Plaignant
Christian Desmarteaux
Mis en cause
Le Courrier du Sud
(Lucie Masse,
directrice et Jean-Paul Auclair, éditeur)
Résumé de la plainte
Le plaignant
considère que la publicité annoncée dans Le Courrier du Sud, par la Ville
de Longueuil, est faussement représentée sous le couvert de l’information. Il
dénonce le journal qui ne mentionne pas ce fait sur la publicité en question.
Griefs du plaignant
Le plaignant a constaté qu’à chaque
semaine, en page 3, du Courrier du Sud, la Ville de Longueuil paie pour
une publicité sans que le journal ne l’affiche comme tel. M. Desmarteaux
considère que lorsqu’une ville paie pour de la publicité, le journal doit
mentionner qu’il s’agit d’une«info-pub
» et ne pas faire passer cela comme étant de la nouvelle.
M. Desmarteaux mentionne qu’il a «su
à travers les branches » que le maire Olivier avait exigé cette condition, pour
passer sa publicité. Il considère tout ceci comme de la «désinformation »
et de la «fausse propagande politique ».
Commentaires du mis en cause
Madame Masse affirme que la Ville de
Longueuil et Le Courrier du Sud «ont conclu, depuis plus de cinq
ans déjà, une entente de partenariat pour publier un bandeau à la page 3 du
journal », donc les citoyens et lecteurs y lisent cette information depuis ce
temps. Ce n’est donc pas nouveau que la Ville utilise cet espace pour
publiciser principalement ses activités, le bilan de celles-ci, ses messages
corporatifs ou institutionnels (invitation à des activités, aux séances
publiques, diffusion des coordonnées de la Ville). L’information contenue dans
le bandeau est transmise par la direction des Communications de la Ville, et
non par le maire.
La présentation du bandeau a du être
modifiée à quelques reprises en raison des messages et la nouvelle Ville s’est
dotée d’une nouvelle signature à la fin juin seulement. Depuis, le bandeau est
clairement identifié. La nouvelle signature ou son logo y apparaisse, ce qui ne
devrait laisser place à aucune équivoque. La mise-en-cause n’y voit pas là place
à controverse et le fait que la signature de la Ville y apparaisse, indique
clairement qu’il s’agit d’un produit institutionnel. Selon elle, «cette
publicité ne peut se confondre avec de »l’info-pub » ».
Madame Masse clarifie le point sur lequel
le plaignant «aurait entendu à travers les branches que le maire Olivier
avait exigé cette condition pour passer sa publicité ». Ce bandeau existe
depuis 5 ans, depuis l’époque du maire Claude Gladu qui n’avait jamais rien
exigé au niveau de la présentation. La signature de la Ville faisait foi de la
provenance. Il est donc impossible que M. Olivier ait exigé une telle pratique
étant donné qu’il n’est entré en fonction que depuis le 1er janvier
2002.
Mme Masse termine en croyant la plainte non
fondée et que Le Courrier du Sud n’a jamais tenté d’induire son lectorat
en erreur en publiant ce bandeau.
Réplique du plaignant
Le
plaignant n’a soumis aucune réplique.
Analyse
Les médias doivent identifier clairement les différents genres journalistiques afin que soient respectées les distinctions qui s’imposent entre publicité et information, afin de ne pas induire le lecteur en erreur.
Dans le cas présent, M. Desmarteaux considère que la publicité de la Ville de Longueuil apparaissant à chaque semaine en page 3 du Courrier du Sud, est de l’info-publicité et que le journal se doit de le mentionner. La directrice du journal, quant à elle, répond que la Ville utilise cet espace pour publiciser principalement ses activités. Certains ajustements ont eu lieu depuis la création de la nouvelle Ville et cette dernière s’est dotée d’une nouvelle signature qui identifie clairement le bandeau.
Après examen des encadrés qui apparaissent dans le Courrier du Sud, il est clair qu’il s’agit d’information municipale. Ceux-ci se distinguent par une typologie, un cadre et un logo qui identifient distinctement la Ville. Le Conseil n’y voit pas de confusion pour le lecteur.
Au deuxième point avancé par le plaignant, soit «qu’il aurait su à travers les branches que le maire Olivier aurait exigé cette condition, pour passer sa publicité », la mise-en-cause rétorque que cette pratique a lieu depuis plus de cinq ans et que M. Olivier, maire de la Ville de Longueuil, est en poste depuis janvier 2002. Mme Masse a joint des preuves démontrant qu’effectivement le journal diffuse ces encadrés depuis quelques années. Ce grief est donc rejeté.
En regard de ce qui précède, le Conseil de presse rejette la plainte à l’encontre du Courrier du Sud.
Analyse de la décision
- C01C Opinion non appuyée sur des faits
- C20A Identification/confusion des genres
- C21A Publicité déguisée en information