MARS 2013 – Tour du monde déontologique

Australie : Réforme tuée dans l’œuf

Crédit photo : tmray02 CC

Parlement australien, 21 mars. Le gouvernement travailliste mettait sur la glace quatre de six projets de lois portant sur les médias, présentés au Parlement une semaine plus tôt. Ces quatre propositions articulaient une réforme de la régulation des médias, avec la création d’un organe statutaire et indépendant, le Public Interest Media Advocate (PIMA).

En vertu de ces projets de loi mis à l’écart, cet organe aurait l’autorité d’accorder une reconnaissance aux organismes d’autorégulation de la presse au pays. Le PIMA aurait également le pouvoir de révoquer cette reconnaissance. L’actuelle exemption accordée aux journalistes en vertu de la Privacy Act ne serait, selon la législation mise en veilleuse, plus accessible qu’aux entreprises de presse membres d’un organisme d’autorégulation reconnu par le PIMA.Enfin, ce dernier aurait un droit de regard sur les transactions impliquant des médias d’importance, via un « test d’intérêt public ».

Seuls deux projets de loi ont été adoptés : l’un amendant la loi sur les services de diffusion et l’autre la loi sur la tarification des licences des télédiffuseurs.

La réforme proposée a suscité de vives critiques quant à son impact sur la liberté de la presse (à lire ici et ici).

Quoique Peter Preston, de The Guardian, qualifie l’idée d’un « défenseur de l’intérêt public des médias » comme « une autre notion déglinguée pour réguler la presse », il admet que l’initiative était « tournée vers l’avenir », vouée à « unifier la régulation » et « sortait des sentiers battus ».