Plaignant
M. Michel
Lefebvre (secrétaire-trésorier, municipalité de Boischatel)
Mis en cause
Le Soleil
[Québec] et Mme Julie Lemieux (journaliste)
Représentant du mis en cause
M. Gilbert
Lavoie (rédacteur en chef, Le Soleil [Québec])
Résumé de la plainte
La journaliste Julie
Lemieux prête au plaignant des propos qu’il n’a jamais tenus, dans un article
publié par Le Soleil le 29 septembre 1997. Le plaignant exige une rectification
compte tenu du préjudice que cet article lui cause auprès de son employeur.
Faits
M. Michel Lefebvre,
secrétaire-trésorier de la municipalité de Boischatel, porte plainte contre Mme
Julie Lemieux, journaliste, à la suite d’un article publié dans Le Soleil du 29
septembre 1997. Le plaignant reproche à la journaliste de lui attribuer des
propos qu’il n’a jamais tenus et, ce faisant, de lui causer préjudice auprès de
son employeur.
Griefs du plaignant
Le plaignant
reproche à la journaliste d’avoir écrit: «Par contre, le secrétaire-trésorier
de la municipalité, Michel Lefebvre, a admis au Soleil que les élus auraient eu
avantage à procéder par appel d’offres pour l’octroi de ce contrat, question de
démontrer leur transparence face à la population». Le plaignant nie avoir fait
cette affirmation mais admet que le reste de la citation, «mais ils n’étaient pas
tenus de le faire», est bien de lui.
Cette
attribution du premier commentaire lui causant préjudice auprès de son
employeur, la municipalité de Boischatel, le plaignant exige une rectification
de la part de la journaliste, à défaut de quoi il référera le dossier à son
aviseur légal.
Commentaires du mis en cause
Mme Julie
Lemieux rejette l’accusation selon laquelle elle aurait imputé injustement des
déclarations au plaignant. Elle soutient qu’à sa question: Est-ce que «la
municipalité n’aurait pas eu avantage à aller en appel d’offres dans ce cas
précis, question de démontrer sa transparence», M. Lefebvre aurait répondu
«oui», il aurait été «préférable» d’aller en appel d’offres. Mais il aurait
tout de suite ajouté «que la municipalité n’était pas obligée de le faire», tel
que précisé dans son article.
Mme Lemieux
reconnaît que dans une conversation téléphonique avec M. Lefebvre suite à la
parution de l’article du Soleil, le plaignant lui a mentionné ne pas se
souvenir d’avoir fait l’affirmation selon laquelle la municipalité aurait eu
avantage dans ce cas à procéder par appel d’offres. Il lui a aussi fait part
des problèmes que cette citation lui causait auprès du maire et du conseil
municipal de la municipalité.
Ayant accepté, à
la demande du plaignant, de préciser au maire le contexte et le ton de
l’entrevue avec le secrétaire-trésorier, et n’ayant eu de nouvelles ni de l’un
ni de l’autre pendant huit mois, la mise-en-cause considère qu’elle n’a rien à
se reprocher, et qu’elle n’a pas à faire les frais d’une chicane interne entre
M. Lefebvre et les membres du conseil municipal.
Pour ces
raisons, elle demande au Conseil de rejeter la plainte de Michel Lefebvre à son
endroit.
Réplique du plaignant
Dans sa
réplique, le plaignant affirme ne pas vouloir contredire les propos contenus
dans les commentaires de Mme Lemieux. Sur la question en litige, il maintient
la version contenue dans sa lettre du 29 septembre 1997. Cependant il ajoute,
toujours au sujet du passage incriminé, «je crois plutôt que la réponse a été:
J’aimerais mieux que vous posiez la question à monsieur le Maire», après quoi
il se serait empressé de transférer l’appel.
Sur le fond
donc, Michel Lefebvre maintient sa plainte à l’endroit de la journaliste Julie
Lemieux et du quotidien Le Soleil.
Analyse
Le Conseil de presse est confronté ici à deux versions contradictoires de ce qui s’est dit au cours de l’entrevue que M. Michel Lefebvre a accordée à la journaliste du Soleil. Cependant, un examen des éléments mis en preuves montre que le secrétaire-trésorier de la municipalité de Boischatel n’est pas certain de ce qu’il a dit précisément au cours de l’entrevue. Dans sa réplique aux commentaires de Julie Lemieux, il affirme ne pas vouloir contredire la version des faits présentée par la journaliste, tout en continuant de «croire» qu’il aurait dit autre chose.
Dans ce contexte, et pour ces raisons, le Conseil de presse rejette la plainte de Michel Lefebvre à l’endroit de Mme Julie Lemieux et du quotidien Le Soleil.
Analyse de la décision
- C11D Propos/texte mal cités/attribués