Grief 1 : manque d’équité
Principe déontologique applicable
Équité : « Les journalistes et les médias d’information traitent avec équité les personnes et les groupes qui font l’objet de l’information ou avec lesquels ils sont en interaction. » (article 17 du Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec)
Le Conseil doit déterminer si la rédactrice en chef a manqué à son devoir d’équité.
PLAINTE JUGÉE NON RECEVABLE
Le Conseil considère la plainte irrecevable en regard de l’article 13.03 de son Règlement No 2 qui prévoit qu’une plainte ne peut exprimer « une divergence d'opinions avec l'auteur d'une publication ».
Analyse
Les plaignants déplorent que Carmen Marie Fabio les qualifie de « voix insignifiantes » (« insignificant voices ») dans son éditorial, des mots qu’ils estiment « réducteurs et offensants ».
Le Conseil juge toutefois que la rédactrice en chef pouvait utiliser ces termes qui relèvent de son opinion, étant donné que l’éditorial d’un journal constitue une tribune dans laquelle l’auteur exprime son point de vue.
Dans plusieurs dossiers antérieurs, le Conseil a estimé que certains manquements allégués par des plaignants concernaient plutôt une divergence d’opinions avec des chroniqueurs ou des éditorialistes. Par exemple, dans le dossier D2015-09-034, le Conseil avait déterminé qu’il n’avait pas à traiter les divergences d’opinions dans le cadre du journalisme d’opinion, « un genre permettant une grande latitude dans l’expression de points de vue et d’opinions à ceux qui le pratiquent ».
De la même façon, dans le cas présent, le Conseil juge que la journaliste, dans son éditorial, pouvait exprimer son opinion voulant que les voix de deux citoyens étaient « insignifiantes », selon elle. Ce grief relève plutôt d’une divergence d’opinions entre les plaignants et l’éditorialiste.
Par ailleurs, M. Smolsky reproche à la rédactrice en chef du Journal de les accuser, M. Boyer et lui, de « poor decrease souls » (« pauvres âmes rétrécies »). Dans son éditorial, Mme Fabio parle plutôt de « poor deceased souls » (« pauvres âmes décédées ») en évoquant les musulmans qui pourraient être enterrés dans ce cimetière. Ce grief n’a donc pas été traité.