Plaignant
François Couillard
Mis en cause
Richard Martineau, chroniqueur
Le quotidien Le Journal de Montréal
Le site Internet www.journaldemontreal.com
Résumé de la plainte
François Couillard dépose plainte le 28 octobre 2018 contre le journaliste Richard Martineau, le quotidien Le Journal de Montréal, ainsi que le site Internet www.journaldemontreal.com concernant la chronique « Racisme à géométrie variable », publiée le même jour. Le plaignant reproche des informations inexactes et un manque de rigueur de raisonnement.
CONTEXTE
Dans sa chronique, Richard Martineau partage son opinion concernant l’islamophobie, un sujet qui fait couler beaucoup d’encre au Québec au moment de la publication du texte en cause. Le chroniqueur y avance que l’indignation est plus grande et le poids médiatique plus élevé quand il est question d’islamophobie que lorsqu’il s’agit d’antisémitisme. Le chroniqueur explique à sa manière d’où provient ce qu’il estime être du racisme « à géométrie variable » en comparant comment sont perçues les victimes musulmanes et juives ayant subi des actes racistes.
Analyse
Principes déontologiques applicables
Qualités de l’information : « Les journalistes et les médias d’information produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes : a) exactitude : fidélité à la réalité. » (article 9 du Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec)
Qualités de l’information : « Les journalistes et les médias d’information produisent, selon les genres journalistiques, de l’information possédant les qualités suivantes : b) rigueur de raisonnement. » (article 9 du Guide)
PLAINTE JUGÉE NON RECEVABLE
Le Conseil considère la plainte irrecevable en regard de l’article 13.03 de son Règlement No 2 qui prévoit qu’une plainte ne peut exprimer « une divergence d’opinions avec l’auteur d’une publication ».
Analyse
François Couillard déplore que Richard Martineau laisse entendre que la gauche sous-évalue le problème de l’antisémitisme, qu’elle colporte les théories du complot sur les Juifs et qu’elle pourrait être responsable de la fusillade survenue à Pittsburgh. Il reproche également au journaliste de qualifier de stupides les propos de l’ancien agent du Service du renseignement de sécurité Michel Juneau-Katsuya. Cependant, à la lecture de la chronique en cause et au regard des arguments du plaignant pour prouver les inexactitudes qu’il soulève, le Conseil constate que ceux-ci ne sont pas fondés, car ils relèvent de la divergence d’opinions.
Bien que François Couillard reproche à Richard Martineau de manquer de rigueur de raisonnement en faisant un amalgame entre islamophobie et colonialisme, le Conseil constate là encore que l’argumentaire du plaignant repose sur une vision différente de l’enjeu soulevé par le chroniqueur.
Dans plusieurs plaintes antérieures, le Conseil a expliqué qu’il ne traite pas les divergences d’opinions, puisque le journalisme d’opinion permet une grande latitude dans l’expression de points de vue à ceux qui le pratiquent. Dans la décision D2015-09-034, le Conseil a estimé qu’il ne pouvait pas traiter le grief, car les inexactitudes avancées par le plaignant concernaient plutôt une divergence d’opinions avec le chroniqueur. Dans le dossier D2016-12-069, le Conseil a jugé que le grief d’informations inexactes (…) n’était pas recevable « puisqu’il ne s’agissait pas d’inexactitude de faits, mais plutôt de divergence d’opinions (…) Il n’y a donc aucune apparence de faute déontologique ».
De la même façon, dans le cas présent, le Conseil juge que les éléments de la plainte, même s’ils sont présentés comme des inexactitudes et un manque de rigueur de raisonnement, constituent en fait des divergences d’opinions entre le plaignant et le chroniqueur.
Décision
Le Conseil de presse du Québec ne peut donner suite à la plainte de François Couillard contre le journaliste Richard Martineau, le quotidien Le Journal de Montréal et le site Internet www.journaldemontreal.com concernant les griefs d’informations inexactes et de manque de rigueur de raisonnement, puisque celle-ci est jugée irrecevable.
Michel Loyer
Président du comité des plaintes
La composition du comité des plaintes lors de la prise de décision :
Représentants du public :
Ericka Alneus
Renée Lamontagne
Michel Loyer
Richard Nardozza
Représentants des journalistes :
Simon Chabot
Noémi Mercier
Représentants des entreprises de presse :
Pierre Champoux
Marie-Andrée Prévost