Plaignant
M. Zaid Mahayni
Mis en cause
M. Benoit Dutrizac, journaliste, M. Richard Martineau, journaliste, M. André Larin, président Zone 3; M. Denis Bélisle, directeur des affaires juridiques et la télévision publique Télé-Québec
Résumé de la plainte
M. Zaid Mahayni porte plainte à l’encontre des journalistes Benoit Dutrizac et Richard Martineau, et contre Télé-Québec pour ne pas avoir présenté une information équilibrée lors de la présentation d’un reportage, dans le cadre de l’émission «Les Francs-Tireurs », en date du 21 janvier 2004. Il accuse les journalistes d’avoir insulté la religion musulmane de manière à inciter la haine envers cette croyance et à enraciner les stéréotypes actuels et même à en créer des nouveaux.
Griefs du plaignant
M. Mahayni envoie une mise en demeure à Télé-Québec et dépose simultanément une plainte devant le Conseil de presse concernant l’émission « LesFrancs-Tireurs » diffusée le 21 janvier 2004. Selon le plaignant, dans ce reportage, « les animateurs ainsi que leurs invités ont insulté la religion musulmane, de manière à inciter la haine envers cette croyance et à enraciner les stéréotypes actuels et mêmes à en créer des nouveaux ».
Les reproches formulés par le plaignant sont les suivants:
D’avoir attribué, à maintes reprises, à la religion musulmane et à la culture arabe les crimes d’honneur, la circoncision génitale de la femme, la légalisation du viol ainsi que l’antisémitisme, l’homophobie, l’hypocrisie, l’impossibilité d’intégration dans l’Occident, le manque de respect des droits de la personne, l’imposition forcée du port du voile et le terrorisme;
D’avoir montré des images d’une mosquée entrecoupées d’images de tireurs d’obus, en insinuant que les mosquées sont des institutions de violence;
D’avoir décrit les sermons dans les mosquées comme ayant principalement un message de conspiration contre l’islam en Occident et que tout bon musulman se doit d’aider les extrémistes et les militants à « s’exploser »;
D’avoir dit que les musulmans sont des « gens qui dépriment, qui se retrouvent très souvent dans des labyrinthes ou mêmes dans des sans-issues, puis qui deviennent très fragiles et très favorables à prendre des décisions qu’ils vont regretter plus tard ». En d’autres mots, selon le plaignant, il est dit que les musulmans ne peuvent pas se contrôler et sont enclins à agir stupidement;
D’avoir dit que des activités de gangstérisme se déroulaient dans les mosquées;
D’avoir découragé l’investissement dans les organismes de charité, de bienfaisance et communautaires musulmans en disant qu’ils pourraient très secrètement financer le terrorisme, à l’insu de tout le monde;
D’avoir pointé tous les musulmans montréalais du doigt en disant que Montréal était une plaque tournante du terrorisme international;
D’avoir ridiculisé les rites musulmans d’ablution en les décrivant vulgairement comme des « bains de pied »;
D’avoir montré des hommes habillés en burka, avec un champ de tir à l’arrière-plan;
D’avoir montré deux musulmans français en burka, jouant à la pétanque, insinuant que les musulmans ne réussissent pas à s’intégrer dans le monde occidental;
D’avoir ridiculisé Allah en disant qu’il « n’aime pas beaucoup les micros »;
Qu’un des animateurs, Benoit Dutrizac, a traité les musulmans de « gens obsédés par le sexe »;
Et finalement, que ce même animateur a dit « que les immigrants musulmans étaient ingrats au fait que le Québec leur a ouvert ses portes ».
Le plaignant souligne que cette liste n’est pas exhaustive.
M. Mahayni exige des excuses formelles de la part de Télé-Québec de même que des animateurs, et ce, en ondes et dans un des grands journaux montréalais. Il exige aussi l’octroi d’un temps d’antenne équivalent à la durée de l’émission en cause, qui viserait la rectification de l’information présentée. Le plaignant mentionne que si ces conditions ne sont pas obtenues dans les quinze jours, il se verra dans l’obligation d’entreprendre toutes les procédures judiciaires et/ou extrajudiciaires nécessaires.
Commentaires du mis en cause
M. Denis Bélisle répond conjointement à la mise en demeure envers Télé-Québec et à la plainte déposée devant le Conseil de presse.
Le mis-en-cause avise qu’après avoir visionné à nouveau l’émission contestée, que Télé-Québec n’obtempérera pas à la mise en demeure pour les raisons suivantes.
En premier lieu, souligne M. Bélisle parce que pour une raison qu’il ne comprend pas, M.Mahayni n’a pas mentionné, dans sa plainte, un invité « très important », à savoir l’Imam Said Jaziri.
Selon M. Bélisle, cette émission ne contrevient ni ne s’écarte des standards journalistiques généralement reconnus, ni de la politique d’information à laquelle sont soumis tous les journalistes oeuvrant au sein de ou pour Télé-Québec.
Le mis-en-cause reprend un à un les griefs exposés par le plaignant:
Que les crimes d’honneur, l’excision, le viol, l’antisémitisme, la haine des homosexuels (et des lesbiennes), l’hypocrisie, les difficultés d’intégration dans la culture occidentale, la violation des droits de la personne, l’imposition du port du voile et le terrorisme ne sont certes pas l’apanage des musulmans mais il est tout aussi vrai que très peu de voix parmi les musulmans s’élèvent pour dénoncer ces violations des droits de la personne et qu’il arrive même que les tribunaux «islamiques » les encouragent en quelque sorte en ne les sanctionnant pas ou pire, en les cautionnant;
Qu’il y a une séquence d’archives avec image de tireurs d’obus dans ce document. Ces images, répond M. Bélisle, proviennent de tournages effectués pendant des combats entre soldats de l’Alliance du Nord et Talibans pendant le conflit en Afghanistan;
Que les reportages sont très clairs à l’effet que «certaines » mosquées, «notamment » en Grande-Bretagne, incitent à la haine et à la «djihad » et qu’«aucun » des reportages de l’émission ne décrit « les » sermons dans « les » mosquées comme étant principalement des messages de haine ou de soulèvement contre l’Occident mais bien que « certains » sermons dans «certaines » mosquées le font et ne sont jamais dénoncés par les musulmans modérés;
Qu’un citoyen d’origine arabe constate que les mosquées sont pleines à l’heure de la prière qui est en plein milieu du jour, « ce qui lui fait croire » que plusieurs participants à la prière sont « probablement » au chômage et que cela « peut » les déprimer et les rendre plus vulnérables ou fragiles et leur faire prendre des décisions qu’ils pourraient regretter plus tard. Le mis-en-cause constate qu’il en est de même pour le recrutement de plusieurs sectes ou religions;
Que nulle part il n’est dit que des activités de gangstérisme se déroulent dans les mosquées mais plutôt que « des » mosquées sont des lieux où s’organisent ou se préparent de telles activités;
Qu’il a été prouvé, notamment aux États-Unis et en Europe, que des sommes perçues à titre de dons de charité ont été détournées pour financer des activités terroristes;
Qu’il est totalement faux d’affirmer que tous les musulmans montréalais sont pointés du doigt lorsqu’il est affirmé que Montréal est une plaque tournante du terrorisme international. Montréal est aussi une plaque tournante du trafic de drogue, indique le mis-en-cause, et cela ne veut pas dire que tous les Montréalais sont des trafiquants de drogues;
Le mis-en-cause tient à rappeler que le rituel du Jeudi Saint dans la religion catholique comprend la cérémonie du « lavement des pieds » et il ne viendrait à l’idée de personne de ridiculiser ce rite à moins qu’il ne soit pratiqué dans un lieu public;
Que les hommes habillés en « burka » sont les deux animateurs avec une « cible » (et non un champ de tir) à l’arrière-plan, cible qui illustre par ailleurs le titre de la série « Les Francs-Tireurs » et qui se retrouve à plusieurs endroits dans l’émission;
Que les « deux musulmans français » sont les deux animateurs qui parodient des stéréotypes typiquement français avec des joueurs de pétanque coiffés du béret par-dessus la burka et leur baguette de pain dans la manche; « il faut singulièrement manquer d’humour pour y voir autre chose », ajoute le mis-en-cause. M. Bélisle tient à préciser que la série a délibérément une facture irrévérencieuse et que l’humour qu’on lui reproche est appliqué à toutes et chacune des émissions. D’ailleurs, mentionne-t-il, les animateurs se sont déjà déguisés en évêques catholiques;
Qu’il n’y a rien de ridicule dans l’affirmation «qu’Allah n’aime pas beaucoup les micros», elle est tout au plus suggestive d’un certain secret, mentionne le mis-en-cause;
Que M. Dutrizac parle de « certains musulmans obsédés par le sexe » ce qui pourrait être une explication à leur intolérance et à l’incapacité à voir la peau féminine;
Et finalement, que ce n’est pas l’animateur Dutrizac qui affirme que « les musulmans étaient ingrats au fait que le Québec leurs a ouvert ses portes », mais bien un de ses invités.
M. Bélisle informe que Télé-Québec ne fera pas d’excuses à l’antenne ou dans les journaux et n’accordera aucun temps d’antenne, car il n’y rien à rectifier. Il souligne qu’ils contesteront vigoureusement toute prétention à l’effet contraire.
Réplique du plaignant
De prime abord, M. Mahayni souligne le fait que Statistique Canada de 2001 dénombre 579 640 musulmans au Canada et 108 620 au Québec.
De cette population, demande-t-il, combien de femmes se sont-elles plaintes d’avoir été opprimées, d’avoir été obligées à porter le voile? Combien y a-t-il eu de crimes d’honneur, de viol par des musulmans et de crimes contre les homosexuels perpétrés par des musulmans? À plus petite échelle, cette population musulmane canadienne ne devrait-elle pas être représentative de la population musulmane internationale?
Le plaignant se dit en accord avec le porte-parole des mis-en-cause pour dénoncer les crimes d’honneur, le viol, les crimes haineux, etc. qui sont des violations des droits de la personne. Par contre, selon lui, ces violations ne sont pas présentes dans le monde musulman dans les proportions que rapporte le mis-en-cause. Elles ne sont quasiment pas plus présentes dans le monde musulman que dans toute autre société religieuse ou ethnique, selon lui. Le plaignant reproche au mis-en-cause d’utiliser des cas isolés pour peindre la réalité lorsqu’il parle de tribunaux « islamiques » qui encouragent ou cautionnent des violations des droits de l’homme.
M. Mahayni relève que, souvent, ce qui devrait être attribué à des régimes dictatoriaux préoccupés par des intérêts personnels, se trouve attribué à l’islam. Ce qui est créateur de préjudices et de stéréotypes, et ainsi une des sources qui alimentent le racisme. Il donne pour exemple ce commentaire du mis-en-cause: « […] mais il est tout aussi vrai que très peu de voix parmi les musulmans s’élèvent pour dénoncer ces violations des droits de la personne ». Selon le plaignant, ce commentaire insinue que la population musulmane ne sait pas ce qu’est la justice ou tout simplement ne se soucie pas du sort des personnes victimes de violations de leurs droits. Le plaignant juge ce commentaire raciste et non fondé sur la réalité, et il s’étonne qu’il soit écrit par un avocat (mis-en-cause), régi par un code d’éthique.
Le plaignant réplique aux arguments du mis-en-cause en soumettant ce qui suit :
– Les animateurs n’ont pas demandé à l’Imam Said Jaziri de se prononcer sur un bon nombre de points présentés dans l’émission. Donc, pour le plaignant, il n’y a pas eu pluralité de points de vue;
– Le plaignant considère que la présentation de ce reportage, dans un contexte où le racisme contre l’islam a atteint une ampleur sans précédents et où la montée du racisme contre les musulmans depuis le 11 septembre 2001, leur a fait subir un lourd et pénible
préjudice moral, physique et matériel. Les mis-en-cause sont donc imputables de ne pas avoir tenu compte de cela dans le reportage;
– Les arguments selon lesquels les propos ne visaient que « certains » musulmans, « certaines » mosquées, « certains » sermons constituent, en premier lieu, une admission des mis-en-cause. En second lieu, il leur fait un reproche : « […] vous présentez une proportion sans en définir l’étendue, sans preuves concrètes à l’appui. Ceci a donné l’impression que cette proportion est élevée, sinon pourquoi ferait-elle l’objet d’une émission de télévision de 60 minutes? » Le plaignant juge, ici encore, les mis-en-cause imputables de la faute. Ces arguments sont d’ailleurs utilisés dans une bonne partie des commentaires, et selon lui, logiquement ils ne tiennent pas debout;
– De même en est-il des arguments selon lesquels les « soi-disant faits présentés sont possibles », sans nécessairement être réels. Et le plaignant en donne des exemples;
– Au fait que le mis-en-cause soutienne qu’il y ait une possibilité de menaces par les musulmans, le plaignant rétorque que des possibilités de menace peuvent provenir de n’importe quel autre groupe, qu’il soit religieux, ethnique, idéologique, etc. Il ajoute, «la possibilité est toujours là puisque rien n’est impossible ». L’émission a insinué deux choses : « que les musulmans seraient plus portés à agir en terroristes ou plus dangereusement que tous les autres groupes, qu’ils soient religieux, ethniques, idéologiques, etc. » et « que la menace que peuvent former les musulmans est imminente»;
– L’animateur Dutrizac a clairement dit que « les musulmans sont obsédés par le sexe ». Il n’a pas simplement dit que «certains » musulmans l’étaient. De toute manière, ajoute il, il s’agit d’une insulte injustifiable.
– Le choix des mises en scène est troublant : les séquences d’images de tireurs d’obus, les hommes habillés en burka avec une cible à l’arrière-plan, les deux musulmans français jouant à la pétanque. Pour le plaignant, l’émission ridiculise les musulmans, la burka, le hijab, le rituel de l’ablution, et tout ceci est raciste, de mauvais goût et inacceptable.
M. Mahayni considère comme une insulte quand dans ses commentaires, le mis-en-cause, l’accuse de manquer d’humour. Il exige des excuses de sa part. Selon le plaignant, les libertés d’opinion et d’expression ont des limites et les propos racistes et haineux diffusés dans l’émission excèdent très clairement ces limites. Ils doivent être sanctionnés
sévèrement. L’émission étant disponible pour visionnement sur le site Internet, le plaignant demande à ce qu’elle y soit retirée.
Analyse
Le plaignant, Me Zaid Mahayni, reprochait aux mis-en-cause d’avoir insulté la religion musulmane de manière à inciter la haine envers cette croyance et à enraciner les stéréotypes actuels et même à en créer des nouveaux. La première série de griefs examinée concerne des manquements à la rigueur de l’information.
Après visionnement de l’enregistrement, le Conseil de presse conclut qu’il ne peut tirer les mêmes conclusions que le plaignant. En aucun endroit dans l’émission n’est-il mentionné que les sermons dans les mosquées au pays véhiculaient principalement «un message de conspiration contre l’islam en Occident et que tout bon musulman se devait d’aider les extrémistes et les militants à « s’exploser » », comme l’affirmait le plaignant. Tout au plus, une des invités a-t-elle affirmé que dans certaines mosquées à Toronto, certains imams encouragent leurs fidèles à supporter les mouvements extrémistes. Et elle indiquait ne pas savoir si c’était le cas à Montréal. Un autre invité ayant fréquenté plusieurs mosquées à Montréal affirmait n’avoir jamais entendu rien de tel en ces lieux.
Il en va de même pour les mentions d’activités de gangstérisme qui se dérouleraient dans les mosquées. Seul un invité y fait allusion et c’est « à l’extérieur » des mosquées qu’il situait ces activités plus ou moins organisées. En conséquence, le Conseil juge non fondés ces griefs, tels que formulés par le plaignant.
Les dix autres griefs avaient trait au manque de respect en regard de la religion musulmane et de la culture arabe. Avant d’aller plus loin, le Conseil aimerait faire observer qu’à plusieurs reprises dans la formulation de ses griefs le plaignant semble confondre un sujet abordé par une simple question et une opinion exprimée fermement au cours de l’émission.
Le Conseil rappelle que le contexte dans lequel s’inscrit la présente plainte est celui d’une émission d’affaires publiques où des invités exprimaient des opinions personnelles sur des sujets donnés. Même si ces opinions ont pu apparaître au plaignant non conformes à ses valeurs, à sa culture ou aux enseignements de l’islam, le Conseil fait observer que cette pratique est tout à fait conforme aux règles déontologiques en usage au Québec qui encouragent, dans la pratique du journalisme professionnel, la pluralité des opinions.
Par conséquent, le Conseil a rejeté tous les griefs constitués par une opinion exprimée par un invité, comme par exemple celui de l’ingratitude des immigrants musulmans envers le Québec.
Par ailleurs, si poser une question c’est tenter d’obtenir le point de vue d’un invité pour éclairer un sujet ou lever des ambiguïtés, nul ne peut conclure que celui qui pose une question endosse obligatoirement les prémisses ou fondements de cette question. C’est pour cette raison que le Conseil a rejeté, entre autres, les griefs pour avoir associé les musulmans et l’obsession pour le sexe.
Le Conseil n’a pas vu non plus dans les images utilisées dans l’émission, dont celle des tireurs d’obus, autre chose que l’illustration des propos que tenait l’invité à ce moment. De même, en ce qui concerne le détournement de dons de charité pour financer des activités terroristes, ces informations ont été démontrées aux États-Unis et en Europe et sont apparues au Conseil conformes aux faits.
Enfin, demeure la délicate question de l’utilisation de l’humour dans ce type d’émission. Dans une décision rendue en 1998, le Conseil de presse précisait plusieurs paramètres relatifs à l’humour dans les médias au Québec. Ces paramètres concernaient trois aspects : le contexte global de la production visée par la plainte; l’intention malveillante ou offensante dont aurait fait preuve la personne mise en cause et la latitude reconnue au genre journalistique du produit médiatisé. Dans le cas étudié, la décision indiquait que le genre journalistique en cause autorisait son auteur à recourir à l’humour pour agrémenter son produit, en conformité et dans le respect des valeurs culturelles québécoises et canadiennes et du seuil de tolérance propre à la société nord-amÉricaine.
C’est sur la base de ces principes que le Conseil a estimé dans le cas des quatre griefs de la présente plainte relatifs à l’humour que dans le contexte culturel québécois, ces griefs n’avaient pas la portée que leur imputait le plaignant.
Décision
Par conséquent et en tenant compte de l’ensemble des nuances exprimées dans cette décision, le Conseil de presse rejette la plainte contre les journalistes Benoit Dutrizac et Richard Martineau, et contre le réseau de télévision Télé-Québec.
Analyse de la décision
- C15C Information non établie
- C17D Discréditer/ridiculiser
- C17F Rapprochement tendancieux
- C17G Atteinte à l’image
- C18B Généralisation/insistance indue
- C18C Préjugés/stéréotypes
- C18E Discrimination (citation)