FÉVRIER 2013 – Tour du monde déontologique

 L’art de contrefaire dans les gènes ?

Crédit photo : fmpgoh CC

 CBC—Radio-Canada, services anglais du bureau de l’Ombudsman. Une formulation inappropriée, menant à une généralisation abusive a été utilisée dans le cadre d’un documentaire portant sur la contrefaçon diffusé le 10 janvier dernier, à l’émission Doc Zone, à CBC, conclut l’ombudsman Esther Enkin.

Le documentaire Counterfeit Culture jette un éclairage sur la contrefaçon de biens, allant de produits de luxe aux médicaments, en passant notamment par les reproductions de peinture à la chaîne dans le village de Dafen, en Chine.

En général, l’accent est mis sur les activités d’entreprises chinoises, qui alimenteraient environ 75% du marché mondial des marchandises contrefaites. L’importante industrie manufacturière chinoise est présentée comme un facteur explicatif de ce phénomène.

Les auteurs avancent également une explication socioculturelle : la maîtrise de l’art de la calligraphie, une discipline de précision historiquement valorisée en Chine, permet aux Chinois de copier avec talent, suggère-t-on.

Vision stéréotypée frisant le racisme, estime le plaignant. Les propos, inclus dans le documentaire, d’un journaliste britannique spécialiste de la contrefaçon, Tim Phillips, le font particulièrement réagir : « Le savoir-faire est passé de génération en génération. On peut dire que c’est dans leur ADN culturel. »

Cette formulation du journaliste interviewé est une généralisation qui peut être interprétée comme un stéréotype, estime Esther Enkin, ombudsman de CBC. Elle conclut cependant que le documentaire « constitue par ailleurs un travail journalistique solide ».

Les propos de Esther Enkin et Tim Phillips ont été traduits de l’anglais par le Magazine du CPQ.