Plaignant
Louis Dussault
Mis en cause
La Presse (Marcel
Desjardins, vice-président et éditeur adjoint)
Résumé de la plainte
Louis Dussault porte plainte contre
le quotidien La Presse, pour diffamation portant atteinte à l’honneur de
l’Église catholique et de ses membres, suite à la parution sous la rubrique
» La Boîte aux lettres « , le 28 mars 20001, de la lettre d’un
lecteur, M. Jean G. Lengellé.
Griefs du plaignant
M. Louis Dussault porte plainte
auprès du Conseil de presse du Québec contre le quotidien La Presse pour
manquement à l’éthique journalistique. Le 28 mars 2001, le journal La Presse
publie sous sa rubrique » La Boîte aux lettres » une lettre de M.
Jean G. Lengellé intitulée « Transsubstantiation! « . Cette
lettre est, selon M. Dussault, une offense pour les nombreux fidèles qui
croient à la présence du Christ sous les espèces eucharistiques et contrevient
aux chartes des droits et libertés.
Commentaires du mis en cause
M. Desjardins explique qu’en
publiant cette lettre, La Presse n’a pas voulu manquer de respect envers
les catholiques mais contribuer à la diversité d’opinions.
Réplique du plaignant
Selon le plaignant, la diversité
d’opinions ne doit pas laisser place à la diffamation. Car la transsubstantiation
ne relève pas d’un imaginaire mais d’une foi s’appuyant sur l’autorité de Dieu.
L’assimilation de cette foi à un imaginaire et à une logique d’asservissement
constitue un acte de diffamation portant atteinte à l’honneur de l’Église et de
ses membres. M. Dussault rappelle que les droits légaux des catholiques sont
attestés dans notre charte des droits et libertés. Ainsi il demande la
rétractation des propos tenus dans l’édition du 28 mars 2001.
Analyse
Quand un quotidien tient une rubrique de libre expression pour ses lecteurs, il ne doit pas oublier sa responsabilité quant aux publications qui y sont faites. Aussi, doit-il veiller à ce que ses lettres ne soit ni insultantes, ni outrancières.
Le Conseil de presse tient à signaler que la charte québécoise des droits et libertés de la personne, en son article trois, déclare que toute personne est libre de ses croyances, de ses opinions et de s’exprimer.
Par sa rubrique » Boîte aux lettres « , le quotidien permet aux lecteurs d’exercer leur liberté d’expression et laisse place à la diversité d’opinions qui fait la richesse de notre société.
Bien que le Conseil comprenne que la lettre en cause ait pu heurter la sensibilité de fervents catholiques, il ne voit pas dans ces propos d’accroc à la déontologie journalistique.
Aussi, ayant pris en considération les faits exposés, le Conseil de presse du Québec rejette-il la plainte.
Analyse de la décision
- C17 Respect des personnes