Plaignant
Marcel Plamondon
Mis en cause
La Petite-Nation
(Robert-Charles Longpré, directeur de
l’information-réseau, Hebdos Trancontinental)
Résumé de la plainte
Marcel Plamondon porte plainte contre le journal
La Petite-Nation, publié par
Transcontinental, concernant une lettre écrite par un lecteur dans la tribune
libre du 30 juillet 2000 intitulée : « Le site Petite-Nation de la bouillie
pour les chats / Marcel Plamondon va trop loin ». Le plaignant estime qu’il y a
conflit d’intérêts et préjudice à un concurrent en omettant d’informer les
lecteurs de sa situation de concurrence.
Griefs du plaignant
M. Plamondon
allègue que le titre n’explique pas le contenu de sa lettre aux lecteurs. Il
affirme que le journal a omis d’indiquer que son site Internet
www.petitenation.com est un compétiteur commercial du site La Petite-Nation,
soit le www.petite-nation.qc.ca. Enfin, le plaignant demande au Conseil si le
journal La Petite-Nation n’était pas
en conflit d’intérêts et n’a pas du même coup porté préjudice à un concurrent
en omettant d’informer les lecteurs de la situation de concurrence.
Commentaires du mis en cause
M. Longpré
,directeurdel’information-réseaude
Transcontinental, précise que Paul Gauthier a basé sa lettre sur le site
Internet de M. Plamondon parce que le contenu lui semblait exagéré et non
fondé. M. Longpré soutient qu’il ne voit pas de concurrence puisque leur propre
site Internet possède un hyperlien sur celui du plaignant. De plus, au moment
où la lettre a été publiée, le site du journal ne vendait pas d’annonces
publicitaires.
Il poursuit en affirmant
que la tribune libre est ouverte à tous les lecteurs qui désirent
exprimer une opinion. Il soutient que M. Gauthier n’est plus employé de
Transcontinental depuis un an et qu’il n’a aucun lien avec eux. Il ajoute que
M. Gauthier a écrit sa lettre en tant que lecteur du journal. De plus, le
mis-en-cause précise que M. Plamondon a eu un droit de réplique dans la parution
subséquente afin d’émettre ses commentaires.
Réplique du plaignant
Le plaignant
s’explique mal que M. Longpré ne voit pas de concurrence entre eux car d’une
part, les deux sites portent le même nom et d’autre part, Transcontinental vise
à rentabiliser ses produits. Selon M. Plamondon, il est clair que les deux
sites se retrouvent en concurrence puisqu’ils vendent des produits similaires.
De plus, ils seraient non seulement en concurrence comme hebdos mais
aussi comme sites Internet.
En ce qui a trait à
l’hyperlien entre les deux sites, M. Plamondon affirme que c’est une politique
établie, en raison d’un objectif de service à la communauté, qu’il y ait
concurrence ou pas. Le plaignant s’interroge aussi sur le titre choisi par le
journaliste et son devoir de réserve. Pour lui, le chef de pupitre du journal
manque d’objectivité puisque le titre a été reformulé dans l’un des deux médias
leur appartenant et ce, en deux dates distinctes.
Il conclut en affirmant que le journal
s’est placé dans une situation de conflit d’intérêts, et a porté
préjudice au site « petite-nation.qc.ca » en donnant le droit de parole à un de
ses anciens journalistes et qu’elle a manqué à son rôle de donner une
information pleine et entière en omettant de mentionner le fait qu’elle était partie
prenante au débat.
Analyse
Les lettres des lecteurs ne doivent pas véhiculer des propos outranciers ou insultants qui peuvent être préjudiciables à des personnes ou à des groupes. Les journaux doivent éviter que ces lettres ne deviennent des tribunes de diatribes qui n’ont d’autre effet que de porter atteinte à la réputation des personnes.
La tribune est destinée à ceux qui désirent donner leur point de vue concernant un sujet, pourvu qu’il s’agisse d’un débat local ou régional. Même si M. Gauthier est un ancien employé de Transcontinental celui-ci a écrit sa lettre en son nom propre en tant que lecteur du journal.
Le Conseil note au surplus que La Petite-Nation a accordé un droit de réplique à M. Plamondon. Chaque partie a donc pu s’exprimer sur le sujet, donnant aux lecteurs une information juste et complète afin qu’ils puissent porter un jugement éclairé.
Le Conseil rappelle d’autre part que le choix des titres, des manchettes et des bas de vignettes accompagnant photos et illustrations relève de la responsabilité de l’éditeur. C’est sa prérogative d’établir la politique du média dans ce domaine.
Par conséquent, pour l’ensemble des ces considérations et en l’absence de faute déontologique, le Conseil de presse rejette la plainte contre le journal La Petite-Nation.
Analyse de la décision
- C02A Choix et importance de la couverture
- C08F Tribune réservée aux lecteurs
- C11F Titre/présentation de l’information
- C12D Manque de contexte
- C22G Appartenance du journaliste
Date de l’appel
19 June 2001
Décision en appel
Les membres de la Commission ont conclu à l’unanimité de
maintenir la décision rendue en première instance.
Griefs pour l’appel
M. Marcel Plamondon interjette appel à la décision du
Conseil de presse.