Plaignant
Hélène
Lemieux
Mis en cause
L’Hebdo Journal
(Richard Desjardins, éditeur et René Houle,
directeur de l’information)
Résumé de la plainte
Mme Hélène Lemieux porte plainte contre
L’Hebdo Journal pour la parution d’une photo
et d’une légende dans son édition du 18 janvier 2003. Elle reprochait au
journal de ne pas avoir identifié les femmes apparaissant sur cette photo.
Griefs du plaignant
La plaignante
reprochait au journal de ne pas avoir mentionné le nom des femmes, «les
meneuses de claques » de l’équipe de football Les Alouettes, apparaissant aux
côtés de quelques joueurs. Elle mentionne que «même les mascottes ont
leur nom – mais pas les filles en bas de vignette d’illustration, lorsqu’y
apparaissant ». Elle souligne: «jusqu’à la coupe qui porte un nom,
elle, et qu’on désigne ».
Pour Mme
Lemieux, «meneuses de claques » est une expression plutôt imagée. Elle
s’en réfère au dictionnaire québécois d’aujourd’hui [Le Robert], qui définit le
mot claque, en un «coup donné avec le plat de la main ». Selon elle, si
cette expression [meneuses de claques] signifiait encore quelque chose, cela
«donnerait à voir une violence conjugale à l’inverse de celle qu’on
imaginerait encore aujourd’hui, tributaire d’un lourd passé ».
Elle demande
s’il serait possible d’avoir un début d’ouverture à ce niveau, d’inscrire au
bas d’une photo tous les noms des personnes qui y apparaissent.
Mme Lemieux qualifie ce traitement de
l’information comme étant sexiste. Elle soutient qu’en tant que
collaboratrices, ces femmes auraient dû être citées pour une information
complète et exhaustive.
Commentaires du mis en cause
M. Desjardins expose le contexte du passage
de l’équipe des Alouettes à ses bureaux. Les Alouettes ont effectué un arrêt à
l’hôtel de ville de Trois-Rivières, dans le cadre d’une tournée de promotion
provinciale en marge de la victoire de la Coupe Grey, dont plusieurs joueurs et
meneuses de claques présents à cette occasion.
La journaliste Émilie Vallée, affectée à
couvrir l’événement, avait pour mandat de prendre une photo et de rédiger une
légende destinée à être publiée avec la photo. La journaliste a noté le nom des
joueurs des Alouettes et a jugé bon de nommer le groupe des meneuses de claques
comme un ensemble, tout comme le fait d’ailleurs l’organisation des Alouettes,
souligne le mis-en-cause.
M. Desjardins termine en se disant peiné
que la plaignante ait mal perçu la publication.
Réplique du plaignant
Mme Lemieux se dit insatisfaite de la
réponse du mis-en-cause, c’est «comme si l’analyse d’une photographie
n’était pas discutable » souligne-t-elle.
Elle mentionne deux nouveaux exemples,
qu’elle a recueillis de d’autres journaux, pour démontrer que cette pratique se
fait selon elle, régulièrement. Pour Mme Lemieux, les journalistes dans ces
cas-là se «permettent d’occulter délibérément un des acteurs ».
Analyse
La déontologie du Conseil de presse précise queles légendes doivent respecter le sens, l’esprit et le contenu des photos auxquels ils réfèrent. Les médias doivent se montrer soucieux d’exposer fidèlement la réalité.
Mme Lemieux reprochait à L’Hebdo Journal d’avoir omis de mentionner au bas d’une photo le nom des «meneuses de claques » accompagnant les joueurs de l’équipe de football Les Alouettes. Elle considère ce traitement de l’information comme étant sexiste et que ces femmes qui agissent comme collaboratrices auraient dû être nommées pour une information complète et exhaustive.
Le mis-en-cause précise que la journaliste avait décidé d’identifier les femmes apparaissant sur cette photo comme un groupe, ce que fait d’ailleurs l’organisation des Alouettes, soutient-il.
À la suite d’une recherche effectuée sur le site Internet des Alouettes, le Conseil constate que l’organisation du club ne mentionne pas le nom complet des «meneuses de claques ».
De l’avis du Conseil, alors que les membres de l’équipe sont reconnus individuellement pour leur performance, c’est en tant que groupe que les «meneuses de claques » sont identifiées. Si l’identité de chaque joueur est importante, celle des «meneuses de claques » n’est pas significative en regard de ce sport et n’était donc pas essentielle.
Sur cette base, le Conseil de presse rejette la plainte de Mme Lemieux à l’encontre de L’Hebdo Journal.
Analyse de la décision
- C12B Information incomplète
Date de l’appel
5 March 2004
Décision en appel
Les membres de la Commission ont conclu à l’unanimité
de maintenir la décision rendue en première instance.
Griefs pour l’appel
Mme Hélène Lemieux