Le Conseil de presse rappelle que les médias, tout en assurant le droit à l’information, doivent respecter les droits de la personne dont le droit à la vie privée, à l’intimité, à la dignité et à la réputation.
Les médias doivent se soucier d’informer réellement le public plutôt que de recourir au sensationnalisme.
Dans ce contexte, la publication de photos ou de films permettant l’identification des victimes et/ou de leurs proches doit être l’objet d’une décision basée sur le caractère d’intérêt public de telles images.
Dans le cas présent, le principe du droit à la vie privée n’a pas été respecté. La photo, le nom ainsi que des informations sur la vie privée de M. Boutin, mort dans un accident de voiture qui semblait volontaire, ont été divulgués au « Grand Journal » de 17 h 00 de TQS. Ces données n’étaient pas nécessaires à la compréhension du sujet du reportage, elles semblent chercher à attiser la curiosité des téléspectateurs par le recours à un certain sensationnalisme.
Par ailleurs, chaque reportage diffusé n’est pas toujours vérifié préalablement par le chef de pupitre, comme nous l’explique le rédacteur en chef de la chaîne. Une telle situation correspond à un manque de rigueur de la part de Télévision Quatre Saisons dans le contrôle de l’information délivrée au public.
Il faut noter que Pierre Martineau, rédacteur en chef de TQS-Québec, a adressé des excuses publiques et personnelles à la famille Boutin et qu’il a orchestré une séance de formation sur le respect de la vie privée destinée aux journalistes, cameraman et chefs de pupitre. C’est là un comportement responsable, constate le Conseil.
Néanmoins, sur les bases du manque de rigueur, du recours au sensationnalisme et du manquement au respect de la vie privée, le Conseil de presse ne peut que retenir la plainte portée contre Télévision Quatre Saisons.