Plaignant
Danielle Trussart
Mis en cause
Karine Desbiens,
journaliste, et Plein Jour sur Charlevoix
(Richard Gauthier, directeur général)
Résumé de la plainte
La plaignante porte plainte
contre l’hebdomadaire local Plein Jour
sur Charlevoix au sujet des articles de la journaliste Karine Desbiens
parus dans le numéro du 6 juillet 2001. La plainte de Mme Danielle Trussart
concerne la qualité de la langue utilisée par Mme Desbiens dans ses articles.
Griefs du plaignant
La plaignante déplore la qualité
de la langue utilisée par la journaliste et y voit « un manque au respect le
plus élémentaire dû aux lecteurs et lectrices ». Bien qu’elle ait fait part de
son mécontentement au directeur du journal, M. Gauthier, Mme Trussart réprouve
que les articles de Mme Desbiens dans les numéros suivant « ne montrent aucun
progrès et n’ont visiblement pas été corrigés ».
La plaignante reprochait
notamment des imprécisions manifestes quant au choix des mots, et des erreurs
de français et de ponctuation. Elle fustigeait par exemple des erreurs telles
: « la formation s’est déroulé », «
l’équipements », « les succès et les difficultés auxquelles ils sont vouées »,
« 210 000 km parcouru » ou encore « le jeune homme fraîchement établit ».
Commentaires du mis en cause
Commentaires de
Richard Gauthier, directeur général,
Plein
Jour sur Charlevoix
:
M.
Gauthier soutient avoir eu une conversation téléphonique avec Mme Trussart au
cours de laquelle il lui aurait indiqué que Mlle Desbiens était une jeune étudiante
en journalisme à l’université et que l’hebdomadaire lui avait donné sa première
chance durant les vacances de son journaliste régulier, M. François Fournier. M
Gauthier précise qu’après la première semaine, « nous nous sommes aperçus de
ses lacunes évidentes en français mais le mal était déjà fait ». Il ajoute que
«nous n’avions pas le temps nécessaire pour refaire les textes » et
conclut en affirmant que « nous nous efforcerons à l’avenir d’avoir un contrôle
plus sévère en ce qui concerne nos stagiaires ».
Commentaires de
Michel Desbiens, vice-président, Journaux
régionaux – Québec:
Après
avoir souligné la pertinence des propos de la plaignante, M. Desbiens affirme
avoir pris contact avec M. Gauthier, directeur de l’hebdomadaire
Plein Jour sur Charlevoix : « ce dernier
m’a informé que la candidate en question n’était plus à notre emploi ».
Réplique du plaignant
La plaignante ne présente pas de réplique.
Analyse
La plaignante déplorait les imprécisions et les erreurs de langage de la journaliste Karine Desbiens.
Le Conseil n’a pas à établir de lexique des termes que les médias ou les professionnels de l’information doivent employer ou éviter, les décisions à cet égard relevant de leur autorité et de leur discrétion rédactionnelles. Les médias et les professionnels de l’information doivent cependant peser l’emploi des mots qu’ils utilisent, être fidèles aux faits et faire preuve de rigueur dans l’information afin de ne pas induire le public en erreur sur la vraie nature des situations ou encore l’exacte signification des événements.
En ce qui a trait aux commentaires de MM. Richard Gauthier et Michel Desbiens, le Conseil a observé que, conformément à la déontologie, l’hebdomadaire local Plein Jour sur Charlevoix avait déjà une politique interne à l’égard de ses journalistes. À ce titre, MM. Gauthier et Desbiens reconnaissaient que la jeune journaliste avait outrepassé cette politique par des erreurs manifestes dans l’utilisation de la langue française. Les contraintes de temps évoquées par le directeur du journal ne peuvent toutefois justifier la publication de textes erronés.
Le Conseil de presse déplore les erreurs de ces articles mais constate qu’ils ne présentent aucune inexactitude quant aux faits relatés.
Le Conseil ne peut donc que rejeter, sur cette base, la présente plainte.
Analyse de la décision
- C11H Terme/expression impropre