Plaignant
M. Samuel Audet-Sexton
Mis en cause
Mme Lise Ravary, chroniqueuse
Le quotidien Le Journal de Québec
Résumé de la plainte
M. Samuel Audet-Sexton dépose une plainte le 10 juillet 2017 contre la chroniqueuse Lise Ravary et le quotidien Le Journal de Québec concernant la chronique « Qui a maltraité Omar Khadr » publiée le 9 juillet 2017. Le plaignant dénonce la publication d’information inexacte.
Les mis en cause n’ont pas souhaité répondre à la plainte.
Dans sa chronique, Mme Ravary revient sur la compensation de 10,5 millions de dollars accordée à l’ex-prisonnier de Guantanamo Omar Khadr par le gouvernement canadien.
Analyse
Grief 1 : information inexacte
M. Audet-Sexton reproche à Mme Ravary d’avoir publié une inexactitude lorsqu’elle avance : « Sous son gouvernement [Harper], des agents canadiens ont mené à Guantanamo des séances d’interrogation qui n’avaient rien d’une journée à la plage ».
Selon le plaignant, « les séances d’interrogation d’Omar Khadr, par des agents canadiens, ont eu lieu en 2003, alors que c’était les libéraux qui étaient au pouvoir ». Il ajoute qu’il n’y a pas eu de séances après 2003, en raison d’injonctions de la Cour.
En matière d’exactitude, le Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec stipule à l’article 9 a) : « Les journalistes et les médias d’information produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes : a) exactitude : fidélité à la réalité ».
Après vérifications, le Conseil constate que les interrogatoires d’Omar Khadr par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) ont eu lieu en 2003. Le SCRS a été blâmé six ans plus tard pour avoir violé les droits de M. Khadr lors de ces interrogatoires. Or, en 2003, c’était le gouvernement de Jean Chrétien qui était au pouvoir, et non le gouvernement de Stephen Harper, élu premier ministre en 2006.
En matière de journalisme d’opinion, le Guide prévoit à l’article 10.2 (3) que l’information que présente le journaliste d’opinion doit être « exacte, rigoureuse dans son traitement et complète ».
Le grief d’information inexacte est retenu.
Refus de collaborer
Le Conseil déplore le refus de collaborer du Journal de Québec qui n’est pas membre du Conseil de presse, en ne répondant pas à la présente plainte.
Décision
Au vu de ce qui précède, le Conseil de presse du Québec retient la plainte de M. Samuel Audet-Sexton et blâme la chroniqueuse Lise Ravary et le quotidien Le Journal de Québec pour le grief d’inexactitude.
Le Conseil de presse du Québec rappelle que : « Lorsqu’une plainte est retenue, l’entreprise de presse visée par la décision a l’obligation morale de la publier ou de la diffuser. Les entreprises de presse membres s’engagent à respecter cette obligation et à faire parvenir au Conseil une preuve de cette publication ou diffusion dans les 30 jours de la décision. » (Règlement No 2, article 31.02)
Linda Taklit
Présidente du comité des plaintes
La composition du comité des plaintes lors de la prise de décision :
Représentants du public :
- M. Luc Grenier
- Mme Linda Taklit
Représentants des journalistes :
- M. Simon Chabot
- Mme Lisa-Marie Gervais
Représentants des entreprises de presse :
- M. Éric Trottier
- M. Pierre-Paul Noreau