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D1998-03-018

22 décembre 1998

Plaignant

Projet Pal

Représentant du plaignant

M. John F.
Harvey (représentant, Projet Pal)

Mis en cause

The Gazette
[Montréal] et M. Georges Kalogerakis (journaliste)

Représentant du mis en cause

M. Alan Allnutt
(rédacteur en chef, The Gazette [Montréal])

Résumé de la plainte

Le 20 novembre
1997, dans The Gazette, le journaliste Georges Kalogerakis traite d’une enquête
sur un meurtre gratuit en rapportant qu’il pourrait être l’oeuvre d’une
personnes aux prises avec des problèmes psychiatriques. Le journaliste
entretient ainsi les préjugés à l’endroit des personnes qui ont des problèmes
de santé mantale, alors qu’aucune accusation n’a encore été portée contre
personne.

Faits

La plainte
concerne un article publié dans The Gazette le 20 novembre 1997 et intitulé
«Métro killer « deranged », police say». Cet article fait état d’un
meurtre à coups de marteau survenu dans le métro de Montréal, une attaque
survenue sans provocation et sans avertissement.

Le journaliste
rapportait les derniers éléments de l’enquête qui, selon les policiers,
s’orientait sur la piste d’une personne sous l’effet de drogues ou aux prises
avec des problèmes psychiatriques.

John Harvey,
responsable du PAL (programme d’aide au logement), dépose la plainte. Celle-ci
fait suite à une démarche infructueuse du RRASMQ, le Regroupement des
ressources alternatives en santé mentale du Québec, dont le groupe PAL est
membre. Le regroupement avait antérieurement fait une démarche de
sensibilisation ainsi qu’une demande de rencontre avec le rédacteur en chef de
The Gazette pour discuter des moyens à mettre en ouvre pour éviter que pareille
situation ne se reproduise. Cette rencontre avait été refusée. Le RRASMQ, qui
se consacre à la lutte contre les préjugés visant les personnes aux prises avec
des problèmes de santé mentale, voulait réagir à l’histoire rapportée par The
Gazette. Il considérait que des propos discriminatoires avaient été rapportés
avant même qu’un suspect n’ait été identifié.

Griefs du plaignant

Le plaignant
reproche essentiellement au journaliste le traitement médiatique
discriminatoire où, alors qu’aucune accusation n’a encore été portée contre
personne, le quotidien monte en épingle des opinions non fondées, faisant
porter les soupçons sur les patients d’hôpitaux psychiatriques et sur les
itinérants psychiatrisés.

Le plaignant
considère que ces propos causent un tort irréparable aux personnes ayant des
problèmes de santé mentale. Il dénonce l’équation simpliste et non fondée,
selon lui, entre «patient psychiatrique» et geste fou. Enfin, il explique
l’impact pervers que peut avoir un tel traitement médiatique qui détruit les
efforts de prévention et de promotion faits pour démystifier les «maladies
mentales».

Commentaires du mis en cause

Brian Kappler,
responsable des affaires urbaines et adjoint au rédacteur en chef du journal a
répondu à la lettre du RRASMQ. Il y reconnaissait la justesse de la vision du
Regroupement quant à l’existence de préjugés injustes et largement répandus à
l’égard des personnes atteintes de maladie mentale. Il reconnaissait également
que la police associe parfois trop rapidement certains actes violents à des
patients d’hôpitaux psychiatriques ou à des personnes aux prises avec des
problèmes de santé mentale.

L’adjoint au
rédacteur en chef expliquait que le journaliste de The Gazette n’avait que
rapporté les paroles d’un policier et que personne n’avait contesté son récit
du 20 novembre.

M. Kappler
ajoute, qu’à chaque jour, tous les journaux rapportent des assertions provenant
de toutes sortes de sources; et que, selon lui, personne ne peut
raisonnablement s’attendre à ce qu’aucun journal ne passe au crible chaque
affirmation à travers le filtre d’une recherche additionnelle et celui des
préoccupations des regroupements visés, et fasse des démarches semblables.

Brian Kappler
pense donc que le plaignant se trompe de cible en accusant M. Kalogerakis; et
que si la police avait été moins rapide à pointer quelqu’un du doigt, le cas
aurait été rapporté différemment.

Quant à la
requête du plaignant de rencontrer le mis-en-cause, M. Kappler précise que les
échanges téléphoniques avec le plaignant ont permis de lui expliquer les
difficultés d’horaires ne permettant pas ces rencontres, mais qu’il avait
écouté ses propos et qu’il promettait de lire tout ce qu’il pourrait lui faire
parvenir sur le sujet

Enfin, l’adjoint
au rédacteur en chef reconnaissait que cette démarche du plaignant avait permis
de sensibiliser l’équipe rédactionnelle de The Gazette et qu’il afficherait sa
lettre pour être sûr que tous les journalistes puissent en prendre
connaissance.

Analyse

Les médias et les journalistes doivent, de façon générale, mentionner la source ou la provenance de leurs informations et prendre tous les moyens à leur disposition pour s’assurer de leur crédibilité et pour vérifier l’authenticité de l’information qu’ils en tirent.

Dans le présent cas, force est de constater que le journaliste de The Gazette s’est fié à une source officielle, généralement digne de foi, un policier de la Ville de Montréal chargé de l’enquête sur le meurtre survenu dans le métro.

L’article incriminé ne rapporte pas un fait, mais bien une double hypothèse relative au présumé auteur de l’homicide, soit une personne sous l’effet de drogues ou mentalement dérangée. Et ces hypothèses s’inscrivent dans le cadre d’une enquête criminelle qui ne fait que débuter.

Bien que l’article de The Gazette élabore longuement sur l’hypothèse d’un acte criminel pouvant être attribué à un «ex-psychiatrisé» et sur la condition de ceux-ci dans la société, le Conseil de presse n’y perçoit aucune intention malveillante de ridiculiser ou d’ostraciser les personnes atteintes de maladie mentale.

Aussi, pour l’ensemble de ces considérations, le Conseil de presse juge-t-il non fondée la plainte du groupe PAL et la rejette, en émettant toutefois la réserve suivante: si la lettre du plaignant était digne d’être affichée dans la salle des nouvelles de The Gazette, elle aurait sans doute gagné à être publiée dans le courrier des lecteurs du journal.

Le Conseil invite les médias à faire preuve de la plus grande ouverture d’esprit possible envers leurs usagers et rappelle que la publication de lettres de lecteurs contribue à favoriser le débat démocratique et à diversifier l’information.

Analyse de la décision

  • C08A Choix des textes
  • C18C Préjugés/stéréotypes

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