Le président du Conseil de presse du Québec, M. Michel Roy, se demande si la ministre de la Culture et des Communications du Québec, Mme Diane Lemieux, veut abolir son organisme, dont l’indépendance est reconnue, et lui substituer une institution plus docile.
M. Roy réagit ainsi à l’annonce de la création d’un Comité conseil sur la qualité et la diversité de l’information par la ministre Lemieux, et au mandat que celle-ci entend confier aux 13 membres du groupe de travail présidé par Mme Armande Saint-Jean, ex-journaliste et professeure à l’Université de Sherbrooke. Le comité devra au plus tard faire connaître ses recommandations à la ministre en janvier 2003 afin que celle-ci puisse déposer un projet de loi au printemps.
Dans les notes écrites qu’elles a diffusées, la ministre Diane Lemieux annonce qu’elle demandera aux entreprises de presse de s’autoréglementer afin de combattre les effets éventuels de la concentration de la propriété des organes d’information. La ministre souhaite de plus que ce comité « examine de près les pratiques journalistiques en cours, le métier de journaliste n’étant pas encadré par une corporation professionnelle ». Mme Lemieux voudrait aussi « amener les journalistes à se doter de mécanismes d’encadrement professionnel souples mais susceptibles d’assurer un niveau élevé de professionnalisme » .
La ministre propose également de faciliter le recours des citoyens désireux de dénoncer des situations qu’ils jugent inacceptables en regard de la qualité de l’information. « Actuellement, écrit-elle, le tribunal d’honneur du Conseil de presse du Québec, organisme privé à but non lucratif qui existe depuis près de 30 ans, est le seul à leur offrir ce genre de recours. Aussi, la ministre croit-elle que les citoyens doivent avoir un lieu public et permanent pour faire part de leurs doléances en matière de qualité de l’information ».
Le président Michel Roy du CPQ, et les membres de son bureau de direction, réunis aujourd’hui, reconnaissent que la ministre Lemieux ne saurait, dans un court document, développer et clarifier chacune de ses propositions. Mais le Conseil de presse comprend difficilement la portée des propos de Mme Lemieux quand elle énonce que les « citoyens doivent avoir un lieu public et permanent pour faire part de leurs de doléances».
Le Conseil de presse, a précisé son président, est déjà un lieu public et permanent. Il reçoit quelque 120 plaintes par année et rend environ 80 décisions. Il est constitué des représentants des journalistes (FPJQ), des entreprises de presse et des délégués du public. Les journaux sont incités à publier les décisions du CPQ. Le Conseil de presse du Québec est reconnu pour être l’un des plus actifs en Occident.
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