Plaignant
G. Fernand Poirier et Gérard Tremblay
Mis en cause
Jean Caseault et Guy
Bertrand
et CHRC Radiomédia / Émission «
Face à face » (Marleine Simard, directrice
générale)
Résumé de la plainte
La plainte porte sur des
émissions radiophoniques diffusées sur les ondes de
CHRC-80 AM de Québec les 28 février, 23 mars ainsi que les 3 et 6
avril 2000 lors de l’émission
« Face à face».Cependant,
seul l’enregistrement de l’émission du 6 avril a été fourni par les plaignants
et l’examen de la plainte a donc reposé sur ce seul enregistrement.
Griefs du plaignant
Les plaignants reprochent
aux mis-en-cause d’avoir fait « de la démagogie prêchant pour leur paroisse
fédéraliste ». Ils accusent messieurs Caseault et Bertrand de trier les appels
et « souvent presque toujours en leur faveur ». Selon les plaignants, les
appels sont filtrés et « cette tribune téléphonique est pipée, ne laissant
aucune place à l’opinion contraire ». Les plaignants estiment qu’il est
inacceptable dans une société dite démocratique que des personnes se servent
des ondes à leurs fins, pour mousser le fédéralisme.
Commentaires du mis en cause
Les mis-en-cause
n’ont fourni aucune réponse.
Réplique du plaignant
Aucune réplique.
Analyse
Les plaignants dénonçaient la partialité dont faisaient preuve les animateurs de l’émission « Face à face » dans leur traitement de l’information. Le Conseil a examiné les griefs ainsi que l’enregistrement de l’émission du 6 avril 2000 soumis à son attention .
Le Conseil note au départ que la station mise en cause, CHRC 80, se définit comme « La station de l’information ». De plus, au cours de l’émission ce leitmotiv est répété lors des identifications de l’émission. On identifie notamment l’émission en disant: « Me Guy Bertrand et Jean Caseault, à l’affût de la vérité, jusqu’à 13h30! ». Il apparaît aux yeux du Conseil que l’émission « Face à face » doit être considérée comme une émission d’information avec toutes les règles déontologiques qui s’y appliquent.
L’examen de l’enregistrement de l’émission du 6 avril 2000 ne permet pas de conclure que les mis-en-cause ont délibérément filtré les appels pour ne retenir que ceux représentant une opinion semblable à la leur.
L’examen de cet enregistrement a par contre révélé plusieurs manquements à l’éthique journalistique que le Conseil de presse ne peut passer sous silence. Ainsi, à plusieurs reprises, l’animation fera montre d’abus de langage, demanque de respect flagrant et proférera en ondes des sacres et des insultes. À titre d’exemple, un chef de parti sera traité de « trou de cul », le Premier ministre du Québec de « baveux » et le maire de Jonquière de «pauvre con, de maudit imbécile d’innocent et de niaiseux ».
De tels comportements doivent être dénoncés fermement et ce langage irrespectueux est tout à fait inacceptable sur les ondes radiophoniques, particulièrement lors d’une émission d’information. Ces pratiques sont tout simplement condamnables sur le plan de l’éthique professionnelle.
Pour ce qui est de la station CHRC 80 qui se définit comme « La radio de l’information », le Conseil la considère comme conjointement responsable, pour avoir toléré de tels propos sur ses ondes, cette station ayant été sensibilisée plus d’une fois à ce type d’abus et de transgression.
Par conséquent, le Conseil de presse adresse des blâmes aux deux animateurs de l’émission « Face à face ». Enfin, ce blâme rejaillit également sur la station CHRC 80, maintes fois rappelée à l’ordre dans des circonstances semblables.
Analyse de la décision
- C08E Boycottage/représailles
- C13A Partialité
- C13B Manipulation de l’information
- C14A Sensationnalisme/exagération/insistance indue
- C15J Abus de la fonction d’animateur
- C17C Injure
- C17D Discréditer/ridiculiser
- C17E Attaques personnelles
- C17G Atteinte à l’image
- C22B Engagement politique
- C22H Détourner la presse de ses fins