Suicide rationnel, couverture acceptable
20 novembre, Australie. Le Conseil de presse de l’Australie a rejeté une plainte relative à trois articles portant sur le « suicide rationnel » publiés en avril 2013 par le quotidien The Age et ce, malgré un apparent accroc aux normes du Conseil s’appliquant à la couverture du suicide.
Une décision « fortement influencée » par le fait qu’une grande place ait été accordée, parallèlement à la publication de la série, à des points de vue différents : par la publication de lettres, d’un commentaire critique du Bureau du coroner portant sur l’utilisation de l’expression « suicide rationnel » et d’un article rapportant les critiques du groupe Right to Life Australia, entre autres.
La série d’articles, amorcée par un texte en une, présentait l’histoire d’une femme ayant planifié son suicide et ayant passé à l’acte en février, après avoir accordé plusieurs entrevues sur le sujet au journaliste de The Age.
Le plaignant déplorait que le « suicide rationnel » soit montré sous un jour plutôt positif et qu’il soit même glorifié. L’utilisation de cette expression en une pouvait être interprétée comme une caution de ce type de suicide par le journal, selon lui. Enfin, il estimait que la publication du nom du médicament utilisé par la suicidaire, du nom d’un organisme fournissant de l’information pouvant aider des personnes à passer à l’acte et d’informations concernant un comprimé facilitant le suicide pouvait influencer des personnes vulnérables.
À cet égard, le Conseil a évalué que bien que la publication de ces informations ne soit pas nécessaire ou possiblement inappropriée, elle ne constituait pas une contravention aux normes. Dans le cas du médicament et de l’organisme, les informations étaient déjà accessibles sur Internet, a argumenté le Conseil.
Les normes pour la couverture du suicide du Conseil précisent qu’un reportage: « ne devrait pas tomber dans le sensationnalisme ou présenter le suicide de façon séduisante ou triviale, particulièrement par des titres ou des images inutilement explicites; il ne devrait pas décrire les méthodes et les lieux d’un suicide en détail, à moins que l’intérêt public l’emporte sur les risques éventuels de provoquer d’autres suicides ».
Malgré cela, le Conseil a jugé que les articles n’enfreignaient ni ces normes, ni les standards d’exactitude, d’équité et d’équilibre.