Plaignant
Collectif Régional d’Éducation sur les Médias
d’Information (Claude Richard, coordonnateur)
Mis en cause
Michel Beaudry,
Éditions Tibutus
Résumé de la plainte
Le Collectif
Régional d’Éducation sur les Médias (CRÉMI) porte plainte contre un journal
publié par les Éditions Tibutus
et qui se retrouve en kiosque depuis janvier 2002. La plainte vise
l’absence d’information sur : la signature des textes, la provenance du journal
et la provenance des textes publiés. Le journal en question est
simplement coiffé du titre : « Édition spéciale ».
Griefs du plaignant
Le plaignant relève que l’identité de l’éditeur du journal
en question n’était pas indiquée dans ses pages. De plus, les deux seuls textes
signés ont été publiés, l’un par le journal Le Monde et l’autre dans le
magazine Paris-Match. Le plaignant se demande d’ailleurs si cette
publication s’est faite avec le consentement des auteurs.
Le CRÉMI s’interroge également en regard de la couverture du
journal et de la pondération de l’information qui, selon lui, fait preuve de
beaucoup de sensationnalisme.
Commentaires du mis en cause
M. Beaudry reconnaît d’entrée de jeu que dans le cas d’Édition
Spéciale, une erreur a été commise: la cartouche n’a pas été mise en
place au moment de l’infographie, cartouche qui aurait dû contenir
effectivement la provenance du journal,
celle des textes et la mention du distributeur.
M. Beaudry explique avoir fait confiance à une équipe à la
pige qui lui avait soumis le projet. Et que ce journal n’est demeuré en kiosque
que quelques jours tout au plus, les résultats ayant été plutôt négatifs.
Réplique du plaignant
Le plaignant n’a présenté aucune réplique.
Analyse
Selon les principes de l’éthique journalistique communément admis, les titres et les manchettes utilisés par un média lui appartiennent en propre. Mais ce dernier se doit à la fois d’éviter le sensationnalisme et de veiller à ce que les titres soient en accord avec la lettre et l’esprit des textes auxquels ils réfèrent.
Or, de l’avis du Conseil, la publication Édition spéciale a utilisé des titres et une illustration à la une de sa publication qui pouvaient induire le public en erreur en laissant entendre des informations que ne contenaient pas les textes publiés. Le grief doit donc être retenu.
En ce qui a trait à la paternité des textes, le plaignant mettait en doute le fait que l’éditeur ait obtenu l’autorisation des sources avant de les utiliser. À ce sujet, comme il s’agit davantage d’une interrogation dans l’esprit du plaignant que d’un grief pleinement démontré, celui-ci ne peut être retenu par le Conseil.
Quant à la signature même des textes, le Conseil a toujours reconnu la discrétion éditoriale des médias de faire ou non une telle mention. Par conséquent, le Conseil n’y a pas vu de manquement aux principes déontologiques. Le Conseil rappelle toutefois que le fait de ne pas signer certains textes n’élude pas pour autant la responsabilité des auteurs à l’égard de leur production, ni celle des médias face à ce qu’ils publient.
Il en va de même des informations nécessaires à l’identification de l’éditeur par la publication de ses coordonnées. Même si le représentant de l’éditeur a admis cette erreur, l’omission de ces informations oblige le Conseil à retenir le grief sur cet aspect.
Après examen et pour ces raisons, le Conseil de presse ne peut que retenir la plainte du Collectif Régional d’Éducation sur les Médias sur les aspects précisés et retenir un blâme contre l’entreprise Les Éditions Tibutus.
Analyse de la décision
- C04A Article non signé
- C04C Identification de l’auteur
- C14A Sensationnalisme/exagération/insistance indue