Déclaration du Conseil de presse du Québec sur les conséquences, pour le droit du public à l’information, du conflit de travail entre la Société Radio-Canada et ses journalistes des salles de nouvelles de Montréal, Québec et Rimouski

Le 23 janvier 1981. Le Conseil de presse du Québec, réuni en assemblée générale spéciale le 22 janvier, à Montréal, a exprimé une vive inquiétude devant les conséquences du conflit qui oppose la Société Radio-Canada aux journalistes des ses salles de nouvelles de Montréal, Québec et Rimouski depuis le 30 octobre dernier et qui prive la population d’une source d’information importante subventionnée à même ses deniers.

Bien qu’il ne relève pas de la compétence du Conseil de presse d’intervenir dans les conflits de travail qui perturbent le monde de l’information, non plus que de faire le partage des responsabilités qui opposent les parties en cause, celui-ci s’alarme devant uns situation qui s’éternise et qui compromet le droit du public à l’information qu’il a pour tâche essentielle d’assurer et de protéger.

Le Conseil estime que le conflit qui affecte la Société Radio-Canada, comme ceux qui, dans le passé, ont touché d’autres organes d’information, cause un grave préjudice au public qui se voit ainsi privé d’une partie importante de ses sources d’information habituelles. Aussi est-il urgent, selon le Conseil, que les parties en cause trouvent les terrains d’entente qui permettront de rétablir un service public dont la disparition, même temporaire, compromet la qualité de la vie démocratique.

Le Conseil de presse fait donc instamment appel au sens de la responsabilité sociale et professionnelle des parties en cause afin qu’elles activent leur négociations en vue d’assumer, dans les plus brefs délais, leur fonction primordiale de produire et de transmettre l’information à la population qui, dans ce genre de conflit, est toujours la première victime.

Le Conseil invite aussi le public à se saisir lui-même du problème en faisant savoir aux parties en cause qu’il n’accepte pas de voir brimé son droit à l’information plus longtemps.