Plaignant
M. Martin Bisaillon, journaliste et le portail Rue Frontenac
Mis en cause
M. Stéphane Malhomme, journaliste; M. Serge Labrosse, directeur général de la rédaction et le quotidien Le Journal de Montréal; M. Pierre Tremblay, rédacteur en chef et l’Agence QMI; M. Yves Daoust, directeur général et le site Argent
Résumé de la plainte
M. Martin Bisaillon dépose une plainte contre M. Stéphane Malhomme, son ex-employeur le site Argent, l’Agence QMI ainsi que contre Le Journal de Montréal pour avoir publié sur leurs plates-formes respectives, les 17 et 18 mai 2010 l’article intitulé « Martin Tremblay a gain de cause contre le fisc » signé par M. Malhomme et qui serait le plagiat d’un article paru le 17 mai 2010 dans Rue Frontenac, sous le titre « L’ex-financier Tremblay obtient gain de cause contre le fisc » dont le plaignant est l’auteur.
Analyse
Grief 1 : plagiat
Le plaignant précise que M. Malhomme a publiquement reconnu son tort dans cette affaire et qu’il accepte ses excuses mettant en relief les difficiles conditions de travail auxquelles il a été soumis à titre d’employé du site Argent. Il ajoute qu’il attend toutefois que Le Journal de Montréal fasse, lui aussi, des excuses.
Après avoir été congédié par son employeur, M. Malhomme a reconnu avoir commis une faute professionnelle et a présenté aux médias, dans une lettre publiée sur Rue Frontencac.com, sa version des événements selon laquelle plusieurs facteurs reliés aux conditions de travail expliqueraient, en grande partie, la situation. M. Malhomme considère son ancien employeur coresponsable de la situation dénoncée par le plaignant.
De son côté, les représentants de Quebecor Média ont refusé de fournir au Conseil leur version des événements.
Le Conseil rappelle que « les médias sont responsables de tout ce qu’ils publient ou diffusent et ne doivent en aucun temps se soustraire aux standards professionnels de l’activité journalistique sous prétexte de difficultés administratives, de contraintes de temps ou d’autres raisons d’ordre similaire ». (DERP, p. 22)
Le Conseil constate l’existence du plagiat et considère qu’en plus de la responsabilité de M. Malhomme, celle de la direction des médias concernés est également engagée dans la faute professionnelle constatée. Le grief pour plagiat est retenu.
Par ailleurs, M. Malhomme identifie plusieurs facteurs organisationnels impliqués dans le cas présent : la formation, l’encadrement, la charge de travail, les délais de production, la nature des commandes, etc. Compte tenu de l’absence de réponse du groupe Quebecor et bien qu’il eût été pertinent d’évaluer le rôle de ces facteurs dans la commission d’erreur déontologique, le Conseil ne peut se prononcer sur la ou les causes de la faute professionnelle observée.
De plus, il n’appartient pas au Conseil de presse de réclamer des excuses aux parties qu’il reconnaît responsable d’une faute déontologique.
Refus de collaboration
L’Agence QMI, Le Journal de Montréal et le site Argent n’ont pas souhaité répondre à la plainte de Cyberpresse en raison de leur retrait du Conseil de presse depuis juin 2010.
Le Conseil reproche à l’Agence QMI, au Journal de Montréal et au site Argent leur manque de collaboration pour avoir refusé de répondre, devant le Tribunal d’honneur, de la plainte les concernant.
DÉCISION
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse retient la plainte de M. Martin Bisaillon et blâme pour plagiat M. Stépane Malhomme, le site Argent, l’Agence QMI et Le Journal de Montréal.
De plus pour leur manque de collaboration, le Conseil blâme l’Agence QMI, Le Journal de Montréal et le site Argent.
Analyse de la décision
- C23G Plagiat/repiquage
- C24A Manque de collaboration