Arlette Côté (chef, Affaires
publiques, L’Hôpital de Montréal pour enfants, Centre universitaire de santé
McGill)

Denis Lévesque, présentateur du
bulletin de nouvelles, Télévision Quatre Saisons (Bernard Guérin,
directeur des affaires juridiques)

Lors de deux reportages sur Cédric
Lanctôt, enfant trisomique, (28 décembre 2000 et 3 janvier 2001) Denis
Lévesque, présentateur du bulletin de nouvelles de TQS, rapporte
l’inquiétude des parents de Cédric quant au report de l’opération du cœur de
celui-ci, report qui serait imputable à une discrimination.

Arlette Côté des relations
publiques de l’Hôpital de Montréal pour enfants porte à l’attention du Conseil
deux reportages trompeurs et préjudiciables à l’hôpital. Elle appuie son
argumentation sur une lettre écrite par le docteur Béland et adressée au réseau
TQS.

Dans sa lettre, le Dr Marie J.
Béland déplore la nature insidieuse des commentaires du présentateur Denis
Lévesque qui suggère à mots à peine couverts, et à plusieurs reprises, que
l’équipe soignant Cédric ait fait preuve de discrimination. Les insinuations
faites lors du reportage sont, selon elle, sans fondement et blessantes.

Le Dr Béland reproche enfin à TQS
de n’avoir pas correctement véhiculé les informations fournies par l’hôpital,
qui s’est rendu disponible aux médias.

Commentaires de M. Bernard Guérin,
directeur général, affaires juridiques (TQS) :

Dans ces reportages, les
journalistes font état des impressions et états d’âme des parents du bébé. M.
Guérin attire l’attention du Conseil sur l’utilisation répétée du mot « 
impression  » par les journalistes.

Face aux commentaires des parents,
les représentants de l’hôpital ont eu la possibilité de donner leur version des
faits et d’expliquer le report de l’opération. Les journalistes ont été
particulièrement prudents en utilisant le conditionnel quand il s’agissait de
faire le lien entre la trisomie de l’enfant et le report de l’opération.

Ainsi, selon lui, la version des
autorités hospitalières a été rendue en respectant les standards
journalistiques.

La plaignante n’a pas répliqué.

La nouvelle et le reportage sont destinés à informer le public, c’est-à-dire, lui rappeler et lui expliquer les faits en les situant dans leur contexte pour lui permettre de se former, en toute connaissance de cause, une opinion sur les événements et l’actualité. Lorsqu’un journaliste réalise un reportage, il se doit de rapporter tous les faits nécessaires à la compréhension de l’événement, sans les commenter.

Après analyse et visionnement des différents éléments au dossier, le Conseil de presse considère que les trois reportages traitant du jeune Cédric ont dressé un portrait équitable de la situation, en permettant aux deux parties en cause, les parents de l’enfant et la direction du centre hospitalier, de s’exprimer sur un sujet d’intérêt public.

En revanche, le présentateur du bulletin de nouvelles de TQS a nettement versé, pour sa part, dans le commentaire, en tenant des propos tendancieux, porteurs de préjugés et sensationnalistes qui ont eu pour effet de miner, de façon gratuite, la crédibilité de l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Le Conseil rappelle que les médias doivent éviter de cultiver ou d’entretenir des préjugés. Leur devoir est plutôt de les dissiper.

Le Conseil tient également à préciser que les médias d’information ont la responsabilité de ne pas contribuer à entretenir la confusion des genres journalistiques dans leurs pages ou à leur antenne. Or, dans le présent cas, le chef d’antenne de TQS s’est allègrement promené entre la nouvelle et le commentaire.

Aussi, pour l’ensemble de ces considérations, le Conseil retient-il la plainte à l’encontre du présentateur du bulletin de nouvelles et du réseau de télévision TQS.

• C15A Manque de rigueur
• C15E Fausse nouvelle/information
• C15G Rumeurs/ouï-dire
• C15H Insinuations
• C17A Diffamation
• C17D Discréditer/ridiculiser
• C17H Procès par les médias