Plaignant
Parti Vision Montréal et Mme Élaine Bissonnette, candidate
Mis en cause
Mme Lucie Lecours, directrice de l’information; Mme Marie-Josée Chouinard, rédactrice en chef et l’hebdomadaire Le Guide de Montréal-Nord
Résumé de la plainte
La plaignante porte plainte en son nom et au nom du Parti Vision Montréal contre l’hebdomadaire Le Guide de Montréal-Nord pour le traitement inéquitable qui aurait été accordé à ses candidats et à son parti lors des élections municipales du 6 novembre 2005.
Griefs du plaignant
Mme Élaine Bissonnette, candidate du Parti Vision Montréal aux élections municipales du 6novembre 2005, porte plainte en son nom et au nom de son parti pour le traitement inéquitable que Le Guide de Montréal-Nord leur aurait réservé. Elle estime que l’hebdomadaire a accordé une importance prépondérante aux activités du maire sortant, M. Gérald Tremblay et au maire sortant de l’arrondissement, M. Marcel Parent. L’intérêt que leur auraient manifesté les mis-en-cause était, selon la plaignante, disproportionné et au détriment des candidats du Parti Vision Montréal.
La plaignante estime que c’est particulièrement la pondération et l’impartialité de l’information qui sont en cause dans les manquements exposés dans sa plainte :
1. édition du 24 août 2005 : la candidate de l’Union des citoyens et des citoyennes de l’île de Montréal (UCIM) fait la première page et la moitié de la page 6. En page 4, l’ancienne conseillère, Mme Georgette Morin occupe une demi-page.
2. édition du 7 septembre : la démission de Mme Michelle Allaire de Vision Montréal occupe la page frontispice et la page 2.
3. édition du 14 septembre : la plaignante signale que la publicité de l’UCIM figure en page 9 et indique qu’elle désirerait en connaître le coût; elle relève également qu’on retrouve une photographie de M. Marcel Parent en page 10.
4. édition du 21 septembre : MM. Gérald Tremblay et Marcel Parent apparaissent à la une du journal, de même qu’en page 2 sur un quart de page et en page 3 sur une demi-page. La page7 est en couleur et entièrement consacrée à MM. Tremblay et Parent ainsi qu’à M. Ryan à qui la Ville donnait une fête pour la troisième fois. En page 8, on retrouve l’annonce de Vision Montréal, mais elle n’est pas en couleur comme demandé et la qualité de l’impression est totalement déficiente par rapport à celle de l’UCIM apparaissant en page 10. La plaignante ajoute que M. Jean-Marc Gibeau profite d’un quart de page, en page 13. Elle fait également observer la différence de qualité d’impression entre une publicité apparaissant en page 18 et celle où elle apparaît en compagnie de M. Pierre Bourque en page 8.
5. édition du 28 septembre : L’équipe Bourque fait la première page dans une annonce de 2 sur 3 pouces et dans un trois quarts de page, en page 4. En page 3, M. Parent inaugure un parc dans la cour de l’école St-Rémi. L’UCIM obtient la page de droite, en page 5, et l’éditeur y publie sa politique rédactionnelle alors qu’il ne publie pas le texte des plaignants. Toute la page 7 est consacrée à une publicité de la Ville avec photos des conseillers, en plus de la demi-page en page 9.
6. édition du 5 octobre : M. Marcel Parent fait la une du journal lors « du voyage du train de l’Est », alors que la plaignante était dans le même wagon. Un article sur le sujet paraît en page3 sur un quart de page, alors qu’en page 5, un article sur l’équipe Tremblay-Parent occupe trois quarts de page. Pendant ce temps, la publicité des plaignants apparaît en page 8, sur une page complète. Mais on revoit M. Parent en page 15 sur un quart de page.
7. édition du 12 octobre : On trouve M. Parent en page3, la publicité de l’UCIM en page 6 et on revoit M. Parent en page 7. Pendant ce temps, le texte que les plaignants voulaient faire publier le 28 septembre apparaît en page 8 et leur publicité en page 12.
8. édition du 19 octobre : Le texte des plaignants est publié en page 6, la publicité de l’UCIM en page 8 et celle des plaignants en page 19.
9. édition du 26 octobre : On revoit M. Gérald Tremblay en page 6, pour l’inauguration d’un complexe d’habitation déjà inauguré et ayant déjà fait l’objet d’une reportage dans le même journal le 12 octobre. On trouve en page 9 une publicité de l’UCIM avec un reportage sur M.Parent, de même qu’un reportage sur lui en page 10 et une publicité en page 11. Même chose en page 13 : un article sur M. Parent et une publicité. Ce dernier apparaît enfin en page20 sur un quart de page alors que la publicité des plaignants paraît en page 28, dans les annonces classées.
10. édition du 2 novembre : On revoit M. Parent en page 4, alors qu’en page 7 paraît, selon la plaignante « un curieux texte qui reflète peu ce que nous avions soumis ». Une publicité de son équipe est ensuite publiée en page 13. Elle ajoute que « pour s’excuser de l’avoir placée en page 28 dans l’édition précédente, la rédaction du journal a offert aux plaignants une demi-page pour répondre aux accusations de l’équipe Tremblay. La plaignante demande ensuite le prix de la publicité des deux pages centrales du journal que l’UCIM a fait paraître. Elle fait enfin observer qu’en page 25 de la même édition paraît sur une page complète une publicité du Parti Libéral avec photo couleur de M. Parent et des conseillers d’arrondissement.
11. édition du 23 novembre : Les plaignants ont dû attendre cette édition pour voir leurs remerciements publiés, même si le texte était prêt pour l’édition du 16 novembre. Pour Mme Bissonnette, les plaignants auraient souhaité que Le Guide de Montréal-Nord fasse preuve de plus d’équité dans le traitement de l’information en regard des deux partis lors de la campagne électorale.
Commentaires du mis en cause
Mme Lucie Lecours indique qu’elle répondra à chacun des points mentionnés dans la plainte. Elle ajoute qu’elle a inclus à son envoi une carte des tarifs publicitaires en vigueur aux Hebdos Transcontinental, sans pour autant fournir les coûts des publicités puisque cela ne regarde en rien la rédaction. Elle assure le Conseil que la carte des tarifs, outil des représentants publicitaires, a été respectée avec rigueur.
En réponse aux griefs détaillés exposés par la plaignante elle indique :
1. édition du 24 août 2005 : en ce qui concerne l’article portant sur la candidate Clémentina Teti-Tomassi, la directrice de l’information répond que le texte en question a été publié le 24août 2005, donc, avant le début de la campagne électorale. Par ailleurs, en ce qui a trait au traitement de l’information relatif à la conseillère d’arrondissement, Mme Georgette Morin, elle fait observer que cette dernière n’a pas présenté sa candidature au dernier scrutin municipal.
2. édition du 7 septembre : Au sujet de l’interrogation de la plaignante sur la pertinence de la photographie de Mme Michelle Allaire à la une du journal, la porte-parole des mis-en-cause explique que l’article répond à la question : cette ancienne conseillère municipale a été défaite en 2001 par 92 voix et elle a milité au cours des quatre années suivantes dans les rangs de Vision Montréal. L’article annonçait que l’ancienne conseillère municipale renonçait à tenter à nouveau sa chance.
3. édition du 14 septembre : à la plaignante qui désirerait connaître le coût de la publicité de l’UCIM en page 9, Mme Lecours répond que le prix a été préparé dans le respect de la carte de tarifs des Hebdos Transcontinental. Pour ce qui est de la photographie de M. Marcel Parent publiée en page 10, elle accompagnait un communiqué de presse proposé par l’Association libérale provinciale de Bourassa-Sauvé et l’Association fédérale de Bourassa pour expliquer que ces deux organisations avaient tenu leur épluchette de blé d’inde annuelle où 600 personnes étaient présentes. M. Parent y assistait à titre de maire d’arrondissement.
4. édition du 21 septembre : En ce qui a trait à la question principale sur la présence de MM.Gérald Tremblay et Marcel Parent à un événement ayant eu lieu le 11 septembre pour honorer l’ancien maire, M. Yves Ryan, Mme Lecours explique qu’il s’agissait d’un événement d’envergure et que Le Guide de Montréal-Nord y était pour rapporter les faits. Quant à l’annonce de Vision Montréal et à la couleur qui n’y apparaît pas, l’erreur a été corrigée par une note de crédit. Enfin, en ce qui concerne le texte intitulé « Jean-Marc Gibeau se défend», la directrice de l’information répond qu’il n’était pas en lien avec la campagne électorale qui, d’ailleurs, n’était pas encore déclenchée.
5. édition du 28 septembre : La porte-parole des mis-en-cause précise qu’il s’agit du premier numéro suivant le début de la campagne électorale municipale. On y retrouve la politique rédactionnelle en vigueur à l’occasion de chaque campagne électorale. La directrice de l’information décrit alors les choix de couverture dans le contexte et explique pourquoi le maire d’arrondissement, M.Marcel Parent se retrouve en page 3. Quant aux publicités des pages 7 et 9, leur coût a été préparé dans le respect des tarifs de Transcontinental.
6. édition du 5 octobre : Mme Lecours explique la présence de M. Marcel Parent à la une du journal : « La photo a été prise lors d’un grand rassemblement de tous les intervenants de l’Est en faveur de l’instauration d’un train de banlieue dans ce secteur de la ville. Tous les maires des arrondissements de l’Est y étaient […]. C’est donc à titre maire de l’arrondissement de Montréal-Nord que Marcel Parent y était et qu’il a revendiqué. En ce qui a trait au reste, il s’agit simplement de publicité. »
7. édition du 12 octobre : Au sujet de la une de cette édition, Le Guide de Montréal-Nord fait référence à un constat fait par le maire de l’arrondissement à l’effet que l’élagage d’arbres par Hydro-Québec est « sauvage ». L’article rapporte les propos du maire et ceux d’une porte-parole d’Hydro-Québec; rien, donc, en rapport avec la campagne électorale. Ensuite, ce sont deux communiqués de presse provenant de l’UCIM et de Vision Montréal qui sont publiés. La publicité apparaît également « comme de coutume en période électorale ».
8. édition du 19 octobre : En ce qui concerne le « positionnement des publicités », la directrice de l’information répond que celle de l’UCIM apparaît avant celle de Vision Montréal, mais que les communiqués de presse traités par la rédaction ont été publiés comme suit : celui de Vision Montréal en page 6 et celui de l’UCIM en page 8. Elle ajoute que la publicité ne regarde en rien la rédaction.
9. édition du 26 octobre : Mme Lecours explique : « M. Marcel Parent était présent lors de l’inauguration des Habitations Pelletier, le 18 octobre 2005, comme plusieurs autres intervenants du milieu. Tous avaient un lien avec le projet. L’événement rapporté dans le journal du 26 octobre n’avait toutefois rien de politique, puisque l’on traitait de l’ouverture officielle d’un complexe d’habitation destiné aux personnes âgées du secteur. » En ce qui a trait à un autre événement en rapport avec les Habitations Pelletier, qui ont fait l’objet d’un autre reportage un mois auparavant; il s’agissait d’un événement « porte ouverte » destiné à convaincre les gens que le secteur était sécuritaire. Les policiers et la direction du complexe d’habitation avaient orchestré la conférence de presse Enfin, les autres fois où apparaît M. Parent sur une photo sont, d’abord la remise d’un prix à une Nord-Montréalaise dans le cadre de l’Opération patrimoine architectural de Montréal, et ensuite, la visite des membres de la Légion royale canadienne à l’Hôtel de Ville d’arrondissement qui s’apprêtaient à célébrer leur 50e anniversaire d’existence. Deux événements qui n’ont encore là, rien de politique.
10. édition du 2 novembre : On aperçoit une photo de M. Parent prise lors d’une conférence de presse où l’on a procédé au lancement d’un projet contre la violence. Le projet prenait son envol à Montréal-Nord au sein de l’organisme Halte-Femmes et le seul nom qui y apparaît est celui de M. Denis Coderre, qui remettait la subvention au nom du gouvernement fédéral. En ce qui a trait au « curieux texte » publié en page 7 dont parle la plaignante, il s’agit simplement d’un article rédigé sur la base d’un communiqué de presse reçu de Mme Justine Charlemagne, alors candidate avec la plaignante dans les rangs de Vision Montréal.
Pour le reste des questions abordées par la plaignante, il n’est question que de publicité et de coûts qui sont calculés selon la carte des tarifs des Hebdos Transcontinental. Mme Lecours termine ses commentaires en affirmant que dans son journal, toutes les informations politiques jouissent d’une couverture équitable. Il faut comprendre que même en campagne électorale, les mis-en-cause doivent être à l’affût des événements qui se déroulent sur leur territoire, même s’ils n’ont aucun lien avec la campagne électorale. C’est le mandat des journalistes d’être là sur le terrain, là où il y a de la nouvelle. C’est ce que l’équipe rédactionnelle du Guide de Montréal-Nord a toujours fait.
Réplique du plaignant
Mme Élaine Bissonnette, candidate du Parti Vision Montréal lors des élections municipales du 6 novembre 2005, estimait que Le Guide de Montréal-Nord avait accordé un traitement inéquitable aux candidats de son parti dans sa couverture de la campagne électorale.
La plaignante faisait porter ses observations tant sur le contenu rédactionnel que publicitaire de l’hebdomadaire. Avant d’arriver aux conclusions qui suivent, le Conseil de presse a procédé à une analyse de contenu des éditions du journal identifiées par la plaignante pour mesurer les espaces consentis à chacun des partis politiques et pour vérifier si leur répartition avait été faite en conformité avec les normes déontologiques reconnues. Bien que le Conseil de presse ne traite pas des plaintes formulées à l’encontre de publicités, une analyse de l’espace publicitaire à caractère électoral a été effectuée afin d’en apprécier l’envergure et d’évaluer si sa présence pouvait avoir influencé la perception du public sur l’équité du traitement accordée aux différents partis par le journal.
Le décompte de l’espace publicitaire total consacré aux partis démontre une différence importante entre les publicités des partis Vision Montréal (VM) et de l’Union des citoyens et des citoyennes de l’île de Montréal (UCIM), à l’avantage de ce dernier. Pour mesurer l’espace rédactionnel relié à la campagne électorale municipale, le Conseil a utilisé des règles de compilations reconnues, qui tiennent compte non seulement de dimensions quantitatives, mais également qualitatives, dans l’appréciation de la couverture journalistique accordée aux partis.
Lors de l’examen du contenu rédactionnel du journal, le Conseil a donc tenu compte du facteur qualitatif de la « pertinence électorale ». Le Conseil a également pris en compte le principe maintes fois cité selon lequel l’équilibre et l’égalité de traitement auxquels se doivent les organes d’information ne sauraient être mesurés sur la base d’une seule émission et, dans le cas de la presse écrite, d’une seule édition ou sur le strict calcul du nombre de lignes, mais doit se faire aussi en fonction de l’importance de la nouvelle de chaque jour.
Un premier relevé brut, recueillant toutes les mentions et photos des candidats et des partis, sans tenir compte du lien avec la campagne électorale indiquait une nette différence en faveur de l’UCIM. Mais, une fois départagées les occurrences sans lien avec la campagne électorale – par exemple la participation du maire sortant de l’arrondissement à la « campagne annuelle du coquelicot » – il est apparu que même si l’équilibre de l’espace rédactionnel consenti à VM et à l’UCIM penchait en faveur de cette dernière, il ne présentait pas de différence significative pouvant induire un manquement à l’équité.
La couverture journalistique en regard de la campagne électorale municipale est donc apparue comparable et équitable. Le Conseil rappelle que la couverture journalistique est directement fonction des événements qui se déroulent dans un milieu. Si des personnes au cours d’une période donnée ont été moins présentes dans la sphère publique, on ne doit pas s’étonner de ce qu’elles soient également moins présentes dans la presse locale qui couvre l’actualité, et ce n’est pas pour autant imputable aux médias. Dans notre cas, bien que l’UCIM ait bénéficié d’une couverture abondante tant au plan publicitaire que rédactionnel, l’examen ne démontre aucunement la couverture exagérée, le favoritisme ou le manque d’équité dénoncés par la plaignante. Pour l’ensemble de ces raisons, le Conseil de presse rejette la plainte de Mme Élaine Bissonnette contre Le Guide de Montréal-Nord et sa direction.
Analyse
Mme Élaine Bissonnette, candidate du Parti Vision Montréal lors des élections municipales du 6 novembre 2005, estimait que LeGuide de Montréal-Nord avait accordé un traitement inéquitable aux candidats de son parti dans sa couverture de la campagne électorale.
La plaignante faisait porter ses observations tant sur le contenu rédactionnel que publicitaire de l’hebdomadaire. Avant d’arriver aux conclusions qui suivent, le Conseil de presse a procédé à une analyse de contenu des éditions du journal identifiées par la plaignante pour mesurer les espaces consentis à chacun des partis politiques et pour vérifier si leur répartition avait été faite en conformité avec les normes déontologiques reconnues.
Bien que le Conseil de presse ne traite pas des plaintes formulées à l’encontre de publicités, une analyse de l’espace publicitaire à caractère électoral a été effectuée afin d’en apprécier l’envergure et d’évaluer si sa présence pouvait avoir influencé la perception du public sur l’équité du traitement accordée aux différents partis par le journal. Le décompte de l’espace publicitaire total consacré aux partis démontre une différence importante entre les publicités des partis Vision Montréal (VM) et de l’Union des citoyens et des citoyennes de l’île de Montréal (UCIM), à l’avantage de ce dernier.
Pour mesurer l’espace rédactionnel relié à la campagne électorale municipale, le Conseil a utilisé des règles de compilations reconnues, qui tiennent compte non seulement de dimensions quantitatives, mais également qualitatives, dans l’appréciation de la couverture journalistique accordée aux partis. Lors de l’examen du contenu rédactionnel du journal, le Conseil a donc tenu compte du facteur qualitatif de la « pertinence électorale». Le Conseil a également pris en compte le principe maintes fois cité selon lequel l’équilibre et l’égalité de traitement auxquels se doivent les organes d’information ne sauraient être mesurés sur la base d’une seule émission et, dans le cas de la presse écrite, d’une seule édition ou sur le strict calcul du nombre de lignes, mais doit se faire aussi en fonction de l’importance de la nouvelle de chaque jour.
Un premier relevé brut, recueillant toutes les mentions et photos des candidats et des partis, sans tenir compte du lien avec la campagne électorale indiquait une nette différence en faveur de l’UCIM. Mais, une fois départagées les occurrences sans lien avec la campagne électorale – par exemple la participation du maire sortant de l’arrondissement à la « campagne annuelle du coquelicot » – il est apparu que même si l’équilibre de l’espace rédactionnel consenti à VM et à l’UCIM penchait en faveur de cette dernière, il ne présentait pas de différence significative pouvant induire un manquement à l’équité.
La couverture journalistique en regard de la campagne électorale municipale est donc apparue comparable et équitable. Le Conseil rappelle que la couverture journalistique est directement fonction des événements qui se déroulent dans un milieu. Si des personnes au cours d’une période donnée ont été moins présentes dans la sphère publique, on ne doit pas s’étonner de ce qu’elles soient également moins présentes dans la presse locale qui couvre l’actualité, et ce n’est pas pour autant imputable aux médias.
Dans notre cas, bien que l’UCIM ait bénéficié d’une couverture abondante tant au plan publicitaire que rédactionnel, l’examen ne démontre aucunement la couverture exagérée, le favoritisme ou le manque d’équité dénoncés par la plaignante.
Décision
Pour l’ensemble de ces raisons, le Conseil de presse rejette la plainte de Mme Élaine Bissonnette contre Le Guide de Montréal-Nord et sa direction.
Analyse de la décision
- C12A Manque d’équilibre
- C13A Partialité
Date de l’appel
24 October 2006
Décision en appel
Après examen, les membres de la commission ont conclu à l’unanimité de maintenir la décision rendue en première instance.
La commission tient toutefois à préciser que la publicité est généralement exclue de la juridiction du Conseil de presse sauf en vertu de la rubrique 2.1.6 du guide Droits et responsabilités de la presse. Cette dernière stipule: « (…) Toutefois, en regard du rôle de la presse en matière d’information et en vertu du droit du public à l’information, les préoccupations commerciales et économiques qui peuvent présider au choix de la publicité publiée ou diffusée ne doivent en aucun cas influencer la politique rédactionnelle des organes d’information. » Dans le dossier 2005-12-028, le motif précisé à la rubrique précitée n’est pas invoqué par la plaignante.
Compte tenu de ce contexte, la commission estime que le CPEI n’aurait pas dû traiter de l’analyse de l’espace publicitaire en période électorale dans ce dossier.
Griefs pour l’appel
Mme élaine Bissonnette