Plaignant
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec – SPGQ et M. Gilles Dussault, président
Mis en cause
M. Jean-Jacques Samson, journaliste; M. Éric Cliche, directeur de l’information et le quotidien Le Journal de Québec; M. Dany Doucet, rédacteur en chef et le quotidien Le Journal de Montréal
Résumé de la plainte
M. Gilles Dussault, président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) porte plainte contre le chroniqueur Jean-Jacques Samson relativement à un article paru le 6 août 2011 dans le Journal de Québec et Le Journal de Montréal, s’intitulant « Les vautours ». M. Dussault dénonce des informations inexactes, méprisantes et même diffamatoires.
Commentaires du mis en cause
Le Journal de Québec et le Journal de Montréal n’ont pas souhaité répondre à la plainte du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec.
Analyse
Grief 1 : informations inexactes et méprisantes
M. Dussault, au nom du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec dénonce, dans l’article de M. Samson les expressions suivantes : « les professionnels des différents ministères font de la cuisine de bas de gamme » et « Ils (les dirigeants syndicaux) préconisent en somme dans le cas du ministère des Transports, de faire corriger les devoirs de bolés par des derniers de classe ». Le plaignant déplore le fait que l’auteur ne précise pas sur quelles sources il s’appuie pour écrire ces choses et considère ces affirmations comme mensongères et méprisantes.
Le Conseil souhaite rappeler le contexte existant au moment où l’article de M. Samson est paru. Quelques jours auparavant, des blocs de béton étaient tombés dans le tunnel Viger, ce qui avait soulevé l’ire de la presse en général et aussi de nombreux citoyens. De plus, alors que le ministre des Transports de l’époque, M. Sam Hamad, répétait que toutes les inspections avaient été faites, un rapport révélait que les poutres de soutènement n’avaient pas été inspectées.
Dans son guide de déontologie, le Conseil mentionne que : « Les médias et les professionnels de l’information doivent éviter de cultiver ou d’entretenir les préjugés. Ils doivent impérativement éviter d’utiliser, à l’endroit des personnes ou des groupes, des représentations ou des termes qui tendent à soulever la haine et le mépris […]. » (DERP, p. 41)
Le Conseil estime que lorsque M. Samson considère le travail des ingénieurs comme de la « cuisine de bas de gamme » et qu’il qualifie tous les ingénieurs du gouvernement de « derniers de classe », il utilise un ton et des propos méprisants, sans nuance dans la mesure où il dénigre l’ensemble des ingénieurs du gouvernement. Il véhicule des informations inexactes, nourrit ainsi de lourds préjugés à leur endroit et procède à une généralisation abusive.
Le grief pour informations inexactes et méprisantes est retenu.
Grief 2 : diffamation
Le plaignant considère que certaines affirmations contenues dans l’article de M. Samson discréditent injustement les personnes visées, trompent le lectorat et constituent un manquement flagrant à l’éthique journalistique. M. Dussault ajoute : « Le droit à l’information commande l’exactitude de ce qui est publié et implique que la liberté d’expression ne peut être confondue avec la liberté de diffamation. »
En ce qui concerne le reproche pour diffamation, le Conseil rappelle que la diffamation, le libelle et l’atteinte à la réputation ne sont pas considérés comme du ressort de la déontologie journalistique, mais qu’ils relèvent plutôt de la sphère judiciaire. Comme le Conseil de presse ne rend pas de décision en la matière, le grief pour diffamation n’a pas été traité.
Refus de collaborer
Le Journal de Québec et le Journal de Montréal n’ont pas souhaité répondre à la plainte du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec.
Le Conseil reproche au Journal de Québec et au Journal de Montréal leur manque de collaboration pour avoir refusé de répondre devant le Tribunal d’honneur de la plainte les concernant.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse retient la plainte de M. Gilles Dussault, président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec contre le chroniqueur M. Jean-Jacques Samson et le Journal de Québec de même que le Journal de Montréal pour informations inexactes et méprisantes.
Pour leur manque de collaboration, en refusant de répondre è la présente plainte, le Conseil de presse blâme le Journal de Québec et le Journal de Montréal.
Le Conseil de presse du Québec rappelle que : « Lorsqu’une plainte est retenue, l’entreprise de presse visée par la décision a l’obligation morale de la publier ou de la diffuser. » (Règlement No 3, article 8. 2)
Analyse de la décision
- C11B Information inexacte
- C17A Diffamation
- C18C Préjugés/stéréotypes
- C24A Manque de collaboration