Plaignant
Mme Francine Dussault
M. Roland Plante
Mis en cause
Mme Sonia Lévesque, journaliste
L’hebdomadaire L’Avantage de Rimouski
Résumé de la plainte
Mme Francine Dussault et M. Roland Plante déposent une plainte le 29 avril 2016 contre la journaliste Sonia Lévesque et l’hebdomadaire L’Avantage de Rimouski, concernant l’article « Les travaux se déroulent comme prévu à la plage de Sainte-Luce », publié le 27 avril 2016. Les plaignants déplorent un manque d’équilibre et une absence de couverture d’un événement d’intérêt public.
L’article rapporte les travaux de réfection à la plage de l’Anse-aux-Coques, à Sainte-Luce, dans la région du Bas-Saint-Laurent.
Analyse
Grief 1 : manque d’équilibre
Les plaignants soutiennent que le groupe de citoyens (Comité de surveillance des citoyens de la Municipalité de Sainte-Luce) dont ils font partie s’est opposé aux travaux de réfection de la plage de l’Anse-aux-Coques par la Ville de Sainte-Luce, mais que leur position n’a pas été couverte par l’hebdomadaire L’Avantage de Rimouski, alors qu’au contraire, la position défendue par la Ville a été amplement rapportée dans l’article mis en cause.
M. Plante mentionne que même si un article rapportant la position des opposants au projet a été publié quelques jours après l’article dénoncé, soit le 30 avril, il n’en demeure pas moins que la journaliste a laissé trop de place à la position de la Ville dans cet article.
M. René Alary, chef de contenu de L’Avantage de Rimouski, souligne que dès le début de ce projet de la plage de Sainte-Luce, le média a permis autant à la Municipalité qu’aux opposants de ce projet de s’exprimer dans son hebdo et que cette opposition a été rapportée chaque fois que l’occasion s’est présentée. M. Alary a par ailleurs fourni au Conseil plusieurs articles s’échelonnant sur plusieurs années rapportant la position des opposants au projet de plage de Sainte-Luce.
M. Alary mentionne, par ailleurs, que le comité de citoyens s’est dissout peu à peu et qu’il est maintenant réduit qu’à un seul membre, soit M. Roland Plante. Voilà pourquoi lors de la publication de l’article mis en cause, le média n’a pas jugé nécessaire de solliciter l’avis d’un comité constitué maintenant d’une seule personne.
Le mis en cause souligne qu’à la suite de la publication de l’article du 27 avril, le média a reçu un courriel de M. Jacques Tremblay, ex-président du comité des opposants au projet.
La journaliste, Sonia Lévesque, s’est entretenue avec ce dernier et sa version des faits a été rapportée dans un article publié sur le site Internet du journal le 30 avril, donc trois jours après la parution de l’article en cause, et dans la version papier dans l’édition suivante, soit le 4 mai 2016.
En matière d’équilibre, le Guide de déontologie journalistique souligne à l’article 9 d) – Qualités de l’information : « Les journalistes et les médias d’information produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes : d) équilibre : dans le traitement d’un sujet, présentation d’une juste pondération du point de vue des parties en présence. »
Le Conseil tient à rappeler que l’obligation pour un média consiste à s’assurer du traitement équilibré d’un sujet dans son ensemble et que ce traitement n’a pas nécessairement à être égal, mais plutôt proportionnel à l’importance des acteurs en présence. Dans le présent cas, le Conseil constate que le comité de citoyens a eu droit à une couverture dès le commencement du projet. De plus, 3 jours plus tard, le journal publiait un nouvel article avec la position de l’ex-président du comité de citoyens. Le Conseil considère donc que le média a respecté ses obligations en matière d’équilibre.
Le grief de manque d’équilibre est rejeté.
Grief 2 : absence de couverture d’un événement d’intérêt public
Les plaignants reprochent au journal d’avoir omis de couvrir un événement important pour les citoyens de Sainte-Luce : le dépôt d’une plainte auprès de l’UPAC, par le Comité des citoyens, pour fraude reliée aux travaux effectués sur la plage.
Le chef de contenu du journal affirme qu’il ignorait ce fait et se dit surpris d’apprendre que les plaignants auraient déposé une plainte à l’Unité anticorruption (UPAC) pour une possible fraude touchant les travaux en question.
Le Conseil de presse a demandé aux plaignants de confirmer qu’ils ont bel et bien avisé le média du dépôt d’une plainte à l’UPAC. Les plaignants n’ont transmis aucune information sur ce point. Rien ne semble donc indiquer que les plaignants aient mentionné au journal avoir déposé une plainte à l’UPAC.
En regard des informations qui précèdent, le Conseil considère que le média ne peut être tenu responsable de ne pas avoir couvert un événement qui n’a jamais été rendu public ou dont il ignorait l’existence.
Le grief d’absence de couverture d’un événement d’intérêt public est rejeté.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse du Québec rejette la plainte de Mme Francine Dussault et M. Roland Plante contre Mme Sonia Lévesque, journaliste et l’hebdomadaire L’Avantage de Rimouski, pour les griefs de manque d’équilibre et d’absence de couverture d’un événement public.
Jacques Gauthier
Président du sous-comité des plaintes
La composition du sous-comité des plaintes lors de la prise de décision :
Représentants du public :
- Mme Ericka Alnéus
- M. Jacques Gauthier
- M. Luc Grenier
Représentant des journalistes :
- M. Philippe Teisceira-Lessard
Représentants des entreprises de presse :
- M. Pierre-Paul Noreau
- M. Gilber Paquette