Plaignant
M. Brian Jewitt
Mis en cause
M. Michel Garneau «Garnotte», caricaturiste, M. Jules Richer, directeur de l’information et le quotidien Le Devoir
Résumé de la plainte
M. Brian Jewitt déplore que dans la caricature du 8 février 2005, le caricaturiste du Devoir ait fait des sarcasmes inappropriés au sujet de Bernard Landry et par le fait même découragé et dévalorisé la communauté vieillissante.
Griefs du plaignant
M. Jewitt déplore que dans sa caricature du 8 février 2005, le caricaturiste du Devoir ait fait des sarcasmes inappropriés au sujet de Bernard Landry, en mentionnant qu’il était aussi vieux que le pape et donc au seuil de la mort. Le plaignant souligne qu’il a le même âge que M. Landry et que par ricochet, cette caricature se moque des personnes ayant cet âge.
Selon lui, M. Landry est admiré par plusieurs et de calomnier quelqu’un «ad hominem» gratuitement est déplorable et indigne du Devoir.
Le plaignant souligne qu’il fait le triathlon et qu’il n’est pas en train de «crouler»; M. Landry non plus. Et que ces insultes gratuites auraient l’effet de décourager et de dévaloriser la communauté vieillissante.
Commentaires du mis en cause
De prime abord, M. Jules Richer souligne que la caricature obéit à des règles connues et acceptées qui permettent de grossir et de détourner certains faits de la réalité.
Dans cette caricature, il ajoute qu’il ne s’agissait pas de déprécier qui que ce soit, ni de faire preuve de mépris envers quelque groupe ou partie de la population. Dans ce cas-ci, le qualificatif de «vieux» qui est apposé à M. Landry doit être pris au sens figuré. Le mis-en-cause ajoute qu’il [M. Landry] est «vieux» parce qu’il est contesté au sein de son parti et que pour certains militants péquistes, il représente le passé et non l’avenir.
Il termine en mentionnant que ces critiques n’ont rien à voir avec de la calomnie et que Le Devoir n’a en aucune façon laissé entendre par cette caricature que les personnes âgées ne méritent pas le respect.
Réplique du plaignant
Le plaignant n’a fait parvenir aucune réplique.
Analyse
La caricature est un genre journalistique qui confère à ses auteurs une grande latitude, laquelle n’est toutefois pas absolue. Le Conseil reconnaît que la caricature constitue un véhicule d’opinions au même titre que l’éditorial.
Dans sa plainte, M. Brian Jewitt déplorait que le caricaturiste du Devoir, Garnotte, ait exprimé des sarcasmes inappropriés au sujet de M. Landry en le traitant de «vieux» et, par le fait même, aurait découragé et dévalorisé la communauté vieillissante. M. Richer, directeur de l’information du Devoir répliquait en soulignant que le qualificatif de «vieux» accolé à M. Landry, se devait d’être pris au sens figuré. Il est «vieux» car contesté au sein de son parti et que pour certains militants péquistes, il représente le passé et non l’avenir.
La caricature exige une grande économie de traits et de mots et présente un personnage ou un événement de façon satirique ou humoristique. Elle demande généralement une lecture qui ne s’arrête pas au premier niveau. De l’avis du Conseil, la caricature du Devoir n’était pas hors contexte, compte tenu des événements qui se déroulaient alors au sein du parti Québécois. De plus, le plaignant n’a pas démontré en quoi cette caricature aurait nui à son mode de vie.
Décision
Pour l’ensemble de ces raisons, le Conseil de presse rejette la plainte à l’encontre du caricaturiste Michel Garneau, et du quotidien Le Devoir.
Analyse de la décision
- C17D Discréditer/ridiculiser
- C18A Mention de l’appartenance