Plaignant
Mme Michelle Chartrand
Mis en cause
M. David Price, rédacteur en chef
Le bimensuel Free Press NDG/Hampstead/Côte-St-Luc
Résumé de la plainte
Mme Michelle Chartrand dépose une plainte le 9 octobre 2016 contre le rédacteur en chef David Price et le bimensuel Free Press NDG/Hampstead/Côte-St-Luc concernant ses échanges courriel avec M. Price à la suite de la publication de sa lettre dans le courrier des lecteurs de l’édition du 13 septembre 2016. Elle déplore un manque de courtoisie de la part du rédacteur en chef à son endroit.
La plaignante reproche également au rédacteur en chef d’avoir modifié incorrectement sa lettre. Le Conseil juge que ce grief n’est pas recevable puisqu’il n’y a aucune apparence de faute déontologique, les modifications apportées à la lettre de la plaignante n’en changeant pas le sens et ne trahissant pas la pensée de l’auteure. Ce grief ne sera donc pas traité.
Le mis en cause n’a pas souhaité répondre à la plainte.
Les échanges de courriels, visés par la présente plainte, portent sur une lettre aux lecteurs signée par la plaignante.
Analyse
Grief 1 : manque de courtoisie dans des interactions avec le public
La plaignante considère que le rédacteur en chef a utilisé dans leurs échanges de courriels des mots intimidants, méprisants et chargés de préjugés ainsi qu’un ton condescendant. Elle lui reproche les passages suivants : « I improved your letter (despite your repeated complaints about, and attacks on, us – yes “attacks”) », « You want a jihad against the Monkland Merchants Association », « You can create your own anti-Monkland Merchants Pravda » et « you want to communicate with our readers with near complete autonomy, you can always buy an advertisement from us. Within very broad limits (e.g., no libel, pornography, racism, sexism), you can do whatever you want in an ad ». (« J’ai amélioré votre lettre (malgré vos plaintes répétées et vos attaques contre nous, oui “attaques”) », « Vous voulez un djihad contre l’Association des marchands de la rue Monkland », « Vous pouvez créer votre propre Pravda contre les marchands de la rue Monkland » et « vous voulez communiquer avec nos lecteurs avec une autonomie presque complète, vous pouvez toujours acheter un espace publicitaire. Dans des limites très larges (par exemple celles de diffamation, de pornographie, de racisme, de sexisme) vous pouvez faire ce que vous voulez dans votre publicité ».) (Traduction du Conseil)
La plaignante fait valoir que le mis en cause « gagne sa vie avec les mots et le sens des mots ». Elle observe que dans ses courriels, il a choisi des « mots hostiles, intimidants, méprisants, chargés de préjugés (jihad, Pravda, attacks) et à connotation religieuse ».
La plaignante juge contradictoire que dans l’édition du 27 septembre le mis en cause demande aux lecteurs de lui faire parvenir leurs commentaires, alors que la veille, il lui faisait parvenir ce qu’elle qualifie de « courriel incendiaire ».
En ce qui concerne les interactions avec le public, le Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec prévoit à l’article 27 que « [l]es journalistes et les médias d’information font preuve de courtoisie dans leurs rapports avec le public ».
Dans la décision D2016-08-024, la plaignante considérait que le président d’un hebdomadaire l’avait traitée de menteuse parce qu’en réaction à une lettre dans laquelle elle dénonçait l’incomplétude d’un article, le mis en cause avait répliqué qu’il s’agissait de propos diffamatoires. Après analyse de la correspondance entre les parties, le Conseil avait rejeté le grief en justifiant ainsi sa décision : « Bien que sa réponse ait été fournie sans grande formule de politesse, il serait exagéré d’y voir autre chose qu’une correspondance qui allait droit au but, sans broderie. »
À la lecture des échanges entre la plaignante et le rédacteur en chef, le Conseil n’observe aucune entorse à la déontologie. Même si le mis en cause manifeste de l’impatience et utilise un langage coloré, le Conseil juge qu’il ne franchit pas la limite de la courtoisie.
Le grief de manque de courtoisie dans les interactions avec le public est rejeté.
Refus de collaborer
Le Conseil déplore le fait que le bimensuel Free Press NDG/Hampstead/Côte-St-Luc ait refusé de répondre, devant le tribunal d’honneur, de la plainte le concernant.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse du Québec rejette la plainte de Mme Michelle Chartrand contre le rédacteur en chef David Price et le bimensuel Free Press NDG/Hampstead/Côte-St-Luc concernant un grief de manque de courtoisie dans les interactions avec le public.
La composition du sous-comité des plaintes lors de la prise de décision :
Représentants du public :
M. Paul Chénard
M. Luc Grenier
Mme Linda Taklit
Représentante des journalistes :
Mme Audrey Gauthier
Représentants des entreprises de presse :
M. Jed Kahane
M. Raymond Tardif