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D2002-06-069; D2002-06-071; D2002-06-072

7 février 2003

Plaignant

Action Civique Active et M. Nidal Joad, fondateur et chef

Mis en cause

Jacques Gauthier, animateur, Marie-Lyne Cournoyer et Yanick Lévesque, journalistes et CJSO-FM (Claude St-Germain, directeur général et Jean Lemay, programmation); Hélène Goulet, rédactrice en chef, et La Voix (Johanne Berthiaume, directrice); Louise Grégoire-Racicot, rédactrice en chef, et Les 2 rives (Pierre Plante, éditeur et directeur général)

Résumé de la plainte

Les trois plaintes concernent essentiellement un traitement journalistique considéré comme inapproprié, sur des questions touchant le parti Action Civique Active (ACA) de Sorel-Tracy.

M. Nidal Joad porte plainte contre la station CJSO-FM, l’animateur Jacques Gauthier et les journalistes Marie-Lyne Cournoyer et Yanick Lévesque; ainsi que contre l’hebdomadaire La Voix et la rédactrice en chef Hélène Goulet; de même que contre l’hebdomadaire Les 2 rives et sa rédactrice en chef Louise Grégoire-Racicot.

La couverture médiatique contestée concerne, pour la station CJSO-FM, la période du 6 mai 2002 au 4 juin 2002, date de la plainte. Pour l’hebdomadaire La Voix, il s’agit d’un article publié le 23 mars sous le titre : « Un citoyen fonde un parti politique régional et recrute des volontaires ». Pour l’hebdomadaire Les 2 rives, il s’agit de deux textes parus le 4 juin 2002 au sujet d’un règlement d’emprunt visant à financer des barrières de sécurité de deux passages à niveau dans le secteur Tracy.

Griefs du plaignant

A. PLAINTE CONTRE CJSO-FM ET CONTRE L’ANIMATEUR JACQUES GAUTHIER, LES JOURNALISTES MARIE-LYNE COURNOYER ET YANICK LéVESQUE

Pour M. Joad, malgré des demandes répétées au directeur général de la station CJSO-FM, les mis-en-cause « continuent à ne pas respecter l’impartialité de la presse ». Lors de l’émission « Réveillez-vous », l’animateur Jacques Gauthier aurait même reconnu en ondes ne pas le faire, de même que les journalistes Marie-Lyne Cournoyer et Yanick Lévesque. Pour le plaignant, bien que cette station couvre l’actualité, CJSO est indifférente aux commentaires et à la présence de l’ACA au conseil municipal qui n’a pas été soulignée, ni le 6 mai, ni le 3 juin 2002. De plus, « la victoire politique de l’ACA le 28 mai n’a pas été couverte ». Au cours du mois de mai, le maire de Sorel aurait été invité plusieurs fois à l’émission de Jacques Gauthier mais non l’ACA. Rappelée à l’ordre plusieurs fois, la station CJSO n’aurait pas fait les ajustements qui s’imposent.

B. PLAINTE CONTRE L’HEBDOMADAIRE LA VOIX ET CONTRE LA RéDACTRICE EN CHEF, HéLèNE GOULET

En guise de plainte M. Joad fait parvenir au Conseil de presse un courriel adressé à Mme Hélène Goulet du journal La Voix, de même qu’une copie de l’avis public qu’il lui avait adressé et copie de l’article paru dans l’hebdomadaire.

Dans son courriel, le plaignant « conteste fortement et formellement » quatre éléments :

– Le titre de l’article qui est erroné.
– Plusieurs éléments de l’article ne sont pas conformes à ce qu’il a écrit dans son avis public et il considère que la journaliste déforme la vérité en rapportant ses propos.
– De l’avis de 100 % des personnes qu’il a rencontrées, la fondation d’un parti politique municipal était davantage d’intérêt public que les sujets traités par le journal.
– Beaucoup de points importants de l’avis qu’il a fait parvenir au journal n’ont pas été couverts.

Le plaignant termine en rappelant que la mise en page d’un journal devrait être construite selon le sujet, de même que sur l’intérêt public du sujet, et non pas sur l’intérêt personnel.

C. PLAINTE CONTRE LES 2 RIVES ET CONTRE LA RéDACTRICE EN CHEF, LOUISE GRéGOIRE-RACICOT

M. Joad dépose cette plainte contre l’hebdomadaire Les 2 rives en invoquant des manquements à l’impartialité des médias. Le plaignant en relève deux qui, selon lui, sont intentionnels.

Le premièr manquement est à l’effet que les mis-en-cause ont déformé la réalité : dans le dossier de la sécurité ferroviaire, il n’était pas à la recherche d’une solution moins coûteuse, mais il avait plutôt trouvé une solution optimale qu’il a exposée.

Le second est que l’hebdomadaire n’a pas informé le public sur les opposants qui ont obtenu ce résultat, d’ailleurs en majorité grâce au parti Action Civique Active dont c’était justement la première victoire.

Commentaires du mis en cause

A. COMMENTAIRES DE CJSO-FM

Commentaires du responsable de la programmation, Jean Lemay :

M. Lemay est en désaccord avec le plaignant sur l’abondance de la couverture dont ont fait l’objet M. Joad et son parti, l’ACA. Pour l’illustrer, il fait parvenir au Conseil de presse copie de quatre textes de nouvelles relatant les différentes étapes de formation du parti politique de M. Joad, de même que deux autres textes relatifs à un règlement d’emprunt de la Ville de Sorel-Tracy.

M. Lemay fait ensuite observer que même si M. Joad a été contre ce règlement d’emprunt, tout comme 1 174 autres citoyens, cela n’implique pas nécessairement un texte de nouvelles à ce sujet. D’ailleurs, son parti ne compte aucun représentant élu au conseil municipal et il n’a pas le statut d’opposition officielle. Comme M. Joad fait régulièrement des interventions à la période de questions du Conseil, celles-ci sont traitées lorsque cela est pertinent; mais il est impensable que tous les commentaires de citoyens deviennent sujets de nouvelles lors des bulletins d’information.

B. COMMENTAIRES DE LA VOIX

Commentaires de l’éditrice et directrice générale, Johanne Berthiaume :

D’entrée de jeu, Mme Berthiaume affirme qu’elle ne peut que soutenir sa rédactrice en chef, Mme Goulet, qui est à l’emploi du journal depuis plus d’une dizaine d’années. Le journal La Voix a toujours été satisfait de son travail professionnel. Par ailleurs, durant plusieurs semaines M. Joad les a harcelées, elle-même et Mme Goulet, en envoyant de multiples communiqués tous les jours, en téléphonant régulièrement ou en se présentant au journal sans avoir pris rendez-vous, allant même jusqu’à entrer dans leurs bureaux sans y avoir été invité.

Si, au début, Mme Goulet a reçu M. Joad, la directrice générale dit avoir dû elle-même lui signifier que sa journaliste ne pouvait pas répondre à toutes ses aspirations. Pour de simples nouvelles, M. Joad estimait que cela valait la « une », alors que c’était à Mme Goulet qu’il revenait d’établir les priorités éditoriales. Mme Berthiaume a donc dû intervenir plusieurs fois comme intermédiaire. Mme Goulet est leur seule journaliste et elle doit couvrir manifestations et conférences de presse, en faire le compte rendu (une quinzaine de textes par semaine) en plus de la gestion et de la réécriture des communiqués. Elle prend également les photos pour ses reportages et prépare la mise en page de l’espace éditorial, y compris la « une ». Ses conditions de travail et l’espace rédactionnel ne lui permettent pas de faire du journalisme d’enquête, non plus que d’élaborer sur le seul thème de la politique municipale. Son mandat est la couverture régionale au sens large. Pour Mme Berthiaume, il est important de publier des articles d’intérêt général, même si M. Joad les juge moins importants que les nouvelles qui se rapportent à lui.

D’ailleurs, M. Joad a lancé une campagne de dénigrement des médias locaux et ils ont tous fait l’objet de plaintes devant le Conseil de presse. Il a également distribué dans les boîtes à lettres des résidences de Sorel-Tracy un communiqué (qu’elle annexe à ses commentaires) insinuant que tous les médias de la région sont « médiocres » et de collusion avec le pouvoir municipal, un jugement déplorable et tout à fait gratuit.

L’éditrice et rédactrice en chef conteste enfin sa perception quand il s’attribue la victoire d’une signature de registres municipaux et elle demande comment le prendre au sérieux quand, en voulant poser sa candidature comme candidat libéral, il veut obtenir du chef, Jean Charest, la promesse d’obtenir le poste de ministre des Affaires municipales. Quand il s’est lancé en politique, M. Joad s’attendait à ce qu’on parle de lui toutes les semaines et son journal lui a donné beaucoup d’espace, malgré tout. Elle termine en réitérant son soutien à Mme Goulet.

Commentaires de la rédactrice en chef, Hélène Goulet :

La rédactrice en chef réfute les allégations de M. Joad sur la notion de parti politique régional ou municipal et sur la question de la propriété de l’entreprise QPP, maintenant propriété de M. Joad et de sa femme. Quant aux questions posées par le plaignant dans sa plainte, elle explique que son travail journalistique l’amène à résumer et à faire des choix, compte tenu de l’espace rédactionnel qui lui est imparti. Elle estime cependant être en mesure, en tant que rédactrice en chef, d’établir ses priorités quant au contenu de ses articles.

Mme Goulet pense également avoir rapporté fidèlement la conversation téléphonique qu’elle a eue avec le plaignant et n’y voit aucun propos visant à le ridiculiser. Si les mots ne sont pas exactement les siens, elle a rapporté le sens qu’il voulait donner à ses propos. Sur la notion « d’appui » et de « sympathie », elle reconnaît que le plaignant avait parlé « d’appui ». Mais son travail de reporter l’a amenée à conclure que quelqu’un ayant signé en faveur de la création d’un parti n’en deviendrait pas nécessairement membre pour autant.

En ce qui a trait à la phrase « M. Joad dit posséder un baccalauréat en génie civil », elle a été écrite ainsi parce qu’elle n’avait pas en main de document attestant ce diplôme, et parce qu’il n’avait pas travaillé dans la région à ce titre. Dans un article subséquent et après avoir vu son diplôme, elle en a fait la mention. Mme Goulet rappelle ensuite que malgré les évaluations de M. Joad sur l’importance et la priorité qu’elle accorde aux différentes nouvelles, c’est son droit et son privilège de le faire, et c’est à ses patrons qu’il revient d’en juger.

La rédactrice en chef explique ensuite les raisons de ses choix éditoriaux, et notamment ceux faits en regard de deux articles parus le 25 mai 2002, l’un sur M. Joad et son parti ACA, et l’autre sur les barrières aux passages à niveau. Mme Goulet en conclut qu’elle a fait son travail consciencieusement; et même certains points qui avaient suscité l’insatisfaction de M. Joad ont été repris dans l’article du 25 mai le concernant. Elle estime donc avoir agi en toute bonne foi et selon les principes habituels de l’éthique journalistique.

C. COMMENTAIRES DES 2 RIVES

Commentaires de la rédactrice en chef, Louise Grégoire-Racicot :

En préambule, et dans une lettre signée conjointement, l’éditeur et directeur général Pierre Plante et la rédactrice en chef, Louise Grégoire-Racicot, reconnaissent que M. Joad est en droit de soumettre sa plainte au Conseil de presse et ils indiquent qu’ils lui ont d’ailleurs conseillé de le faire s’il jugeait que leur attitude le lésait de quelque façon que ce soit. Les mis-en-cause soumettent ensuite les commentaires de l’hebdomadaire Les 2 rives, préparés par la rédactrice en chef, Louise Grégoire-Racicot. Il s’agit de sept textes publiés entre le 26 mars et le 23 juin 2002, répartis en deux sujets concernant le plaignant : le parti de l’Action Civique Active et le projet d’emprunt de Sorel-Tracy. Mme Grégoire-Racicot fait ensuite observer que fréquemment et patiemment, M. Joad a été reçu dans les bureaux du journal, que ce soit pour des échanges d’information ou de publicité, selon ses besoins. Quand ils le jugeaient à propos, il y avait publication d’information.

Le parti de l’Action Civique Active – La rédactrice en chef fait une présentation des articles des 26 mars, 9 avril, 23 avril et 28 mai, auxquels elle ajoute ses commentaires : à chaque occasion, M. Joad leur a reproché (amicalement) de ne pas avoir publié sa photo ou un titre en page une, soulignant que certains sujets étaient moins importants que les nouvelles qui le concernaient. Les critères de ces choix lui ont alors été exposés en lui expliquant que l’assemblée de fondation de son parti sera couverte en bonne et due forme parce qu’elle permettra de vérifier les estimations qu’il fait de la popularité de ce parti. Il aurait préféré être traité comme un parti d’opposition officielle mais ses propos pouvaient se comparer à ceux d’un contribuable critique et déçu à la recherche d’une solution au marasme de la ville.

Le projet d’emprunt de Sorel-Tracy – Mme Grégoire-Racicot commente chacun des trois articles. Celui du 14 mai indiquait que M. Joad se prononce pour la pose de barrières de sécurité mais contre la proposition de financement du projet. Après publication de ce texte, jamais il n’a indiqué qu’elle avait fait erreur. Quant à la photo, qui serait fausse, elle représente l’autre passage à niveau à sécuriser suite à ce règlement d’emprunt et à l’accident mortel.

L’article du 4 juin rapportait les résultats de la signature de registre. Le texte résume les réactions du maire et inclut la nouvelle solution proposée par M. Joad : la présence de brigadiers aux heures de passage des trains. Mais M. Joad n’est pas satisfait : il n’a pas eu la parole et elle n’a pas écrit qu’il était le principal artisan de ce résultat. Cependant, ce n’est pas ce que lui disent certains observateurs, à la Ville. Et même si M. Joad affirme avoir fait distribuer des milliers de dépliants à s’inscrire en faux contre le règlement, beaucoup de personnes n’en ont pas reçu.

L’article du 11 juin annonçait que le conseil, en assemblée régulière a décidé de retirer le règlement d’emprunt; la journaliste rapporte les interventions de M. Joad et de son épouse qui expliquent leur projet sécuritaire de traverse à niveau. Mais une fois de plus, M. Joad est insatisfait. Même si elle rapporte que M. Joad se dit le grand vainqueur de cette signature de registre, il dit que les mis-en-cause ont minimisé ses propos et sa solution. à la suite de quoi il distribuera de porte en porte deux feuillets dénonçant les journalistes et les médias. Il invitera même les annonceurs à acheter des espaces publicitaires dans une publication qu’il veut lancer.

Le journal Les 2 rives considère avoir traité selon les règles de l’art et de l’éthique les dossiers dans lesquels M. Joad s’est impliqué. Et tout en comprenant que pour lui, son parti et ses déclarations sont les plus importantes au monde et méritant la une, ses interventions ont reçu une place respectable dans les premières pages du journal, selon leur intérêt public estimé et selon le contexte des autres contenus. La rédactrice en chef termine en faisant remarquer que M. Joad n’a jamais fait la preuve qu’il parlait au nom d’un groupe de citoyens.

Réplique du plaignant

A. RéPLIQUE à CJSO-FM :

M. Joad reconnaît que la station CJSO couvre l’actualité depuis le début de son implication politique à Sorel-Tracy, mais estime que son attitude a changé depuis le début. Le plaignant reprend la réponse de M. Lemay pour l’analyser.

Selon lui, la station a effectivement couvert « l’appel à la fondation de l’ACA » de même que son désir d’être candidat libéral au niveau provincial. Mais lors de ses émissions « Réveillez-vous » et « Terminus » qui couvrent l’actualité, Jacques Gauthier s’est moqué de lui et a refusé de le recevoir en entrevue. Par contre, il a invité un autre citoyen, André Lussier, pour discuter de son éventuelle candidature libérale. Même si CJSO dit que M. Gauthier n’est pas journaliste, celui-ci, selon lui, « pratique le rôle de journaliste régulièrement ».

En outre, dans la bataille politique concernant le règlement d’emprunt pour le chemin de fer, la station CJSO n’a pas été impartiale et l’opinion des opposants n’a pas été couverte. La victoire de l’ACA n’a pas été soulignée. Le maire a été reçu en entrevue, mais personne des opposants n’a été invité pour en discuter. De plus, la solution au problème du chemin de fer a été fournie au conseil de ville, mais CJSO n’en a pas fait la couverture médiatique.

Enfin, les commentaires de M. Lemay ne mentionnent pas que la nouvelle sur la fondation de l’ACA, qui était erronée la première fois, contenait toujours une erreur dans sa version corrigée. Le plaignant en conclut que le non-respect de l’impartialité de CJSO est bien évident.

B. RéPLIQUE à LA VOIX

En réplique aux propos des porte-parole du journal La Voix, M. Joad répond d’abord aux commentaires de Mme Berthiaume.

Selon le plaignant, il est faux de dire qu’il a harcelé Mmes Goulet et Berthiaume car, au contraire, il a toujours apprécié leur travail et a toujours été poli avec elles. Pour lui, il n’a envoyé des communiqués aux médias que lorsqu’il le jugeait nécessaire, et c’est normal qu’il y en ait plusieurs lors de la formation d’une nouvelle organisation politique. M Joad trouve également normal que le public soit informé de l’opinion des dirigeants municipaux. Il déplore cependant que ces opinions se retrouvent en première page et que les nouvelles concernant son organisation soient en douzième page, par exemple. Il se demande pourquoi il en est ainsi. M. Joad dit l’avoir signalé poliment à Mme Berthiaume.

En regard du règlement d’emprunt du 28 mai, le plaignant fait observer qu’aucune opinion des opposants n’a été couverte, ni de l’ACA, ni des autres opposants. Il tente alors de faire la démonstration que malgré la participation d’autres opposants à la dernière minute, cette victoire est celle de l’ACA.

Le plaignant défend ensuite sa « campagne de dénégation des médias », la disant « bien méritée », à cause de « la médiocrité de leurs actions ». Il défend également sa candidature, à n’importe quel niveau de gouvernement. Il estime également qu’il a le droit de poser des conditions à Jean Charest, comme il a le droit de déposer une offre de service.

En réponse à Mme Goulet, M. Joad relève que dans l’article du 23 mars, la journaliste peut bien écrire ce qu’elle veut mais quand elle utilise l’italique pour citer ses paroles, il demande que celles-ci soient reproduites intégralement. Le plaignant fait alors ressortir qu’il y a une grande différence entre les mots « appuyer » et « sympathiser ». M. Joad indique également qu’à la suite de cet article, il est allé lui-même au journal pour montrer ses diplômes d’ingénieur civil qui sont traduits en français par un traducteur assermenté.

Enfin, le plaignant considère que sa présence au conseil municipal est aussi importante que la couverture de l’opinion des dirigeants; ainsi, quand il fait des suggestions, il est normal que ses suggestions et solutions soient couvertes par les médias.

C. RéPLIQUE AUX 2 RIVES

En réaction aux commentaires de Mme Grégoire-Racicot, M. Joad souligne les points suivants :

– Il a obtenu 105 signatures d’appui et l’autorisation officielle de Québec pour son parti politique municipal, alors que Mme Grégoire-Racicot ne reconnaît pas ce parti politique.

– Son parti, l’ACA, représente la seule organisation politique municipale reconnue par le Québec, le seul parti d’opposition et le seul parti politique municipal à Sorel-Tracy.

– Concernant le projet de barrières et le règlement d’emprunt, le plaignant précise que l’erreur ne concerne pas la photo mais le fait qu’il a trouvé une alternative au projet de barrière, alors qu’elle écrivait dans l’article du 4 juin qu’il était à la recherche d’une solution moins coûteuse.

– M. Joad expose ensuite sept arguments pour démontrer qu’il est l’artisan principal des 1 174 signatures.

– M. Joad compare enfin les performances de l’ACA avec celui d’un autre groupe d’opposants. Il conclut en disant que si le fait de ne pas rapporter la présence de l’autre groupe confirme qu’il est l’artisan de ce résultat, le fait de ne rapporter aucun des deux groupes est une autre preuve de partialité du journal.

Analyse

Le rôle du Conseil de presse du Québec est non seulement de promouvoir le droit du public à l’information et l’accès des citoyens aux médias, mais également de veiller à la protection de la liberté de presse.

Dans son guide déontologique « Les droits et responsabilités de la pesse », en usage depuis 30 ans au Québec, le Conseil énonce certains principes à cet égard, et notamment le suivant :

« Les médias et les professionnels de l’information doivent être libres de relater les événements et de les commenter sans entrave ni menace ou représailles. L’attention qu’ils décident de porter à un sujet particulier relève de leur jugement rédactionnel. Le choix de ce sujet et sa pertinence, de même que la façon de le traiter, leur appartiennent en propre. Nul ne peut dicter à la presse le contenu de l’information sans s’exposer à faire de la censure ou à orienter l’information. »

Incidemment, les trois plaintes formulées par M. Joad mettaient en cause les principes de l’accès aux médias et au traitement journalistique. De l’analyse des plaintes, il appert que les attentes exprimées par le plaignant traduisent une incompréhension du rôle actuel de la fonction journalistique.

Ainsi, le plaignant ne pouvait légitimement s’attendre à ce que journalistes et médias se fassent courroies de transmission ou porte-voix de ses projets, de ses pensées et, partant, de tous ses communiqués. Il appartient aux médias et aux journalistes de sélectionner et de traiter professionnellement les informations qu’ils considèrent comme pertinentes pour l’intérêt du public qu’ils desservent.

Pour ces raisons, le Conseil n’a pas retenu les griefs portant sur l’accessibilité aux médias formulés par le plaignant.

Un autre principe a été pris en compte dans l’analyse de la plainte, celui selon lequel l’information livrée par les médias fait nécessairement l’objet de choix. Ces choix, qui doivent être faits dans un esprit d’équité et de justice, ne se mesurent pas seulement de façon quantitative, sur la base d’une seule édition ou d’une seule émission non plus qu’au nombre de lignes ou au temps d’antenne, mais aussi de façon qualitative, tout étant fonction de l’importance de l’information et de son degré d’intérêt public.

En raison de ces principes, le Conseil a accepté la version des mis-en-cause voulant que, dans les circonstances, le plaignant et son parti politique, l’Action Civique Active, avaient reçu un traitement équitable, même s’il n’était jumelé automatiquement à toutes les actions menées par le conseil municipal.

En ce qui regarde la plainte contre la station CJSO-FM concernant l’affirmation selon laquelle certains employés se vantaient en ondes de leur partialité, le Conseil de presse a dû conclure, tout en comprenant que de tels propos aient pu heurter le plaignant, à une insuffisance de preuve à ce sujet. Le grief n’a donc pu être retenu.

En regard de l’hebdomadaire La Voix, des documents fournis par la rédactrice en chef, Mme Goulet, il appert que le communiqué de M. Joad mentionnait bien que l’ACA est une organisation politique régionale. Elle ne peut donc être tenue responsable de cette erreur, si cela était. Et relativement à l’erreur concernant la propriété de l’entreprise QQP, le Conseil a estimé que la journaliste a publié ses informations de bonne foi et que l’erreur est mineure. De plus, le plaignant n’a pas démontré qu’elle portait à conséquences. La journaliste a corrigé les informations et les a précisées aussitôt qu’elle l’a pu. Pour ces raisons, ce grief n’a pas été retenu

Enfin, en regard de l’hebdomadaire Les 2 rives, le Conseil a constaté une erreur réelle et minime. La seconde solution, celle de M. Joad, se présentait en réalité comme moins coûteuse que la première et, en somme, l’inexactitude mineure, minuscule ne changeait rien au fond de l’article.

Décision

Ainsi, au terme de cet examen et après délibération, le Conseil de presse a décidé d’exonérer les médias visés par les trois plaintes déposées par M. Joad.

Analyse de la décision

  • C11B Information inexacte
  • C12A Manque d’équilibre
  • C12B Information incomplète
  • C12C Absence d’une version des faits
  • C13A Partialité
  • C21F Pressions/représailles contre un média

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