Plaignant
M. Réjean Malenfant
Mis en cause
M. Raymond Tardif, rédacteur en chef et le quotidien Le Soleil
Résumé de la plainte
M. Réjean Malenfant reproche au quotidien Le Soleil d’avoir réalisé une couverture inexacte et biaisée dans un dossier impliquant la Ville de Château-Richer et le ministère des Affaires municipales, dans un article publié le 25 janvier 2011, sous le titre « Château-Richer sous la loupe du Ministère des affaires municipales ». Le plaignant déplore également que l’article n’ait pas été signé et que le journal n’ait pas assuré un suivi à cette affaire.
Analyse
Grief 1 : information inexacte et biaisée
Dans l’article mis en cause, il est relaté que la municipalité de Château-Richer fera l’objet de vérifications de la part du ministère des Affaires municipales en rapport avec certains aspects du processus d’octroi de contrats et de la gestion municipale de Château-Richer. Le plaignant reproche au journal la publication de cette allégation, par le maire de Château-Richer, contre le directeur général de la Ville. Selon M. Malenfant, cette inexactitude constitue une atteinte grave à la réputation du fonctionnaire municipal.
M. Raymond Tardif, rédacteur en chef du Soleil réplique que la couverture de la nouvelle touchant la Ville de Château-Richer était suffisante.
Après lecture de l’article en cause, le Conseil constate que le journaliste fait état d’une vérification du ministère des Affaires municipales auprès de la Ville de Château-Richer, présente la version du maire et tente, en vain, d’obtenir la version du directeur général. Le grief pour information inexacte et biaisée est rejeté.
Grief 2 : absence de suivi
Le plaignant reproche également au journal de ne pas avoir produit de reportage lors de la publication du rapport du ministère des Affaires municipales, au terme de la vérification effectuée, qui contredisait les déclarations du maire de Château-Richer.
Le représentant du Soleil rétorque que le plaignant aurait aimé que le journal entreprenne une enquête approfondie et que la direction ne partageait pas ce souhait.
En vertu de la liberté rédactionnelle dont jouissent les médias d’information, notamment en matière de sélection des couvertures journalistiques, le Conseil ne juge pas fautive la décision du Soleil d’ignorer la publication du rapport du ministère des Affaires municipales sur la ville de Château-Richer. Le grief pour absence de suivi est rejeté.
Le Conseil considère néanmoins qu’il aurait été hautement souhaitable que le journal accorde un suivi lors de la publication du rapport gouvernemental. Le public aurait été mieux informé sur la qualité de la gestion de leur municipalité, sur la responsabilité du maire et sur l’absence de reproche formulé à l’endroit du directeur général. De meilleurs standards journalistiques auraient ainsi été atteints.
Grief 3 : article non signé
Le plaignant signale que l’article n’est pas signé.
Dans son guide les Droits et responsabilités de la presse, en regard de la signature des articles, le Conseil énonce que « Les journalistes sont libres de signer ou non les textes ou les reportages qu’ils produisent. Le fait de ne pas signer certains textes n’élude toutefois pas la responsabilité des auteurs à l’égard de leur production, ni celle des médias face à ce qu’ils publient ou diffusent. » (DERP, p. 30) Le grief pour article non signé est rejeté.
Grief 4 : atteinte à la réputation
Le plaignant reproche au journaliste d’avoir atteint à la réputation d’un fonctionnaire municipal par le biais des propos relatés dans l’article.
Le Conseil rappelle que l’atteinte à la réputation, la diffamation et le libelle ne sont pas considérés comme du ressort de la déontologie journalistique, mais qu’ils relèvent plutôt de la sphère judiciaire. Comme le Conseil de presse ne rend pas de décision en la matière, le grief pour atteinte à la réputation n’a pas été traité.
Décision
Le Conseil de presse rejette la plainte de M. Réjean Malenfant contre le quotidien Le Soleil. Néanmoins, le Conseil considère qu’il aurait été hautement souhaitable que le journal accorde un suivi lors de la publication du rapport gouvernemental. Le public aurait été mieux informé sur la qualité de la gestion de leur municipalité, sur la responsabilité du maire et sur l’absence de reproche formulé à l’endroit du directeur général. De meilleurs standards journalistiques auraient ainsi été atteints.
Analyse de la décision
- C02C Accorder un suivi à une affaire
- C04A Article non signé
- C11B Information inexacte
- C11C Déformation des faits
- C17A Diffamation