Plaignant
L’impact
Mis en cause
Martin Bourassa, journaliste, et Le
Courrier de Saint-Hyacinthe (Jean Vigneault, rédacteur en chef)
Résumé de la plainte
L’entreprise Communications Belmars
Inc. qui édite le journal L’Impact à Saint-Hyacinthe porte plainte
contre Martin Bourassa, journaliste et Le Courrier de Saint-Hyacinthe.
La plainte porte sur un article daté du 4 août 1999 traitant de la poursuite
civile de l’entreprise Payette et Simms, imprimeur contre le journal L’Impact.
Le journal titrait en page huit: « L’Impact a des
démêlés juridiques ».
Griefs du plaignant
Les plaignants affirment que
« le contenu de l’article n’est aucunement d’intérêt public, mais
relève plutôt de la vie privée de [leur client] ». Ils font remarquer
que L’Impact est le principal concurrent du Courrier de
Saint-Hyacinthe; selon eux, l’article avait pour but de
« discréditer » le journal. Selon les représentants de
Communications Belmars Inc, « La régie interne d’un journal et plus
particulièrement les relations d’affaires avec ses fournisseurs ne sont pas
d’intérêt public ». Le fait que « l’action civile a été
intentée dans le district judiciaire de Longueuil et non pas celui de
Saint-Hyacinthe » constitue un argument supplémentaire à leurs yeux.
Commentaires du mis en cause
Jean Vigneault, rédacteur en chef,
signale en tout premier lieu que si le Courrier de Saint-Hyacinthe a
relaté la poursuite de l’imprimeur contre L’Impact, « la
contre-poursuite » du journal a été également rapportée. Selon le
rédacteur en chef, le journal s’est volontairement confiné au libellé de la
poursuite pour le traitement de la nouvelle « sans ajouter d’autres
informations [qu’ils auraient] pu glaner par ailleurs ». Les
mis-en-cause rejettent également l’argument qui consiste à dire que la
poursuite était intentée à Longueuil et non à Saint-Hyacinthe puisque
« le journal L’Impact est distribué à Saint-Hyacinthe [et que]
son éditeur fait des affaires à Saint-Hyacinthe ». L’intérêt du sujet
résidait selon le rédacteur en chef dans le fait que « ce n’est pas
chose courante qu’un journal et son imprimeur s’intentent mutuellement des
poursuites ». Enfin, quant à la nature privée du sujet, Jean
Vigneault fait un parallèle avec le récit des « péripéties judiciaires
de la famille Péladeau ».
Réplique du plaignant
Les plaignants se contentent de
réitérer le contenu de leur plainte.
Analyse
L’attention que les médias et les professionnels de l’information décident de porter à un sujet particulier relève de leur jugement rédactionnel. Le choix de ce sujet et sa pertinence, de même que la façon de le traiter, leur appartiennent en propre. Nul ne peut dicter à la presse le contenu de l’information sans s’exposer à faire de la censure ou à orienter l’information.
Dans le cas présent Le Courrier de Saint-Hyacinthe est accusé d’avoir fait paraître un article sur les démêlés juridiques du journal L’Impact afin de discréditer ce dernier qui est son principal concurrent. Or, l’analyse de l’article fait apparaître qu’il était tout à fait légitime pour Le Courrier de Saint-Hyacinthe de le publier. L’Impact est une entreprise qui a des activités dans la région de Saint-Hyacinthe et qui se trouve en proie à des difficultés. Le fait qu’il s’agisse également d’un concurrent pour Le Courrier de Saint-Hyacinthe ne devrait pas empêcher celui-ci de faire état de ces problèmes.
Par ailleurs, il apparaît que le traitement effectué par le journaliste est neutre et respecte les principes déontologiques du reportage. Pour toutes ces raisons, le Conseil de presse rejette la plainte à l’endroit du Courrier de Saint-Hyacinthe et du journaliste Martin Bourassa.
Analyse de la décision
- C17 Respect des personnes
- C17E Attaques personnelles
- C22 Conflit d’intérêts
- C22H Détourner la presse de ses fins