Le Conseil de presse dénonce la saisie de matériel journalistique effectuée par la Sûreté du Québec à Radio-Canada, Québec, à la suite des événements de la semaine dernière au Manoir Richelieu

Québec, le 24 octobre 1986.  Le Conseil de presse du Québec dénonce avec vigueur la saisie de bandes magnétoscopiques effectuée, le jeudi 23 octobre, par la Sûreté du Québec dans les studios de la télévision de Radio-Canada à Québec.

Détenteurs d’un mandat de perquisition, les policiers ont saisi le matériel tourné au Manoir Richelieu lors des événements qui y sont survenus vendredi dernier.

Au nom de la liberté de la presse et du droit du public à l’information, le Conseil doit, encore une fois, condamner de telles pratiques. À plusieurs reprises en effet, le Conseil a dû rappeler aux autorités policières et judiciaires que, d’une part, elles avaient d’autres moyens que d’utiliser le travail de la presse pour élaborer leurs dossiers de preuve et que, d’autre part, la répétition de saisies de matériel journalistique pouvait, à terme, tarir des sources d’information rendues méfiantes à l’égard de la presse.

De plus, les journalistes pourraient en venir à s’interdire de couvrir certains événements d’intérêt public de crainte que le fruit de leur travail ne serve à incriminer les personnes impliquées.

Les autorités doivent donc être conscientes des effets néfastes qu’ont ces pratiques sur le droit qu’a le public, dans une société démocratique, à être informé et sur la liberté que doit conserver la presse de faire son travail.

À cet égard d’ailleurs, le Conseil déplore que les policiers aient tenté d’interrompre le travail de l’équipe de tournage de Radio-Canada présente au Manoir Richelieu.

SOURCE :
André Beaudet, adjoint au secrétaire général
Conseil de presse du Québec
Tél. : (514) 529-2818