Plaignant
Louise Cadieux
Mis en cause
Howard Galganov, animateur et la
station CIQC (Gilles Sénécal, Directeur, Ressource Corporatives
Diffusion MetromediaCMRInc.)
Résumé de la plainte
Résumé_Plainte
La plainte concerne l’émission
quotidienne « Galganov at Noon » diffusée sur les ondes de CIQC,
600 AM, entre le 5 et le 23 octobre 1998.
Howard Galganov, animateur,
utiliserait un langage irrespectueux et offenserait ses auditeurs et certaines
personnalités publiques. Il tiendrait des propos méprisants et discriminatoires
à l’égard des nationalistes québécois de toute allégeance.
Griefs du plaignant
La plaignante, Mme Louise Cadieux,
voit dans les propos du mis-en-cause des insultes répétitives. L’animateur
aurait injurié ses auditeurs et certaines personnalités publiques. La
plaignante se dit choquée par les écarts de langage qu’elle juge irrespectueux;
« …these kiss-asses.. » « Gérard, mange de la marde. »
À sa plainte, Mme Cadieux joint une
liste de 109 citations injurieuses émises par Howard Galganov durant cette
période, ainsi qu’une liste des personnes et des organismes visés.
Plusieurs citations entretiennent et
encouragent des préjugés, telles; « …The bastards in Quebec City, and I’m
not only talking about the P.Q. separatists but also the liberal
nationalists…the two other jerk-offs who are running against me. What a piece
of shit! »
La plaignante trouve que Howard
Galganov dépasse la limite de la liberté d’expression permise sur les ondes
publiques et demande au Conseil de Presse du Québec d’y remédier.
Commentaires du mis en cause
Commentaires du directeur des
ressources corporatives, Diffusion Métromédia CMR Inc. :
En guise de commentaires, M. Gilles
Sénécal, directeur des Ressources Corporatives de Diffusion Métromédia CMR
Inc., exprime ses regrets pour les propos qui auraient pu heurter Mme Louise
Cadieux. Il souligne que M. Galganov a été invité à « utiliser un langage
plus respectueux des individus et plus conforme aux normes
radiophoniques ». M. Sénécal soutient que les propos de M. Galganov ne
reflètent aucunement les opinions de la direction de CIQC. Enfin, M.
Sénécal souligne l’importance et le sérieux qu’accorde la direction de CIQC
aux commentaires de tous leurs auditeurs(trices). Ainsi, des » mesures
appropriées sont prises lorsque la situation l’exige ».
Commentaire de Howard Galganov,
animateur :
Le mis-en-cause n’a pas fourni de
commentaires.
Réplique du plaignant
La plaignante maintient que Howard
Galganov « n’a jamais pondéré ses propos sur les ondes » malgré les
aveux de la direction de CIQC, concernant l’utilisation d’un langage non
respectueux et non conforme aux normes radiophoniques de la part de cet
animateur. Mme Cadieux remet en question la directive de CIQC concernant
« les mesures appropriées » affirmant « qu’il n’y a absolument rien
de changé dans le langage de M. Galganov ».
Analyse
Après étude des griefs de la plaignante, le Conseil de presse en arrive aux conclusions suivantes :
1. En regard des griefs portant sur la liberté rédactionnelle et la fonction d’animateur, M. Howard Galganov a outrepassé les limites professionnelles de sa fonction d’animateur.
2. En regard des griefs portant sur le niveau de langage de M. Galganov à l’antenne, l’animateur a tenu des propos outranciers à l’égard de plusieurs interlocuteurs et auditeurs au cours de ses émissions diffusées entre les 5 et 23 octobre 1998.
3. Au-delà de ces propos irrespectueux, l’animateur de CIQC a fait preuve de mépris dans son langage, plus particulièrement à l’endroit de tous ceux et celles qualifiés de nationalistes : » The bastards in Quebec city, and I’m not only talking about the P.Q. separatists but also the libéral nationalists…the two other jerk-off who are running against me. What a piece of shit! « .
Aux yeux du Conseil, de tels propos sont discriminatoires en ce qu’ils contribuent à entretenir et à renforcer les préjugés à l’égard des groupes visés.
Aussi, pour ces raisons, le Conseil de presse adresse un blâme sévère à l’endroit de M. Howard Galganov pour l’ensemble de ses propos outranciers et discriminatoires.
Le Conseil a d’autre part pris bonne note des avertissements et réprimandes que la direction de CIQC a adressés à ce sujet à son animateur, et tient à rappeler que les médias demeurent co-responsables des écarts de langage de leur personnel à l’antenne.
Analyse de la décision
- C15J Abus de la fonction d’animateur
- C17C Injure
- C18D Discrimination