Plaignant
BioMedco et M. Drasko Pekovic, président
Représentant du plaignant
M. Mario Girard, directeur de l’information et le quotidien La Presse
Résumé de la plainte
La compagnie BioMedco, par l’entremise de son président, M. Drasko Pekovic, dépose une plainte le 12 juin 2012 contre le quotidien La Presse, relativement à une série d’articles portant sur une analyse des eaux de piscines, série publiée en 2006. L’histoire ayant connue des rebondissements jusqu’en avril 2012, le plaignant déplore l’absence de suivi de La Presse.
Analyse
Grief 1 : absence de suivi
M. Pekovic dénonce l’absence de suivi de La Presse sur un dossier impliquant sa compagnie, BioMedco. Cette dernière avait fait l’objet d’une enquête par l’Ordre des chimistes du Québec (OCQ), à la suite d’une étude sur la qualité de l’eau des piscines publiques à Montréal et à Laval en 2006. M. Pekovic rappelle que La Presse avait fait écho aux critiques de l’OCQ, qui jugeait l’étude non scientifique. Le plaignant reproche à La Presse de ne pas avoir suivi le dossier quand, en 2010, il s’est retrouvé devant les tribunaux de la Cour du Québec puis ceux de la Cour supérieure en 2011. Surtout, et c’est ce qui fait l’objet du grief, le plaignant note que le mis en cause n’a fait aucune mention de son récent acquittement par la Cour d’appel, le 30 avril 2012. M. Pekovic écrit que le quotidien : « n’a pas eu la diligence d’informer le public de la poursuite de l’OCQ contre moi et mon entreprise et [de mentionner] que nous étions acquittés ».
Me Patrick Bourbeau du bureau des affaires juridiques de La Presse fait valoir qu’après la série d’articles de 2006, le quotidien n’a pas informé ses lecteurs du fait que l’enquête de l’OCQ avait mené au dépôt d’accusations, estimant que cette information n’était plus d’intérêt public, puisqu’elles survenaient quatre à cinq ans après les événements. N’ayant pas parlé des poursuites, il ne se sentait pas tenu de parler de leur issue. Me Bourbeau ajoute que les médias ont une liberté rédactionnelle dans le choix des sujets qu’ils traitent et dans la manière de les traiter.
Selon le guide du Conseil de presse : « La presse doit assurer un suivi rigoureux et diligent de l’information et accorder autant d’importance à l’acquittement d’un prévenu qu’à son inculpation ou à sa mise en accusation. » (DERP, p. 45) Le Conseil constate que la série d’articles de La Presse concernant l’analyse de l’eau des piscines effectuée par BioMedco a été publiée en 2006. Quelques années plus tard, le quotidien, en appliquant sa liberté éditoriale, a décidé de ne pas couvrir les poursuites intentées par l’Ordre des chimistes du Québec contre la compagnie et son président, M. Pekovic. Le Conseil juge que La Presse, n’ayant jamais publié d’information sur ces poursuites, n’était pas tenue de faire état de l’issue de ces mêmes poursuites. Le Conseil n’y voit donc pas de faute déontologique. Le grief pour absence de suivi est rejeté.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse du Québec rejette la plainte de la compagnie BioMedco et de son président, M. Drasko Pekovic, contre le quotidien La Presse pour absence de suivi.
Analyse de la décision
- C02C Accorder un suivi à une affaire