Faute grave : identifier une victime d’agression sexuelle
Press Complaint Commission (PCC), Royaume-Uni. Au Royaume-Uni, le Sexual Offences Act de 1992 interdit de dévoiler le nom d’une victime d’agression sexuelle. C’est pourtant ce qu’a fait, en 2011, le Daily Mirror, dans un article portant sur la comparution du présumé agresseur de deux femmes, dont une a vu son nom publié. La semaine dernière, le quotidien écopait une amende de 1200 £.
Le 22 février, la Press Complaints Commission (PCC) prenait la balle au bond, en retenant une plainte formulée par la police de Cleveland au nom de la victime. Dévoiler l’identité de la femme allait également à l’encontre d’une clause du code de pratique de la PCC.
Cette clause vise notamment à ne pas décourager de futures victimes à porter plainte à la police, par crainte de voir leur nom étalé au grand jour.
Quoique le Daily Mirror ait admis d’emblée avoir commis une faute, que son rédacteur en chef ait offert ses excuses dans une lettre adressée personnellement à la victime et que le quotidien ait publié des excuses publiques, la PCC souligne la gravité de l’erreur.
Le Daily Mirror a déclenché une enquête interne à la suite de l’incident, contraint son journaliste à suivre une formation et a assuré qu’il prendrait des mesures afin qu’une telle faute ne se reproduise plus.
Conseil de déontologie journalistique (CDJ), Belgique. Le 20 février, le CDJ rendait une décision semblable à l’encontre du journal La Meuse, qui a dévoilé, dans un article publié le 11 janvier, le nom complet d’un jeune homme et des indications suffisantes pour identifier une jeune fille, tous deux victimes mineures d’un pédophile.
La faute, une transgression du Code pénal de la Belgique, contrevient également au Code de principe de journalisme du CDJ. Au sujet de la faute de son journaliste, le média a plaidé que l’erreur n’était pas volontaire, mais qu’elle « est à mettre sur le compte d’une indéniable précipitation et d’un incontestable manque de réflexion ».