Mark Cardwell

Le Journal de Québec (Serge
Côté, rédacteur en chef)

Au moment de la publication, deux
plaintes avaient été déposées contre le boxeur pour agressions sexuelles. Dans
l’article, Davey Hilton accusait sa femme d’avoir lancé des rumeurs à son
sujet. Une photo de l’épouse de M. Hilton, entourée de leurs quatre enfants,
illustrait l’article.

Mark Cardwell affirme ne pas
comprendre pourquoi Le Journal de Québec ne s’est pas contenté de la
publication d’une photo de la femme du boxeur mis en accusation. Il tient à
rappeler que « l’article est basé sur des rumeurs d’enquête  » et
 » qu’aucun mandat d’arrestation n’a été émis contre le boxeur « .

Le plaignant qualifie la parution
de cette photo de  » lamentable « ,  » dégoûtant « . Faisant
remarquer que  » ces jeunes […] n’ont rien à voir avec les déboires de leur
père « , Mark Cardwell considère cette photo comme  » une atteinte
grave à la vie privée de ces jeunes « .

Michel Dionne, directeur des
nouvelles du Journal de Québec, justifie la publication de la photo comme
représentant  » un élément complémentaire d’information « . Il
argumente sur le caractère public de la photo. Selon lui, Davey Hilton « 
est connu pour avoir une vie publique tapageuse et sa famille faisait déjà
partie du domaine public « . Par ailleurs, le mis-en-cause souligne le fait
que  » M. Hilton fait actuellement face à neuf accusations pour agressions
sexuelles « .

Mark Cardwell maintient ses
reproches à l’endroit du Journal de Québec. Selon lui, qualifier la
photo en question d’ » information complémentaire « , c’est admettre
que  » les enfants n’ont rien à voir dans cette histoire « . Concernant
la famille de Davey Hilton, Mark Cardwell souligne que seulement le père du
boxeur et ses quatre fils sont connus.

Qu’elles soient publiques ou non, les personnes ont le droit fondamental à la protection de leur vie privée et de leur intimité. Si des événements relevant de leur vie privée peuvent, dans des circonstances particulières, contenir certains éléments d’intérêt public, la presse peut en rendre compte, mais avec prudence et discernement.

Pour illustrer le récit des déboires du boxeur Davey Hilton, Le Journal de Québec a choisi de publier une photo de son épouse accompagnée de leurs quatre enfants. Aux yeux du Conseil, la lecture de l’article fait apparaître que la présence de cette photo ne constituait pas une information supplémentaire, essentielle à la compréhension et au récit de l’événement.

Lorsque des enquêtes judiciaires sont menées, que cela concerne des individus anonymes ou des personnalités publiques, les enfants des accusés sont toujours des victimes. La presse ne devrait pas associer ces enfants aux crimes de leurs parents afin d’éviter que ceux-ci soient davantage montrés du doigt.

Dans le présent cas, en publiant ces photos Le Journal de Québec a sous-estimé les possibles retombées sur les enfants de Davey Hilton et n’a pas respecté leur droit à l’intimité.

Pour toutes ces raisons, le Conseil de presse du Québec retient la plainte à l’endroit du Journal de Québec concernant le non-respect de la vie privée et de l’intimité des enfants de Davey Hilton.

• C16B Divulgation de l’identité/photo