Le 13 mars 1981. À la suite du déclanchement de la campagne électorale au Québec, il devient impératif de mettre fin au long conflit de travail qui, depuis quatre mois, a causé la suspension de tous les bulletins d’information à Radio-Canada. À un moment où tout le monde s’accorde pour dire que cette élection provinciale sera une des plus cruciales pour le Québec, on ne peut priver plus longtemps les citoyens du Québec d’une partie importante de leurs moyens d’information pour alimenter leur réflexion et qui sont essentiels à la qualité de leur vie démocratique. Telle est l’invitation que le président du Conseil de presse, monsieur Aimé Gagné, lance aux parties impliquées dans le conflit à Radio-Canada, à l’annonce de la tenue d’une élection provinciale.
Le Conseil de presse est un organisme tripartite autonome et indépendant, groupant des représentants du public, des journalistes et des médias, qui voit à protéger le droit du public à une information libre, exacte et complète, de même qu’à assurer la liberté de presse au Québec.
Fortement inquiet de l’absence, depuis plusieurs mois, d’une information à laquelle les citoyens ont droit, monsieur Gagné a invité les dirigeants de la Société Radio-Canada, de même que ceux du Syndicat général du cinéma et de la télévision, lequel regroupe les journalistes du réseau d’État, à faire preuve d’un sens aigu de responsabilité et d’esprit civique et à prendre les moyens qui s’imposent pour régler ce différend le plus tôt possible.
Monsieur Gagné est particulièrement préoccupé par le présent conflit du fait que les autres médias ne peuvent, à eux seuls, combler le vacuum créé par la disparition des ondes d’une partie importante de l’information à laquelle la population a été habituée et qui lui est toujours essentielle.
Le président du Conseil de presse profite de l’invitation qu’il fait aux deux parties d’en venir rapidement à une entente pour demander également à la population de l’appuyer dans son appel aux parties en cause, en leur faisant savoir par tous les moyens dont elle dispose qu’elle n’accepte plus de voir ainsi brimé plus longtemps son droit à l’information.