Grief 1 : utilisation inappropriée de supports visuels
Selon M. Billette, le cadrage de l’entrevue permet de voir certains graffitis apparaissant sur la table à pique-nique, l’un d’entre eux représentant une feuille de cannabis, tandis qu’un autre reprenait le sigle du Front de libération nationale (« FLQ »). Il estime que ces deux graffitis associent « consciemment ou inconsciemment » la Fête nationale « à la drogue et/ou au terrorisme ».
La représentante des mis en cause, Mme Micheline Dahlander, chef relations citoyennes et diversité Service de l’information, indique que la table où sont installés l’artiste et la journaliste a été choisie en fonction de critères techniques liés à l’éclairage et que l’équipe de tournage n’a pas remarqué « ces symboles et gribouillages ». Elle ajoute : « Ces inscriptions sur le mobilier urbain ne furent en aucun moment associées à l’organisation de la Fête nationale au cours de cet entretien. » Elle explique que le caméraman devait « impérativement varier les plans et angles de la caméra », afin que les enfants jouant derrière l’invité ne soient pas identifiables.
Dans son guide de déontologie Droits et responsabilités de la presse (DERP), le Conseil rappelle que les médias « doivent faire preuve de circonspection afin de ne pas juxtaposer illustrations et événements qui n’ont pas de lien direct entre eux et qui risquent de créer de la confusion sur le véritable sens de l’information transmise. » (p. 30)
Dans la décision 2013-01-075 (2), le Conseil a jugé qu’en associant une photographie d’un manifestant masqué à un article sur l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), le média a commis une faute puisque cette « photo était tendancieuse, dans la mesure où elle associait injustement l’ASSÉ à la commission d’actes de violence. »
Compte tenu de la nature violente des gestes posés par le Front de libération du Québec (FLQ) et du fait que la marijuana demeure une drogue illégale, une majorité des membres du comité (6/7) retient le grief d’utilisation inappropriée de supports visuels. Selon eux, le mis en cause a manqué de prudence en diffusant des images qui créaient injustement une association entre la Fête nationale, d’une part, et d’autre part un groupe terroriste ainsi qu’une drogue illégale.
Le grief pour utilisation inappropriée de supports visuels est retenu à la majorité.