Plaignant
Raymond Paradis
Mis en cause
André Arthur, animateur, et CKVL-AM
(Gilles Sénécal, directeur ressources corporatives)
Résumé de la plainte
Le 14 décembre 1998, vers 7 h 50 du
matin, l’animateur André Arthur anime une émission sur les ondes de CKVL.
Le plaignant, M. Paradis, est un
auditeur qui appelle l’animateur pour lui suggérer de corriger une faute de
français, pour se faire rabrouer alors par ce dernier.
Griefs du plaignant
Le plaignant explique le contexte de
l’émission : il a téléphoné à l’animateur pour lui faire remarquer que l’unité
de mesure de la température n’était pas » centigrade « , comme
l’animateur l’utilisait, mais » Celsius « . André Arthur, apparemment
offusqué de se faire reprendre, aurait alors déclaré au plaignant :
« Monsieur, allez chier « .
Le plaignant considère qu’une telle
injure est inadmissible sur les ondes radiophoniques.
Commentaires du mis en cause
Aucun commentaire.
Réplique du plaignant
Aucune réplique.
Analyse
Le Conseil de presse considère que les tribunes téléphoniques doivent être soumises aux mêmes exigences de qualité que tout autre type de traitement de l’information. Pour cela, les personnes qui les animent doivent savoir jongler avec d’une part la spontanéité des propos, et d’autre part la rigueur et la discipline auxquelles s’astreignent tous les professionnels de l’information. Surtout, ils doivent faire preuve d’une ouverture d’esprit assez grande pour ne pas prétendre détenir le monopole de la raison, et pour permettre aux auditeurs d’exprimer leurs points de vue.
Le cas sur lequel s’est penché le Conseil de presse met en évidence un « dérapage » de l’animateur André Arthur. Ce dernier n’a vraisemblablement pas apprécié la remarque du plaignant, lui suggérant sur les ondes de corriger une faute de français. L’animateur lui a alors répondu : » Monsieur, allez chier « .
En agissant ainsi, le mis-en-cause a abusé de sa fonction d’animateur, en utilisant un niveau de langage insultant aux dépens du plaignant. Le respect du public est pourtant un des principes de base que doivent observer les professionnels de l’information, et la politesse en est un plus élémentaire, auquel n’échappent pas les animateurs de tribunes téléphoniques.
Or il appert que ce genre de préoccupations échappe à l’animateur André Arthur, qui a adopté une attitude méprisante et irrespectueuse à l’égard de son auditoire. Son niveau de langage était, dans le présent cas, bien en-deça de ce qui est acceptable sur les ondes radiophoniques.
Pour toutes ces raisons, le Conseil de presse adresse un blâme à l’animateur André Arthur et à la station CKVL-AM.
Analyse de la décision
- C15I Propos irresponsable
- C15J Abus de la fonction d’animateur
- C17C Injure
Griefs pour l’appel
Décision_Appel