Grief 1 : information incomplète
Le plaignant reproche à Mme Lise Ravary d’avoir présenté de l’information incomplète en référant au climategate. Il vise le passage suivant de sa chronique : « Car voyez-vous, il n’y a pas que Donald Trump qui torture les faits pour nous convaincre qu’il a raison. Les saints écologistes aussi utilisent l’approximation, sous le couvert de nous sortir de notre torpeur face au saccage de l’environnement. En 2009, des scientifiques de la prestigieuse Climatic Research Unit de l’Université d’East Anglia ont été accusés d’avoir tripoté des données pour exagérer le réchauffement climatique deux semaines avant la Conférence de Copenhague. »
Le plaignant considère que la chroniqueuse aurait dû préciser que les chercheurs de la Climatic Research Unit de l’Université d’East Anglia ont été blanchis des accusations dont ils ont fait l’objet dans le climategate et que neuf enquêtes indépendantes ont démontré que les scientifiques n’ont pas manipulé les données. Le plaignant soutient que cette information était « capitale pour une juste compréhension de la situation ».
Le Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec rappelle, à l’article 10.2 (3), que le journaliste d’opinion, s’assure que « l’information qu’il présente est exacte, rigoureuse dans son raisonnement et complète, tel que défini à l’article 9 du présent Guide ».
En matière d’information incomplète, le Guide de déontologie journalistique, prévoit à son article 9 alinéa e) : « Les journalistes et les médias d’information produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes : [...] e) complétude : dans le traitement d’un sujet, présentation des éléments essentiels à sa bonne compréhension, tout en respectant la liberté éditoriale du média. »
Après étude du dossier, le Conseil considère que la chroniqueuse a omis une information importante et significative pour la compréhension des faits. En effet, le Conseil constate que l’information selon laquelle les chercheurs de la Climatic Research Unit de l’Université d’East Anglia auraient « été accusés d’avoir tripoté des données pour exagérer le réchauffement climatique deux semaines avant la Conférence de Copenhague » est incomplète. Ces chercheurs ont été blanchis des accusations dont ils ont fait l’objet dans le climategate, en 2010 et 2011. Le Conseil estime que l’omission de ces faits a eu un impact sur les conclusions tirées par Mme Ravary et constitue une erreur d’incomplétude car il était essentiel à la compréhension du sujet.
Le grief d’information incomplète est retenu.
Refus de collaborer
Le Conseil déplore le refus de collaborer du Journal de Montréal et du Journal de Québec, qui ne sont pas membres du Conseil de presse, en ne répondant pas à la présente plainte.