier au maire de
Saint-Calixte.
D’autre part, le
mis-en-cause justifie sa décision de ne pas publier cette lettre: il estime que
«M. Beaudoin n’hésite pas à porter des accusations graves et gratuites» dont il
refuse de faire écho dans son journal. Le résumé de ce texte, qu’il avait
rédigé et publié le 24 octobre, expliquait également que ladite lettre n’était
pas retransmise intégralement pour des raisons de priorité, de temps et
d’espace. M. Vigneault informe le Conseil qu’il a néanmoins publié une première
lettre ouverte du plaignant dans l’édition du 19 septembre 1997 du Nouveau
défi.
Réplique du plaignant
M. Beaudoin
indique qu’il maintient sa plainte et développe les mêmes griefs.
Cependant, il
affirme ne pas être l’auteur du document initial reçu par le Conseil. Il estime
que celui-ci a été réécrit par une tierce personne qui aurait ajouté certains
éléments.
Analyse
Le Conseil de presse rappelle que nul n’a accès de plein droit aux pages d’un journal, ceci incluant la tribune consacrée au courrier des lecteurs.
En vertu de ce principe, l’éditeur du journal Le nouveau défi n’a commis aucun manquement à l’éthique en choisissant de ne pas publier la lettre ouverte du plaignant.
A moins de verser dans le procès d’intention, le Conseil ne saurait attribuer une telle décision à un quelconque parti pris ou à une volonté de taire une information d’intérêt public.
Force est de constater que le mis-en-cause a permis au plaignant de faire valoir son point de vue dans les pages de son journal, en publiant une première lettre et en rédigeant un résumé de la seconde. Ce résumé est, par ailleurs, apparu succinct mais exact aux yeux du Conseil.
En conséquence, le Conseil rejette la plainte déposée par M. André Beaudoin à l’encontre de M. Pierre Vigneault.
Analyse de la décision
- C08A Choix des textes