Plaignant
M. Jacques Côté
Mis en cause
Mme Adrienne Arsenault, journaliste; M. Mark Harrison, réalisateur-coordinateur et l’émission « The National » et le réseau CBC/Radio-Canada
Résumé de la plainte
M. Jacques Côté porte plainte contre la journaliste, Adrienne Arsenault, pour avoir diffusé sur le réseau de la CBC, le 17 février 2010, un reportage partial portant sur la couverture négative, des Jeux olympiques de Vancouver, réalisée par les journaux britanniques.
Analyse
Grief 1 : manque d’équilibre, sélection des faits rapportés
Dans un premier temps, le plaignant déplore que la mise-en-cause n’ait pas interrogé certains des journalistes britanniques qui critiquaient les Jeux olympiques dans le cadre de son reportage et qu’ainsi l’information présentée aux téléspectateurs n’ait pas été équilibrée.
Le Conseil rappelle que le sujet du reportage était de comprendre pourquoi les journalistes britanniques ont formulé les plus virulentes critiques à l’endroit des Jeux olympiques de Vancouver. Pour répondre à cette question, la journaliste a choisi de présenter aux téléspectateurs le point de vue du rédacteur en chef du Daily Telegraph, le quotidien le plus vendu en Grande-Bretagne, voulant que les Britanniques soient anxieux à l’idée de recevoir à leur tour les Jeux en 2012. Le Conseil constate, par ailleurs, que l’objet des critiques adressées aux Jeux, par la presse britannique, n’est pas rappelé dans le reportage.
Le Conseil rappelle l’obligation d’équilibre qui incombe aux médias : « Quel que soit l’angle de traitement retenu pour une nouvelle ou un reportage, les médias et les journalistes doivent transmettre une information qui reflète l’ensemble d’une situation et le faire avec honnêteté, exactitude et impartialité. » (DERP, p. 26) Il ajoute cependant que « L’information livrée par les médias fait nécessairement l’objet de choix [qui] ne se mesurent pas seulement de façon quantitative, sur la base d’une seule édition ou d’une seule émission. » (DERP, p. 22)
Considérant le principe susmentionné, le Conseil constate que le reportage s’inscrit dans une série de trois reportages intitulée, « The Games : The Good, The Bad and The Media », diffusée sur les ondes de CBC/Radio-Canada dans le cadre de l’émission « The National ». Dans un de ces reportages, intitulé « Press slams Vancouver Games » et diffusé le 16 février 2010, le Conseil remarque que l’inventaire est fait en détail des incidents qui ont marqué le début des Jeux. Le reportage mentionne également l’attitude critique de la presse internationale, et plus particulièrement britannique, à l’égard de ces différents incidents. Par conséquent et si l’on prend en compte les deux reportages, le Conseil conclut que l’information présentée aux téléspectateurs était équilibrée. Il rejette donc le grief.
Dans un second temps, M. Côté regrette que la journaliste n’ait pas cherché à s’assurer qu’il s’agissait bien des pires Jeux de l’histoire.
Le Conseil tient à rappeler que « L’information livrée au public fait nécessairement l’objet de choix rédactionnels. » (DERP, p. 13) Il ajoute que « Les organes de presse et les journalistes ont le devoir de livrer au public une information complète, rigoureuse et conforme aux faits et aux évènements. » (DERP, p. 21)
Aussi, la journaliste était libre de ne pas inclure certaines informations dans son reportage tant et aussi longtemps qu’elle ne privait pas le public d’éléments de compréhension importants dans l’optique de l’angle choisi. Le Conseil estime que la journaliste a satisfait à ses obligations déontologiques en la matière et rejette le grief.
Enfin, le plaignant critique le fait que la journaliste ait choisi de parler de récents échecs qu’a connus la Grande-Bretagne, bien que cela ne fut aucunement en rapport avec le sujet du reportage.
Le Conseil constate que, dans le cadre du reportage, la journaliste a fait référence aux propres échecs de la Grande-Bretagne de la façon suivante : « Hopeless too is how they [the British press] occasionally describe Britain’s own extravaganzas. The Millenium Dome… The memorial to Princess Diana… ». Le Conseil comprend que la mise-en-cause a utilisé l’exemple des échecs propres à la Grande-Bretagne pour démontrer que la presse britannique ne dénigre pas seulement ce qui se passe à l’extérieur de ses frontières et que cela s’inscrit dans une tradition de journalisme britannique. Considérant que la journaliste n’a commis aucune faute déontologique en faisant référence aux « récents échecs » de la Grande-Bretagne, le Conseil rejette le grief.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil rejette la plainte de M. Jacques Côté contre la journaliste Mme Adrienne Arsenault et le réseau CBC/Radio-Canada.
Analyse de la décision
- C03C Sélection des faits rapportés
- C12A Manque d’équilibre