Pierre Desjardins

Mario Roy, journaliste, et La
Presse (Alain Dubuc, éditorialiste en chef et Marcel Desjardins
vice-président et éditeur adjoint)

M. Pierre Desjardins porte plainte
contre un éditorial de Mario Roy, paru dans La Presse du samedi 14 avril
2001, et qui serait de nature à discréditer et à banaliser l’action des jeunes
lors des manifestations antimondialisation.

Le plaignant réprouve l’orientation
générale du texte de Mario Roy, dans lequel l’auteur se permettrait de « 
vomir sur tous ceux et celles qui, ici ou ailleurs, se proposent d’aller
manifester contre la mondialisation des marchés « , et qui tendrait à « 
dénaturer et [à] ridiculiser ces milliers de jeunes…  » et à « 
banaliser [leur] engagement politique « .

Commentaires d’Alain Dubuc,
éditorialiste en chef du journal La Presse :

Selon Alain Dubuc,  » le
désaccord avec un texte d’opinion ne constitue pas un motif valable de plainte
« .

M. Dubuc souligne par ailleurs que
la plainte adressée au Conseil de presse est la reprise d’une lettre que M.
Pierre Desjardins a fait parvenir à La Presse, sans que le quotidien ne
décide de la publier :  » Peut-être que M. Desjardins veut se plaindre du
fait que nous n’ayons pas publié son texte « . Et de conclure sur la
latitude dont jouissent les journaux quant au choix des textes d’opinion ou de
réplique qu’ils publieront, en précisant que  » les pages Forum de La
Presse ont réservé un vaste espace au débat sur le sommet de Québec et
permis l’expression de sensibilités et de points de vue très variés « .

Le plaignant ne présente pas de
réplique

L’attention que les médias et les professionnels de l’information décident de porter à un sujet particulier relève de leur jugement rédactionnel. Le choix de ce sujet et sa pertinence, de même que la façon de le traiter leur appartiennent en propre. Nul ne peut dicter à la presse le contenu de l’information sans s’exposer à faire de la censure ou à orienter l’information.

L’éditorial est un mode particulier d’expression dont la fonction est de permettre au journaliste d’exprimer son point de vue sur un sujet donné, à condition de respecter les faits. Le genre journalistique auquel il appartient confère à ses auteurs une grande latitude.

Dans le cas présent, le plaignant reprochait au journaliste Mario Roy de faire montre de mépris envers l’engagement politique des jeunes, en banalisant et en dénigrant leur participation aux manifestations antimondialisation.

Considérant le principe de la latitude de l’éditorialiste, le Conseil ne peut conclure à un manquement déontologique. L’éditorialiste Mario Roy avait pleinement le droit de porter un jugement critique sur les manifestations anti-mondialisation et la participation des jeunes à ces événements, et d’exprimer son opinion sur le sujet.

Aussi pour ces raisons, le Conseil rejette la plainte contre La Presse et le journaliste Mario Roy.

• C13A Partialité
• C17D Discréditer/ridiculiser
• C18C Préjugés/stéréotypes