Grief 1 : photographie entretenant les préjugés
Principe déontologique applicable
Discrimination : « Les journalistes et les médias d’information s’abstiennent d’utiliser, à l’endroit de personnes ou de groupes, des représentations ou des termes qui tendent, sur la base d’un motif discriminatoire, à susciter ou attiser la haine et le mépris, à encourager la violence ou à entretenir les préjugés. » (article 19 (1) du Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec)
Illustrations, manchettes, titres et légendes : « Le choix et le traitement des éléments accompagnant ou habillant une information, tels que les photographies, vidéos, illustrations, manchettes, titres et légendes, doivent refléter l’information à laquelle ces éléments se rattachent. » (article 14.3 du Guide)
Le Conseil doit déterminer si le média a publié une photographie entretenant les préjugés.
Décision
Le Conseil de presse du Québec rejette le grief de photographie entretenant les préjugés.
Analyse
Bien que la plaignante indique que « l'utilisation de la photo [...] associée à un titre parlant d'expulsion des médias contribue, à [s]on avis, aux préjugés associés au port de signes religieux », le Conseil constate que la plaignante n’identifie pas quel préjugé serait véhiculé par la photographie. Le média a choisi de représenter, par cette photo, le débat sur la laïcité. Cette photo montre un symbole, le hidjab, vêtement porté par les femmes musulmanes, qui se trouve au coeur de ce débat. Elle n’est pas, en soi, discriminatoire.
La plaignante déplore également que la photo « cible » cette personne, alors que l’assemblée a voté démocratiquement à huis clos. Selon elle, « il est profondément irrespectueux de faire porter le fardeau de la décision de l’ensemble des membres à cette femme (qui n’est même pas citée dans l’article!) »
Cependant, comme le souligne La Presse dans sa réplique, « il est clair par le titre du texte et de la légende accompagnant la photographie [Réunis en conseil national à Montréal, les militants de Québec solidaire ont lancé un débat sur l'interdiction des signes religieux dans la fonction publique] que ce sont les membres du parti qui sont responsables collectivement de la décision » d’imposer le huis clos. Le Conseil est d’avis que la photographie reflétait effectivement le sujet de l’article.