Plaignant
Gary Hébert
Mis en cause
Jean-Pierre Isoré,
directeur-rédacteur en chef et La Tribune de Hemmingford
Résumé de la plainte
M. Gary Hébert, nouveau président du
Centre récréatif de Hemmingford, porte plainte contre M. Jean-Pierre Isoré qui,
dans La Tribune de Hemmingford, l’aurait attaqué personnellement.
Griefs du plaignant
Le plaignant aurait été attaqué dès
la première édition de La Tribune de Hemmingford. Il explique que le
journal est distribué gratuitement dans le village par Action Travail
Sud-Ouest, une organisation à but non lucratif que préside M. Isoré.
Tous les articles qui paraissent
dans le journal sont choisis par Jean-Pierre Isoré. Pour le plaignant, la
liberté d’expression est essentielle à la démocratie. Or, M. Isoré aurait
bafoué le droit de M. Hébert à une information exacte ainsi que celui de
travailler bénévolement dans sa communauté.
Commentaires du mis en cause
Tout d’abord, M. Isoré rappelle que
La Tribune de Hemmingford n’est qu’une des activités organisées par le
centre communautaire qu’il dirige. Afin que le Conseil juge de la «
frivolité » de la demande de M. Hébert, M. Isoré joint à ses commentaires
les six numéros du journal parus.
Ensuite, le rédacteur en chef
souligne que la réaction de M. Hébert n’est qu’une tentative d’intimidation de
la presse. Le journal communautaire aurait, en effet, dévoilé des irrégularités
de gestion du Centre récréatif, notamment lors de l’élection de M. Hébert comme
président. Selon lui, c’est pour la même raison que les séances du Centre
récréatif qui jusque-là étaient publiques sont maintenant tenues à huis clos.
M. Isoré tient à souligner que la presse est aujourd’hui » le dernier
rempart de défense des citoyens « , car le manque de transparence s’étend
aussi au Canton et au Conseil municipal.
Réplique du plaignant
Aucune réplique.
Analyse
Les médias et les journalistes doivent respecter les distinctions qui s’imposent entre les différents genres journalistiques, lesquels doivent être facilement identifiables afin que le public ne soit pas induit en erreur sur l’information qu’il croit recevoir.
A la lecture des différents articles publiés dans La Tribune de Hemmingford, le Conseil a relevé qu’il était quasi impossible pour le lecteur de discerner les nouvelles des commentaires. La relation des événements de la communauté y apparaît littéralement noyée sous une pluie de commentaires plus ou moins gratuits de son auteur. Ainsi, même si le mis-en-cause avait le droit de porter un jugement critique sur les grandeurs et misères du Centre récréatif, il se devait d’identifier clairement ses articles comme étant soit un commentaire, soit un éditorial en les situant dans des pages réservées à cet effet, et non en truffant ses reportages de ses opinions personnelles.
À cause de cette grande confusion des genres, il apparaît que le rédacteur en chef a offert à plusieurs reprises aux lecteurs une vision déformée des événements relatifs au Centre récréatif de Hemmingford. Le Conseil est d’avis que le désaccord entre M. Isoré et M. Hébert tient plus de la querelle personnelle que d’une réelle volonté de faire la lumière sur d’éventuelles irrégularités. Un journal, même communautaire, doit servir à informer le lecteur et non à faire passer les propres idées de son rédacteur en chef comme s’il s’agissait d’une information impartiale.
Pour l’ensemble de ces considérations, le Conseil de presse retient la plainte de M. Hébert contre La Tribune de Hemmingford et M. Jean-Pierre Isoré.
Analyse de la décision
- C01A Expression d’opinion
- C11C Déformation des faits
- C17E Attaques personnelles
- C17G Atteinte à l’image
- C20A Identification/confusion des genres