Plaignant
Gilles Rhéaume
Mis en cause
The National Post (Ken
White, rédacteur en chef)
Résumé de la plainte
Gilles Rhéaume dépose une plainte à
l’attention du Conseil de presse suite à un commentaire paru dans The
National Post, le 2 mars 1999 et intitulé : » One nation, after all
« . Il accuse le journal d’avoir fait de la « discrimination pure
et simple « .
Griefs du plaignant
Le plaignant considère que
l’article présente une » justification troublante du racisme anti-français
« . À entendre M. Rhéaume, on devrait déduire de la thèse du journaliste
que » Les nationalistes seraient responsables de cette haine sociale basée
sur la langue un peu comme les femmes dont le vêtement provoquerait l’agresseur
« .
Il qualifie d’ » anti-sociales
» les idées véhiculées dans le commentaire et interroge le Conseil sur le
point de savoir s’il est » éthiquement acceptable » que ces idées
circulent dans la presse.
Commentaires du mis en cause
Les mis-en-cause n’ont fait aucun
commentaire.
Réplique du plaignant
Aucune réplique.
Analyse
Dans son commentaire du 2 novembre 1999, le quotidien The National Post se réjouit des résultats d’un sondage qui montrent que les Canadiens de toutes origines vivent bien ensemble. Le journal établit dans le même texte un parallèle audacieux entre les sentiments racistes qui peuvent persister entre les différentes communautés et les politiques multiculturelles d’Ottawa. Le plaignant perçoit dans le commentaire du National Post des propos discriminatoires envers les francophones.
Or, l’examen du Conseil indique que le texte incriminé ne renferme qu’une seule et brève mention traitant spécifiquement des francophones: » and what hostility there was to francophones was not some elemental emotion, but the legitimate reflection of political disagreement with Quebec nationalism, the constant threat of referenda and so on « .
Le Conseil de presse ne voit nullement dans cette phrase de faute contre l’éthique journalistique, mais plutôt l’expression d’un point de vue facilement identifiable comme tel, d’autant plus qu’il rejoint un type de critique classique contre le multiculturalisme. Le Conseil rappelle à ce propos que le commentaire et l’éditorial sont réservés soit à l’éditeur, soit à l’éditorialiste… pour qu’ils expriment leurs convictions, leurs tendances et leurs points de vue. Ces genres sont essentiellement du journalisme d’opinion.
Si le Conseil peut comprendre que les propos du National Post déplaisent à M. Rhéaume, ceux-ci n’en demeurent pas moins acceptables au plan déontologique. Aussi la présente plainte est-elle conséquemment rejetée.
Analyse de la décision
- C18D Discrimination