Plaignant
Pierre William Oliver
Mis en cause
Pascale Martel, journaliste et 7
Jours (Luc De Sève, rédacteur en chef)
Résumé de la plainte
M. Pierre William Oliver porte
plainte contre une chronique intitulée » L’été au soleil « , parue
dans le magazine 7 Jours du 27 mai 2001, et qui contiendrait des
informations erronées et des propos déplacés, de nature à entacher sa
réputation.
Griefs du plaignant
Le plaignant accuse la journaliste
Pascale Martel de se livrer à des commentaires diffamatoires à son endroit et
de participer ainsi à son discrédit. Sa plainte s’articule autour de trois
points.
Tout d’abord, la journaliste aurait
dû s’informer de la véracité des faits auprès de lui, ce qui lui aurait permis
de donner sa version des événements.
Par ailleurs, le plaignant accuse
la journaliste Pascale Martel de partialité dans le traitement de l’information
: » Je crois que Madame Martel aurait pu (…) faire preuve d’un esprit
plus critique, utiliser un ton plus impartial « .
Enfin, Pierre William Oliver
conteste le fond même de l’article lorsqu’il dément les propos de la
présentatrice Nathalie Bruneau, affirmant que celle-ci » a été très bien
payée, [voire] trop bien « .
De ce fait, les termes péjoratifs
de » p’tit vite » et de » producteur-agent véreux «
employés par la journaliste seraient non fondés et porteraient gratuitement
atteinte à la réputation du plaignant.
Commentaires du mis en cause
Au nom du magazine 7 Jours et
de la journaliste Pascale Martel, le rédacteur en chef Luc De Sève répond point
par point aux reproches émis par la plaignante.
Quant à l’exactitude de
l’information, Luc De Sève assure que les allégations de Pascale Martel
reposent sur des faits tirés de l’émission » J.E. » diffusée le 21
avril 2000 sur les ondes de TVA d’une part, sur le témoignage de Mme
Nathalie Bruneau de l’autre.
En outre, l’emploi du terme «
véreux » dans le texte se justifierait au regard des vérifications et des
recherches qui ont précédé la parution de l’article, tout en s’inscrivant pleinement
dans le jargon du journalisme d’opinion.
Le rédacteur en chef défend donc la
rigueur journalistique de l’article mis en cause et ne juge pas une
rétractation nécessaire.
Réplique du plaignant
Pierre William Oliver reprend une à
une ses accusations contre le magazine 7 Jours et la journaliste Pascale
Martel.
Il estime que l’émission «
J.E. » » ne peut pas être une source de référence en ce qui
concerne le fait que Mme Bruneau n’ait pas été payée « , le reportage ne
faisant pas allusion à Mme Bruneau.
De plus, Mme Martel ne devrait pas
se baser sur l’émission » J.E. » pour » [le] juger si sévèrement
» puisque l’angle du reportage n’était pas censé être orienter vers la
culpabilité ou non de M.Oliver.
Enfin, et a fortiori, en l’absence
de preuves réelles, la journaliste aurait dû apporter plus de nuance et de
pondération à son article.
Analyse
Les médias doivent favoriser la libre expression et la libre circulation de l’information. Ils sont responsables des choix qu’ils font en ce domaine.
La chronique est un mode particulier d’expression dont la fonction est de permettre au journaliste d’exprimer son point de vue sur un sujet donné, à condition de respecter les faits. Le genre journalistique auquel elle appartient confère donc à ses auteurs une grande latitude.
Dans le cas précité, le plaignant déplorait que la publication de la chronique attaque à tort sa crédibilité et sa réputation.
En ce qui à trait à la présumée rémunération de Mme Bruneau, le Conseil de presse est confronté aux propos contradictoires de celle-ci, qui confirme qu’elle n’a pas été payée, et de M. Oliver qui soutient le contraire. Le Conseil ne peut donc se prononcer sur cet aspect de la plainte.
Afin de compléter son analyse, le Conseil de presse a visionné le reportage de l’émission » J.E. » et en conclut qu’il était tout à fait légitime pour le magazine 7 Jours de publier une chronique qui se référait à un sujet d’intérêt public abordé par l’émission » J.E. » un mois auparavant.
Le Conseil juge cependant excessifs les termes de « producteur-agent véreux » employés par la journaliste Pascale Martel dans sa chronique.
Au-delà de cette réserve, le Conseil de presse rejette, sur le fond, la plainte contre le magazine 7 Jours et sa journaliste.
Analyse de la décision
- C11B Information inexacte
- C17G Atteinte à l’image