Plaignant
Plaignant
anonyme (dûment identifié au Conseil de presse)
Mis en cause
L’Étoile
du Lac
(Liliane
Laprise, directrice et Gaston Martin, éditeur)
Résumé de la plainte
Un plaignant ayant demandé au Conseil de
préserver son anonymat, après s’être dûment identifié, dépose une plainte
contre L’Étoile du Lac en raison de son attitude journalistique
partiale. Le journal est un hebdomadaire distribué gratuitement dans chaque
foyer d’une partie de la région du Lac-Saint-Jean.
Griefs du plaignant
Le plaignant explique que depuis un certain
temps, L’Étoile du Lac a une attitude de partialité dans le traitement
de l’information et il en donne deux exemples.
Récemment, les médias régionaux, soit la Société
Radio-Canada (SRC) et le journal Le Quotidien, ont fait état
d’un comportement particulier du maire de la municipalité de Saint-Félicien,
M.Bertrand Côté, à l’égard d’une des conseillères municipales. Les faits
reprochés sont d’une telle nature que la victime a cru pertinent de faire appel
aux forces de l’ordre, qui ont ouvert une enquête. Or L’Étoile du Lac
n’en a fait aucune mention.
Dans l’autre cas, portant sur le départ de
M. Martin Laforge, directeur général du Zoo sauvage de Saint-Félicien, les
faits rapportés par L’Étoile du Lac ne correspondraient pas à la
réalité.
Le plaignant conclut en dénonçant « la
tendance de ce média à filtrer, tergiverser et manipuler l’information ». Selon
lui, « la désinformation pratiquée par cet hebdo laisse l’impression de
protéger des groupes d’intérêt locaux et ce, au détriment de la vérité, de
l’information éclairée et transparente ».
Est annexée à la plainte copie de l’article
du journal Le Quotidien du 14 janvier 2003 sur le premier sujet.
Commentaires du mis en cause
Pour M. Martin, bien que le dossier
concernant les différends entre la conseillère Diane Lavoie et le maire de
Saint-Félicien, Bertrand Côté, n’aient pas été traités dans l’édition du 18
janvier 2003, il ne s’agit pas du tout d’une attitude de partialité ou d’une
tentative de passer un événement sous silence.
Il en donne pour preuve l’article publié
dans l’édition suivante, soit celle du 25 janvier. À ce sujet, M. Martin
précise que son journal a également livré un suivi de ce dossier à ses lecteurs
dans l’édition du 8 février et que les journalistes continueront à assurer une
couverture du dossier s’il se présente d’autres développements.
L’éditeur indique que la rédaction avait
ses raisons de patienter une semaine avant de publier l’article, ce qui lui
donnait l’occasion d’aller plus en profondeur sur cette question qui s’avérait
délicate. À son avis, ce choix appartenait à la direction et à la rédaction du
journal L’Étoile du Lac. Il ajoute que la conseillère et le maire ont
été contactés mais que ce dernier a signifié son désir de ne faire aucun
commentaire sur cette affaire.
En ce qui a trait au départ du directeur du
zoo, Martin Laberge, la rédaction a basé son texte sur le communiqué officiel
du Zoo sauvage de Saint-Félicien, ainsi que sur une entrevue réalisée avec une
administratrice autorisée.
En terminant, l’éditeur estime que cette
plainte devrait être rejetée parce qu’elle ne respecte pas la procédure de
plainte du Conseil de presse du Québec, plus spécialement celle qui concerne
les plaintes faites sous le signe de l’anonymat.
Sont annexées aux commentaires copies de
deux articles de l’hebdomadaire L’Étoile du Lac publiés les 25 janvier
et 8 février 2003 sur le sujet.
Réplique du plaignant
Aucune réplique.
Analyse
En préambule, précisons tout de suite, en ce qui a trait à l’admissibilité de la plainte, mise en doute par le représentant des mis-en-cause, que le plaignant dans le présent dossier s’est bel et bien identifié auprès du Conseil de presse au moment du dépôt de sa plainte. Mais le Conseil a accepté, dans ce cas, de souscrire à sa demande de garder l’anonymat.
En ce qui concerne plus généralement l’éthique journalistique et les principes qui la gouvernent, le Conseil aimerait rappeler que l’attention que les médias et les professionnels de l’information décident de porter à un sujet particulier relève de leur jugement rédactionnel et ceux-ci doivent être libres de relater les événements et les faits.
Le choix de ce sujet et sa pertinence, de même que la façon et le moment de le traiter, leur appartiennent en propre. Nul ne peut dicter à la presse le contenu de l’information sans s’exposer à orienter l’information.
En vertu de ces principes maintes fois énoncés par le Conseil, les mis-en-cause avaient le loisir de déterminer le moment qu’ils jugeaient le plus opportun pour publier l’information.
Par ailleurs, le plaignant imputait à L ‘Étoile du Lac et à son personnel des tentatives d’outrepasser les limites de l’éthique journalistique pour favoriser certains intérêts régionaux.
Après examen des documents fournis par le plaignant, rien ne permet au Conseil d’arriver à une telle conclusion dans aucun des deux cas soumis à son attention.
Devant cette absence de preuve, le Conseil de presse rejette la plainte contre L’Étoile du Lac et son éditeur Gaston Martin.
Analyse de la décision
- C13A Partialité