Droit de commenter, devoir de modérer – Au Québec

Le Devoir

Au Devoir, tous les textes sont ouverts aux commentaires, des brèves, aux textes originaux en passant par les dépêches d’agences de presse. « Dès qu’on a eu les possibilités techniques sur notre site, on a permis aux lecteurs de commenter tous nos contenus, explique Paul Cauchon, directeur de l’information adjoint, Internet. On a fait le pari qu’avec la qualité de notre lectorat, on allait avoir un dialogue stimulant, qui tire vers le haut; mais ça ne veut pas dire qu’on n’a pas de problèmes », nuance-t-il.

Avec son statut de quotidien indépendant, le Devoir n’a pas les mêmes moyens que d’autres gros joueurs. « Dès le départ, on a été submergés de commentaires et très rapidement, la question de la modération s’est posée à notre petite rédaction. » Actuellement, c’est l’équipe web, soit quatre personnes, pupitreurs pour la plupart, qui modère la totalité des commentaires publiés sur le site. Une charge de travail qui s’ajoute aux tâches quotidiennes de l’équipe, et qui ne va pas en diminuant; le nombre de commentaires est en constante progression et dépasse maintenant les 10 000 par mois.

Incidemment, le Devoir prévoit appliquer plusieurs changements au format des commentaires cette année, notamment en bannissant l’utilisation de pseudonymes et en limitant la période d’ouverture des textes aux commentaires. Actuellement, tous les textes depuis 2006 peuvent être commentés.

« Il risque d’y avoir des critiques, mais ça reste avant tout une question de ressources, que les internautes ne voient pas toujours, constate Paul Cauchon. Et attention, commenter n’est pas un droit, mais un privilège », rappelle-t-il.

Nétiquette LeDevoir.com

Particularité : l’usage d’un bon français est encouragé et un commentaire comportant trop de fautes d’orthographe pourra être rejeté.

Le Journal de Montréal

Fraîchement lancé, le site du Journal de Montréal, auparavant hébergé par le portail Canoë, ouvrira-t-il la totalité de ses articles aux commentaires des internautes ? « Pour l’instant, la plupart de nos blogues permettent aux lecteurs de commenter, mais la rédaction n’a pas encore tranché pour les autres contenus, explique Mathieu Turbide, adjoint au directeur de l’information au Journal de Montréal. On envisage plusieurs scénarios. » L’équipe se permet différents essais ce printemps, alors que le site est toujours en version bêta.

Quelle forme prendra la modération des commentaires? Là aussi, l’équipe considère plusieurs options. « On veut que les gens puissent intervenir, commenter, entrer en discussion avec nos journalistes, nos chroniqueurs, mais on veut que ça se fasse correctement et que la technologie choisie ait une durée de vie intéressante », précise Mathieu Turbide. Pour l’instant, lorsque certains articles sont ouverts aux commentaires, l’inscription est nécessaire, mais les pseudonymes sont acceptés, et la Nétiquette affichée est toujours celle qui s’appliquait à l’époque du portail Canoë.

Nétiquette du Journal de Montréal

Particularité : on mentionne que les adresses IP sont enregistrées pour des raisons de sécurité et le site promet de sévir contre les utilisateurs qui ne respectent pas la Nétiquette.