Plaignant
M. Martin Lampron
M. Pascal Deschenes
M. Maxime Deck
Mis en cause
Mme Mélanie Marquis, journaliste
La Presse canadienne
lapresse.ca
Résumé de la plainte
MM. Martin Lampron, Pascal Deschenes et Maxime Deck déposent, les 7 et 8 novembre 2017, une plainte contre la journaliste Mélanie Marquis, La Presse canadienne et le site Internet lapresse.ca concernant l’article intitulé « Débat sur un projet de loi conservateur pour assouplir le port d’armes », publié le 7 novembre 2017. Les plaignants reprochent aux mis en cause un titre inexact et sensationnaliste.
La dépêche de l’agence de presse La Presse canadienne rédigée par Mélanie Marquis traite du débat à la Chambre des communes relatif au projet de loi C-346, qui est, à ce moment, étudié par les députés. Le projet de loi vise à assouplir le cadre réglementaire de la possession d’armes à feu au Canada.
Analyse
Grief 1 : titre inexact
Principes déontologiques applicables
Guide de déontologie journalistique, article 9 – Qualités de l’information : « Les journalistes et les médias d’information produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes : a) exactitude : fidélité à la réalité ».
Guide, article 27.1 – Correction des erreurs : « Les journalistes et les médias d’information corrigent avec diligence leurs manquements et erreurs, que ce soit par rectification, rétractation ou en accordant un droit de réplique aux personnes ou groupes concernés, de manière à les réparer pleinement et rapidement. »
Le Conseil doit déterminer si le titre « Débat sur un projet de loi conservateur pour assouplir le port d’armes » était inexact.
Décision
Le Conseil de presse du Québec juge que le titre de la nouvelle en cause n’est pas fidèle à la réalité et retient le grief de titre inexact.
Analyse
MM. Lampron, Deschenes et Deck soutiennent que l’emploi du terme « port d’armes » dans le titre de la nouvelle en cause est erroné.
Ils soulignent que le projet de loi C-436 dont il est question vise la possession d’armes à feu, et non le port d’armes. Ils estiment que l’emploi de ce terme « induit le public en erreur ».
Après vérification, le Conseil constate que le terme « port d’armes » n’est pas employé dans le texte du projet de loi C-436. Par ailleurs, la journaliste Mélanie Marquis a admis avoir effectivement commis une erreur dans le titre, qu’elle assure avoir corrigée rapidement.
Le Conseil note que la première version de la dépêche de La Presse canadienne a été publiée le 7 novembre 2017 à 12 h 23 sur lapresse.ca. Elle a été actualisée à 18 h 53, avec le titre rectifié : « Débat sur un projet de loi conservateur pour assouplir les cadres de la possession d’armes ».
Dans le titre original, l’inexactitude est majeure. Le manque de distinction entre le port d’armes et la possession d’armes, pour un sujet aussi sensible et d’actualité que le contrôle des armes à feu, pouvait induire le public en erreur, estime le Conseil.
Grief 2 : titre sensationnaliste
Principes déontologiques applicables
Guide, article 14.1 – Sensationnalisme : « Les journalistes et les médias d’information ne déforment pas la réalité, en exagérant ou en interprétant abusivement la portée réelle des faits et des événements qu’ils rapportent. »
Guide, article 27.1 – Correction des erreurs : « Les journalistes et les médias d’information corrigent avec diligence leurs manquements et erreurs, que ce soit par rectification, rétractation ou en accordant un droit de réplique aux personnes ou groupes concernés, de manière à les réparer pleinement et rapidement. »
Le Conseil doit déterminer si le titre « Débat sur un projet de loi conservateur pour assouplir le port d’armes » était sensationnaliste.
Décision
Le Conseil juge que le titre en cause n’interprète pas abusivement et n’exagère pas les faits en question tel que l’énonce l’article 14.1 du Guide. Il rejette le grief de titre sensationnaliste.
Analyse
M. Deschene affirme que l’utilisation du terme « port d’armes » dans le titre de l’article « n’est que du sensationnalisme » et il y voit « une tentative de semer l’effroi ». M. Deck considère quant à lui qu’il s’agit de « désinformation dans le but de tromper la population délibérément ».
Bien que les plaignants estiment que le titre était sensationnaliste, le Conseil ne saurait y voir une intention malveillante. Les mis en cause ont admis leur erreur et l’ont corrigée avec diligence. Le Conseil ne constate ni abus ni exagération dans l’utilisation du terme « port d’armes », seulement une erreur factuelle.
Décision
Le Conseil de presse du Québec retient les plaintes de MM. Lampron, Deschenes et Deck contre la journaliste Mélanie Marquis, La Presse canadienne et lapresse.ca concernant le grief de titre inexact. Il la rejette concernant celui de titre sensationnaliste. L’inexactitude commise par les mis en cause ayant été corrigée avec diligence, comme le recommande l’article 27.1 du Guide, le Conseil prononce à l’unanimité l’absolution des mis en cause, qui ne reçoivent pas de blâme.
Le Conseil de presse du Québec rappelle que « lorsqu’une plainte est retenue, l’entreprise de presse visée par la décision a l’obligation morale de la publier ou de la diffuser. Les entreprises de presse membres s’engagent à respecter cette obligation et à faire parvenir au Conseil une preuve de cette publication ou diffusion dans les 30 jours de la décision. » (Règlement No 2, article 31.02)
Mme Renée Lamontagne
Présidente du comité des plaintes
La composition du comité des plaintes lors de la prise de décision :
Représentants du public :
Mme Ericka Alnéus
Mme Renée Lamontagne
M. Luc Grenier
M. Richard Nardozza
Représentants des journalistes :
Mme Lisa-Marie Gervais
M. Luc Tremblay
Représentants des entreprises de presse :
Mme Nicole Tardif
M. Jed Kahane